Très attendus, les quatre leaders du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), n'ont semble-t-il pas déçu leurs militants. En plus de leur position qu'ils ont maintenue-pas de gouvernement sans rétablissement de l'ancienne Commission électorale indépendante (Cei)- Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), Alassane Ouattara, chef de file du Rassemblement des républicains (Rdr), Albert Toikeusse Mabri de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) et Innoncent Anaky Kobena du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) ont jugé nul et de nul effet, les décisions de Laurent Gbagbo de dissoudre la Cei et le gouvernement de réconciliation nationale dirigé par Guillaume Soro. Mieux, ils ont, dans une ambiance surchauffée, réclamé la démission de Laurent Gbagbo de ses fonctions de chef de l'Etat. «Le Rhdp demande la démission de Monsieur Laurent Gbagbo de ses fonctions de chef de l'Etat et affirme que ses décisions ne l'engagent pas », ont-ils signifié dans le communiqué final qui a sanctionné la réunion conjointe de leurs bureaux politiques, tenue hier, au siège du Pdci-Rda. Par conséquent, la coalition des quatre partis de l'opposition «appelle les Ivoiriens et les Ivoiriennes (…) à s'opposer par tous les moyens, à la dictature de Laurent Gbagbo». Et Henri Konan Bédié de prévenir : « Nous n'avons pas droit à l'échec. Que chacun s'implique dans la mobilisation de nos militants ». Pour sa part, Alassane Ouattara a invité la communauté internationale à prendre ses responsabilités dans le dossier ivoirien. « J'en appelle à la communauté internationale, notamment au Conseil de sécurité. Il faut qu'elle arrête de nous gaver de résolutions si, elle ne peut pas faire en sorte qu'elles soient respectées », a-t-il soutenu pour fustiger le sort fait des différents compromis obtenus dans le cadre de la sortie de crise. Non sans confirmer leur participation à une rencontre dimanche avec le facilitateur dans la crise ivoirienne, Blaise Compaoré, les leaders du Rdhp sont donc allés dans le sens souhaité par leurs différents militants. «Votre responsabilité est grande, les Ivoiriens vous regardent. Ils n'admettraient pas que vous vous muriez dans un silence pour accompagner la dictature de Laurent Gbagbo», leur avait entre autres lancé Anne Désirée Ouloto, cadre du Rdr.
Marc Dossa
Marc Dossa