Le cercle du rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la Paix (Rhdp) vient-il de s’agrandir ? Cette interrogation mérite d’être posée parce que le président du Parti Ivoirien des Travailleurs (Pit), Romain Françis Wanga Wodié, a rencontré les présidents Bédié et Alassane Ouattara. Au sortir de ces rencontres, l’idée principale qui se dégage est nette. Le Pit a rejoint le Pdci-Rda, le Rdr, l’Udpci et le Mfa dans le Rhdp. Chez le Docteur Alassane Dramane Ouattara, le jeudi 18 février dernier, le président du Pit, Françis Wodié a été très clair à sa sortie d’audience. Concernant le nouveau gouvernement qui pourrait se former sans le Rhdp et le Pit, il a fait savoir qu’il appartient à ceux qui auront pris une telle décision d’assumer leurs responsabilités. Quant à l’entrée à proprement dite du Pit dans le Rhdp, il a expliqué en ces termes « les idées du Pit convergent avec celles de tous ceux qui sont soucieux du présent et de l’avenir de la Côte d’ivoire, et qui veulent débloquer la situation de crise actuelle. Le Pit rencontre tous les Ivoiriens qui savent que le pays n’a pas intérêt à demeurer dans cette situation ». Dès lors, il est clair que Laurent Gbagbo ne rentre pas dans ce cadre. A l’analyse de la situation, le Pit pense selon les dires de son président, que Laurent Gbagbo et le camp présidentiel ne sont pas soucieux du présent et de la l’avenir de la Côte d’Ivoire. Sinon, comment prendre une décision aussi impopulaire, pire, que de dissoudre le gouvernement et la Cei, de manière unilatérale et péremptoire, qui n’est rien d’autre que de la dictature ? De la sorte, le camp présidentiel ne favorisera-t-il pas l’embrasement de la Côte d’ivoire ? Et pourtant, c’est bien ce qui se passe. Avec le président Henri Konan Bédié, hier à la maison du Pdci-Rda, c’est pratiquement le même message porté par Françis Wodié et les mêmes inquiétudes qui l’animent. Le président du Pit reconnaît être dans la même logique que le Rhdp pour débloquer la situation latente de crise née de la décision de dissolution du gouvernement et de la Cei par Laurent Gbagbo. Avec cette nouvelle alliance, le camp présidentiel doit comprendre qu’il serait vraiment difficile pour lui de s’en sortir, car il a désormais tous les grands partis à dos.
Etienne Lemistick
Etienne Lemistick