Promotion du Genre / les grands axes pour leur insertion dans la gendarmerie - Les femmes saisissent le Gl Kassaraté

Les leaders des associations féminines ivoiriennes réunies au sein de la Cofemci-Rpc (Coordination des Femmes pour les Elections en Côte d’Ivoire et la Reconstruction Post-Crise) sont mécontents de l’inaccessibilité des femmes à la formation de Gendarme. Elles ont adressé une lettre ouverte au Général Edouard Tiapé Kassaraté, Commandant Supérieur de la Gendarmerie nationale pour protester contre ce fait et réclamer l’avènement d’une Gendarmerie mixte en Côte d’Ivoire. Ci-dessous les grands axes de la lettre de protestation et d’interpellation dont nous avons obtenue copie. La Cofemci-Rpc a exprimé son indignation face à une discrimination voire une injustice faite à la femme. Ces hommes ont dit avoir appris avec ahurissement que 15.300 candidats (tous des hommes) ont été retenus à l’issue du test de présélection pour l’entrée à l’école de gendarmerie en 2010 (Toroguhé et Abidjan). Il s’agit là d’un effectif essentiellement et exclusivement masculin pour une sécurité des hommes et féminin. La Gendarmerie est un corps de l’Armée Ivoirienne chargée à travers ses brigades sur toute l’étendue du territoire, d’assurer la sécurité des populations composées de femmes et d’hommes. Ceci étant une réalité absolue, une sécurité durable et crédible devrait se concevoir de nos jours dans son aspect global. C`est-à-dire concernant à la fois les femmes et les hommes bénéficiaires mais également pourvoyeurs à part entière de services compétents en la matière », pour elle, a indiqué Dr Marie Paule Kodjo la présidente de la Cofemci l’image stéréotypée d’une gendarmerie présentée comme l’apanage des seuls hommes musclés est obsolète à l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication et celle de la Mondialisation. Les pays développés qui sont nos modèles dans tous les domaines, démontrent au quotidien le bien-fondé de la collaboration soutenue des femmes et des hommes dans tous les secteurs stratégiques de la vie d’un pays. « En France par exemple, le Ministère de la Défense a été, il y a peu, confiée à une femme et l’expérience de la présence des femmes dans le corps de la gendarmerie date de très longtemps. Aux Etats-Unis, en Israël et dans bien d’autres pays développés, les femmes sont présentes au même titre que les hommes dans l’aviation militaire, dans l’industrie nucléaire, dans l’Armée, dans la police, et la gendarmerie avec des performances remarquables. Mieux, les femmes s’investissent de plus en plus dans la politique et certaines briguent avec succès la magistrature suprême ». En Afrique francophone, la Côte d’Ivoire est le seul pays à pratiquer la gendarmerie sous une forme exclusivement ‘’masculisante’’. Pour la Cofemci, savoir manier les armes n’a rien à voir avec le sexe ou la force brute. Mener des enquêtes pour traquer les grands bandits, est plutôt tactique que physique. Conduire un cargo de gendarmerie ou tout autre cargo militaire nécessite un permis de conduire dont l’obtention est loin de dépendre de facteurs biologiques. Pourquoi cette discrimination flagrante et persistante visant à écarter les femmes d’une prérogative sécuritaire de leur pays qui les concerne à plus d’un titre ? Dr Kodjo a souligné que le Président Gbagbo a pourtant rappelé à plusieurs reprises à la faveur des cérémonies de sortie de promotions de gendarmes qu’il faut corriger ce manque à gagner qu’est l’absence des femmes à la gendarmerie nationale. Pour les femmes, se sont des opportunités d’emplois qui leur sont fermés en ces temps de vache maigres. C’est pour qu’elles ont dit espérer que les prochains concours d’entrée à la gendarmerie se conjuguent au masculin et au féminin pour une sécurité nationale plus équilibrée au niveau du Genre.

Olivier Guédé