Les forces de défense et de sécurité (FDS) sont en état d’alerte maximum depuis plusieurs jours. Le chef d’état-major des armées, le général Philippe Mangou, a effectué, récemment, une tournée dans les différentes casernes à Abidjan et à l’intérieur du pays pour remotiver ses troupes et les appeler à la vigilance. Et pour cause. Selon des sources concordantes, une menace plane sur la sûreté de l’Etat. Une menace qui n’est rien d’autre qu’un coup d’Etat. Qui en sont les commanditaires ? «Ce sont des hommes politiques du RHDP», soutient une source militaire sous le sceau de l’anonymat. Avant de préciser que des individus proches du RHDP ont approché des soldats à qui ils auraient demandé d’organiser «une manifestation de protestation pour réclamer le maintien des haut-les-cœurs jusqu’à la fin de l’élection présidentielle». Primes attribuées durant la période de crise aux soldats au front et en base arrière, les haut-les-cœurs sont sur le point d’être supprimés pour tous les soldats. Pour inciter ceux-ci à la révolte, les putschistes les ont abreuvés d’intox en leur disant que «seuls les soldats proches du Président Gbagbo continueront de bénéficier des haut-les-cœurs, les primes seront supprimées pour tous les autres». Cette rumeur a essaimé les casernes où déjà certains soldats non informés commençaient à grogner. Avant l’intox sur les haut-les-cœurs, les hommes du RHDP ont balancé des SMS anonymes aux abonnés abidjanais des compagnies de téléphonie mobile dans lesquels ils soutenaient que «le général Philippe Mangou est en résidence surveillée» ou «Gbagbo veut remplacer Mangou par Kassaraté». Pour mettre fin à toutes ces intox et demander à ses soldats d’être vigilants, le général Mangou s’est rendu dans les différentes casernes où il a annoncé deux choses : d’abord, il n’est pas en résidence surveillée, ensuite les hauts-les-cœurs seront supprimés pour tous les FDS d’ici le mois de mai 2010. Parce que, la guerre est finie et le pays est engagé dans un processus de paix irréversible. A tous ceux encagoulés qui préparent activement un coup d’Etat, le chef d’état-major des armées s’est voulu clair : «Celui qui veut exercer le pouvoir d’Etat, qu’il s’inscrive sur la liste des candidats à l’élection présidentielle. S’il est retenu, qu’il fasse une campagne et le peuple décidera, s’il veut l’élire ou pas. Nous, FDS, notre mission est de défendre l’intégrité du territoire national ainsi que les Institutions de la République. Nous accomplirons notre mission dans l’intérêt de la nation. Un accord de paix a été signé, il faut le respecter et aller à la paix. Notre pays a reculé de plus de dix ans à cause de cette crise. Alors qu’autour de nous, les pays avancent». Ces propos allusifs du général Mangou tenus devant ses troupes, dans les casernes sont corroborés par la confidence anonyme de ce soldat selon laquelle «des mercenaires à la solde de certains hommes politiques ont infiltré des villes du pays, ils attendent un signal pour tenter un coup. Nous aussi on les attend pour la riposte». Ce qui s’est passé hier à Gagnoa (ville d’origine du président Gbagbo), était-ce le signal ?
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
Didier Depry
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