Colère et indignation. Mais aussi et surtout, détermination et espoirs. Les sentiments qui animaient les militants du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) étaient forts, hier après-midi au siège du PDCI à Abidjan-Cocody. « Il faut mettre le holà ! », voilà la substance des discussions avant le meeting des quelques centaines de militants qui se sont déplacés pour écouter les messagers du RHDP. Un discours plutôt en phase avec celui du directoire du RHDP. Mais pas totalement ! « Il faut que les Ivoiriens démontrent qu’ils ne sont pas contents, ne décolère pas KKB président de la JPDCI. Ça bouge partout dans le pays, sauf ici à Cocody. Ce n’est pas normal ». Pour lui, il faut que les militants de cette commune prennent conscience que « Gbagbo est venu dans des conditions calamiteuses et partira dans des conditions calamiteuse ». C’est pourquoi, il a demandé au peuple « d’exprimer sa colère » afin que Gbagbo parte « dans une semaine ». Un discours musclé qui a ravi le public autant que celui de Mme Dié Bonao Chef de la délégation du RHDP. Après avoir démontré comment le régime Gbagbo a nui et continue de nuire au pays, Dié Bonao a insisté pour dire que « Gbagbo a ouvert le chemin de son propre départ». Son « Gbagbo dehors » est repris alors en chœur plusieurs fois par le public. « Il faut chasser Gbagbo », a-t-elle recommandé au public. Un public qui a sans doute compris, car il ne s’est pas du tout embarrassé de scrupules pour se réjouir à l’annonce du « départ du pouvoir » du Président Nigérien. Encore plus incisif, Boubacar Ouattara du RJR élève le ton contre les militants qui attendent encore un mot d’ordre de leurs leaders. « Nos leaders sont fatigués de Gbagbo », estime-t-il, ajoutant qu’ils n’ont pas besoin de « nous dire ce qu’il faut faire ». Il s’est donc indigné que la Commune de Cocody soit en marge de la grande mobilisation que l’on constate dans le pays depuis plusieurs jours. « Armez-vous de courage ! », a lancé aux militants, Aboubacar Ouattara. « L’armée doit demeurer républicaine, a-t-il plaidé. J’ai un frère moi aussi dans l’armée. Il m’a dit : va, si quelqu’un tire sur toi, je tire sur lui ». Comme pour dire aux militants de ne pas hésiter à occuper les rues. De toute façon, il est convaincu que Laurent Gbagbo ne « mérite pas de fêter le cinquantenaire au Palais et le ne fêtera pas là-bas ». Alors que la foule entonne le « Gbagbo s’en va… », il leur donne « rendez-vous au Palais ». Au finish, c’est un public encore plus déterminé qui est sorti du siège du PDCI.
KIGBAFORY Inza
KIGBAFORY Inza
