Pour trouver une porte de sortie au RHDP - Compaoré arrive ce matin à Abidjan

C’est sans doute la plus grande honte du siècle. A Ouagadougou où ils étaient hier à l’invitation du facilitateur de la crise ivoirienne, Bédié et Ouattara ont tout accepté ou du moins ont renoncé à tout. Plus question de voir Mambé revenir à la tête de la CEI encore moins de Gomis au sein de cette institution chargée des élections. Bédié et Ouattara sont même d’accord pour que la nouvelle CEI que le chef de l’Etat veut mettre en place soit dirigée non plus par un politique mais par un homme «neutre». Ils ont demandé en retour, hormis les cas précités, que cette CEI respecte tout de même son ancienne formule. La question sera tranchée aujourd’hui par le chef de l’Etat lorsque son homologue burkinabè sera en face de lui au palais présidentiel.

Au sujet de la formation du gouvernement, Bédié et Ouattara n’ont pas parlé le même langage devant Compaoré. Le président du PDCI a déclaré qu’il n’est pas du tout opposé à l’entrée au gouvernement. Bien au contraire il est même très chaud et son parti avec lui. C’est Ouattara qui a émis des réserves, attendant d’abord un éventuel CPC avant de se déterminer. Malheureusement pour lui, il n’a pu obtenir d’Abidjan, un rendez-vous ferme concernant la réunion de ce Cadre permanent de concertation. Et comme le gouvernement doit se former obligatoirement aujourd’hui, ils ont demandé et obtenu la clémence du Facilitateur pour qu’il vienne à Abidjan rencontrer Laurent Gbagbo afin que, après le tête-à-tête des deux chefs d’Etat, l’hôte de Laurent Gbagbo annonce au RHDP qu’il a réussi à convaincre son homologue. Suivons donc bien la direction que prendra ce matin le cortège du président du Faso pour bien comprendre le scénario mis en place à Ouagadougou et qui nous a été décrit par un membre de la délégation du RHDP. Que ne ferait-on pas, du côté du RHDP, pour des portefeuilles ministériels !

Abdoulaye Villard Sanogo