L’annonce de la dissolution du gouvernement et celle de la commission électorale indépendante a replongé la Côte d’Ivoire dans une situation de vive tension. Depuis, une sorte de psychose s’est emparée des populations surtout avec les violentes manifestations des jeunes de l’opposition qui s’en sont suivies dans nombre de villes de l’intérieur du pays et dans des quartiers d’Abidjan. Malheureusement, le nouveau gouvernement n’est toujours pas constitué.
De sources provenant de plusieurs villes de l’intérieur, les lendemains de la double dissolution par le Président Laurent Gbagbo ont eu des répercussions graves sur la quiétude qui régnait dans ces localités. A Vavoua, le marché est resté fermé deux jours durant. Par crainte de voir leurs articles saccagés ou pillés par d’éventuels manifestants, les commerçants ont préféré se terrer chez eux. Aux lendemains de la décision de Laurent Gbagbo, des rumeurs avaient circulé, faisant croire que des manifestations de protection se dérouleraient dans la ville. L’on se rappelle que dans cette même ville, il y a deux semaines à peine, de violentes marches avaient été sanctionnées par l’incendie de la sous-préfecture centrale. Ces marches en effet étaient organisées en guise de soutien à Robert Beugré Mambé, président de la défunte CEI, accusé par le Camp présidentiel de vouloir inscrire frauduleusement 429.000 sur la liste électorale. Ayant déjà subi la violence des manifestations politiques, les commerçants et la quasi-totalité des populations de Vavoua sont restés chez eux deux jours durant. A Didiévi et Tiébissou, par contre, des manifestations violentes ont été enregistrées. Dans ces villes, les marches de protestation se sont vite transformées en agression contre les autorités étatiques que sont les Sous-préfets qui a dû tout abandonner pour se réfugier dans un endroit tenu secret. Dans ces localités, les bureaux des sous-préfectures n’ont pas été épargnés. Ils ont été tous saccagés par les manifestants. Détruisant tout ou presque des registres de l’était civil.
Abidjan n’a pas été épargnée
La capitale économique de la Côte d’Ivoire n’a pas échappé à ce regain de violence qui s’est emparé de la Côte d’Ivoire. Ici déjà, le mot d’ordre avait été lancé par Alphonse Djédjé Mady, porte-parole du directoire du rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix. A la suite de la dissolution du gouvernement et de la CEI, il avait en effet, invité les militants du RHDP à ne plus reconnaître l’autorité du Chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Message qui a été saisi au bond par des jeunes de l’opposition, qui vont le matérialiser à travers de violentes manifestations dans certains quartiers de la mégapole. Comme à l’accoutumer, lorsqu’il y a des manifestations de protestation contre le pouvoir, c’est d’Abobo qui annonce les couleurs. Dans cette commune, les manifestants ont saccagé des bus de la Sotra. Par la suite, Treichville, Marcory et Koumassi ont pris le relais. Dans ces communes c’était le même théâtre de violence. Comme à Abobo, deux bus ont été incendiés à Koumassi. Mais dans toutes ces communes, la police a vite dispersé les manifestants.
L’attente du nouveau gouvernement une source d’inquiétude
Comme si elle devait favoriser un certain retour à la sérénité, la formation du gouvernement est attendue avec beaucoup d’empressement. Et pourtant celle-ci tarde à se réaliser. Aux lendemains de la double dissolution, Soro Guillaume a été maintenu à son poste, avec pour mission de former au plus vite un nouveau gouvernement. Mais cela fait aujourd’hui une semaine que la nouvelle composition du gouvernement n’a pas été communiqué par le Premier ministre. Toute chose qui laisse planer le doute chez les Ivoiriens qui redoutent toujours des lendemains orageux. La nature ayant horreur du vide, aussi longtemps que le pays n’aura pas de gouvernement, plus il sera exposé à des aventures et incertitudes politiques. Déjà que la présence trop remarquée des forces de l’ordre inquiètent plus d’un Abidjanais, car celle-ci ramène à un passé récent. C’était en effet, l’époque où le général Guéi régnait en maître absolu sur la Côte d’Ivoire. Pour ne plus que le pays soit encore soumis à une telle situation, il serait indiqué que tous les signataires de l’accord politique de Ouagadougou soient inspirés pour enfin permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir un gouvernement qui la conduira à des élections.
