Pour la première fois depuis le début de la crise politique en Côte d'Ivoire, en janvier, une manifestation de l'opposition contre le président Laurent Gbagbo a été durement réprimée par les forces de l'ordre. Cinq personnes ont été tuées et au moins neuf autres blessées, vendredi 19 février, à Gagnoa (Centre Ouest). Cette ville située dans la région natale et fief électoral du chef de l'Etat est tenue par le Rassemblement des républicains (RDR) de l'opposant Alassane Dramane Ouattara.
"Nous manifestions pour demander le rétablissement de la Commission électorale indépendante (CEI) et un calendrier électoral précis lorsque les gendarmes ont tiré à balles réelles sur la foule, sans sommation ", dénonce Mamadou Bachir Cissé, délégué régional des jeunes du RDR. Le 12 février le président Gbagbo a dissous le gouvernement et la CEI, dont le président est accusé d'avoir tenté de manipuler la liste électorale au profit de l'opposition. La décision de Laurent Gbagbo reporte à une date indéterminée une élection présidentielle sans cesse repoussée depuis 2005.
DÉBLOQUER LA SITUATION
Les violences à Gagnoa, ville symbolique, font craindre qu'elles ne se propagent à Abidjan. L'opposition, regroupée au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a d'ailleurs appelé, de nouveau, vendredi, " tous les Ivoiriens à se mobiliser et à s'opposer par tous les moyens à la dictature de Laurent Gbagbo". "Le RHDP devait se réunir samedi et manifester dans le quartier d'Abobo à Abidjan. Peu importe si certains le paient de leur vie", lance Mamadou Cissé, joint à Gagnoa par téléphone.
Le chef d'état-major de l'armée, Philippe Mangou, a mis en garde contre tout débordement et soutenu que l'opposition était "responsable (de) tous les actes odieux en cours". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit "préoccupé" par ces violences. Il a appelé toutes les parties à "trouver sans tarder une solution aux difficultés que rencontre le processus de paix".
Ce climat complique la tâche de Guillaume Soro, l'ex-chef de la rébellion nordiste anti-Gbagbo de 2002. Reconduit au poste de premier ministre, qu'il occupe depuis l'accord de paix de 2007, il tente de former un nouveau gouvernement avec la participation d'une opposition qui s'y refuse, jusqu'à présent. Ses deux principaux leaders, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ex-premier ministre Alassane Ouattara étaient attendus, dimanche, à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso), par le "facilitateur", le président burkinabé, Blaise Compaoré, pour tenter de débloquer la situation.
Elu pour cinq ans en 2000, Laurent Gbagbo se maintient, depuis, au pouvoir. Vendredi, Washington a critiqué ses dernières initiatives qui entravent un accord "parfaitement valable" ouvrant la voie à un scrutin présidentiel en mars. "Le président Gbagbo a décidé, pour une raison quelconque, d'emprunter une autre voie", a estimé William Fitzgerald, vice-secrétaire d'Etat adjoint.
Christophe Châtelot
"Nous manifestions pour demander le rétablissement de la Commission électorale indépendante (CEI) et un calendrier électoral précis lorsque les gendarmes ont tiré à balles réelles sur la foule, sans sommation ", dénonce Mamadou Bachir Cissé, délégué régional des jeunes du RDR. Le 12 février le président Gbagbo a dissous le gouvernement et la CEI, dont le président est accusé d'avoir tenté de manipuler la liste électorale au profit de l'opposition. La décision de Laurent Gbagbo reporte à une date indéterminée une élection présidentielle sans cesse repoussée depuis 2005.
DÉBLOQUER LA SITUATION
Les violences à Gagnoa, ville symbolique, font craindre qu'elles ne se propagent à Abidjan. L'opposition, regroupée au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a d'ailleurs appelé, de nouveau, vendredi, " tous les Ivoiriens à se mobiliser et à s'opposer par tous les moyens à la dictature de Laurent Gbagbo". "Le RHDP devait se réunir samedi et manifester dans le quartier d'Abobo à Abidjan. Peu importe si certains le paient de leur vie", lance Mamadou Cissé, joint à Gagnoa par téléphone.
Le chef d'état-major de l'armée, Philippe Mangou, a mis en garde contre tout débordement et soutenu que l'opposition était "responsable (de) tous les actes odieux en cours". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit "préoccupé" par ces violences. Il a appelé toutes les parties à "trouver sans tarder une solution aux difficultés que rencontre le processus de paix".
Ce climat complique la tâche de Guillaume Soro, l'ex-chef de la rébellion nordiste anti-Gbagbo de 2002. Reconduit au poste de premier ministre, qu'il occupe depuis l'accord de paix de 2007, il tente de former un nouveau gouvernement avec la participation d'une opposition qui s'y refuse, jusqu'à présent. Ses deux principaux leaders, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ex-premier ministre Alassane Ouattara étaient attendus, dimanche, à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso), par le "facilitateur", le président burkinabé, Blaise Compaoré, pour tenter de débloquer la situation.
Elu pour cinq ans en 2000, Laurent Gbagbo se maintient, depuis, au pouvoir. Vendredi, Washington a critiqué ses dernières initiatives qui entravent un accord "parfaitement valable" ouvrant la voie à un scrutin présidentiel en mars. "Le président Gbagbo a décidé, pour une raison quelconque, d'emprunter une autre voie", a estimé William Fitzgerald, vice-secrétaire d'Etat adjoint.
Christophe Châtelot