Le camp présidentiel persiste et signe, pour la énième fois dans le bras de fer qui l'oppose au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Rhdp) : « Plus jamais, ils n'auront la Commission électorale indépendante (Cei) comme elle était ». Et c'est Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi) qui corse ainsi la position des proches de Laurent Gbagbo. Samedi, en effet, le ''frontiste'', a martelé, lors d'une conférence de presse au siège du parti, à Marcory, la formation politique qu'il dirige ne cèdera pas sous la pression de l'opposition. « Il ne faut pas qu'ils croient qu'ils vont nous avoir par la déstabilisation. S'ils empruntent la voie de la déstabilisation, ils vont nous trouver sur leur chemin. (…) Nous ne reviendrons pas en arrière. Ils n'auront pas le Cei telle qu'elle était. Parce que l'étape de Pretoria, avec une Cei où le Rhdp était majoritaire, c'est fini », a assené Pascal Affi N'Guessan. Celui-ci entend œuvrer jusqu'à obtenir la Cei nouvelle, avec un partage équitable des postes. Car, à l'en croire, les mouvements de rues même ponctués de violences, ne peuvent contraindre le Fpi à faire marche arrière. « S'ils croient qu'ils vont nous contraindre à revenir en arrière, ils se trompent », a-t-il enfoncé le clou. C'est tout naturellement que le parti présidentiel a dénoncé l'incendie de la résidence, à Korhogo, du directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo. La « chienlit » a dit M. Affi, parlant des marches suivies de violences, est la conséquence de l'absence de l'Etat. Ainsi, il a espéré que le gouvernement à venir s'attaque « rapidement » à la restauration de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national. Interrogé sur les raisons de la patience du Fpi vis-à-vis du Premier ministre, censé former un gouvernement depuis lundi dernier, Affi N'Guessan a appelé à prendre cette question avec beaucoup de prudence. Guillaume Soro est dans une situation qui mérite d'être considérée avec « patience », mais surtout beaucoup de réserve, a-t-il dit. « A l'heure actuelle, c'est au Rhdp que nous avons affaire. Nous n'avons pas affaire aux Forces nouvelles », a tenu à préciser le conférencier. Lequel rétablit que le Premier ministre n'a jamais dit qu'il sortait de l'Accord politique de Ouagadougou. C'est donc un homme serein, selon son propre terme, qui invite ses partisans à être circonspects.
Bidi Ignace
Bidi Ignace