Idrissa Konaté
Photo : Soro Guillaume
Légende : Ayant bénéficié de la confiance du Chef de l’Etat, le premier ministre doit tout mettre en œuvre pour former son gouvernement.
De sources provenant de plusieurs villes de l’intérieur, les lendemains de la double dissolution par le Président Laurent Gbagbo ont eu des répercussions graves sur la quiétude qui régnait dans ces localités. A Vavoua, le marché est resté fermé deux jours durant. Par crainte de voir leurs articles saccagés ou pillés par d’éventuels manifestants, les commerçants ont préféré se terrer chez eux. Aux lendemains de la décision de Laurent Gbagbo, des rumeurs avaient circulé, faisant croire que des manifestations de protection se dérouleraient dans la ville. L’on se rappelle que dans cette même ville, il y a deux semaines à peine, de violentes marches avaient été sanctionnées par l’incendie de la sous-préfecture centrale. Ces marches en effet étaient organisées en guise de soutien à Robert Beugré Mambé, président de la défunte CEI, accusé par le Camp présidentiel de vouloir inscrire frauduleusement 429.000 sur la liste électorale. Ayant déjà subi la violence des manifestations politiques, les commerçants et la quasi-totalité des populations de Vavoua sont restés chez eux deux jours durant. A Didiévi et Tiébissou, par contre, des manifestations violentes ont été enregistrées. Dans ces villes, les marches de protestation se sont vite transformées en agression contre les autorités étatiques que sont les Sous-préfets qui a dû tout abandonner pour se réfugier dans un endroit tenu secret. Dans ces localités, les bureaux des sous-préfectures n’ont pas été épargnés. Ils ont été tous saccagés par les manifestants. Détruisant tout ou presque des registres de l’était civil.
Abidjan n’a pas été épargnée
La capitale économique de la Côte d’Ivoire n’a pas échappé à ce regain de violence qui s’est emparé de la Côte d’Ivoire. Ici déjà, le mot d’ordre avait été lancé par Alphonse Djédjé Mady, porte-parole du directoire du rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix. A la suite de la dissolution du gouvernement et de la CEI, il avait en effet, invité les militants du RHDP à ne plus reconnaître l’autorité du Chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Message qui a été saisi au bond par des jeunes de l’opposition, qui vont le matérialiser à travers de violentes manifestations dans certains quartiers de la mégapole. Comme à l’accoutumer, lorsqu’il y a des manifestations de protestation contre le pouvoir, c’est d’Abobo qui annonce les couleurs. Dans cette commune, les manifestants ont saccagé des bus de la Sotra. Par la suite, Treichville, Marcory et Koumassi ont pris le relais. Dans ces communes c’était le même théâtre de violence. Comme à Abobo, deux bus ont été incendiés à Koumassi. Mais dans toutes ces communes, la police a vite dispersé les manifestants.
L’attente du nouveau gouvernement une source d’inquiétude
Comme si elle devait favoriser un certain retour à la sérénité, la formation du gouvernement est attendue avec beaucoup d’empressement. Et pourtant celle-ci tarde à se réaliser. Aux lendemains de la double dissolution, Soro Guillaume a été maintenu à son poste, avec pour mission de former au plus vite un nouveau gouvernement. Mais cela fait aujourd’hui une semaine que la nouvelle composition du gouvernement n’a pas été communiqué par le Premier ministre. Toute chose qui laisse planer le doute chez les Ivoiriens qui redoutent toujours des lendemains orageux. La nature ayant horreur du vide, aussi longtemps que le pays n’aura pas de gouvernement, plus il sera exposé à des aventures et incertitudes politiques. Déjà que la présence trop remarquée des forces de l’ordre inquiètent plus d’un Abidjanais, car celle-ci ramène à un passé récent. C’était en effet, l’époque où le général Guéi régnait en maître absolu sur la Côte d’Ivoire. Pour ne plus que le pays soit encore soumis à une telle situation, il serait indiqué que tous les signataires de l’accord politique de Ouagadougou soient inspirés pour enfin permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir un gouvernement qui la conduira à des élections.
Idrissa Konaté
Photo : Soro Guillaume
Légende : Ayant bénéficié de la confiance du Chef de l’Etat, le premier ministre doit tout mettre en œuvre pour former son gouvernement.