Lorsqu’on arrive à Gagnoa, ce n’est pas la même ambiance qui régnait il y a quelques jours avant les événements de vendredi dernier. Le quartier Garahio qui est le point le plus chaud de la ville, ce samedi, affichait un visage des jours moins heureux. Comme si avec ces événements quelque chose s’était cassée dans la ville. Des quartiers comme Babré sont bouclés discrètement par les forces de l’ordre. Des corridors et des barrages ont été mis sur pied pour parer à toute éventualité. D’autant que les heures qui ont suivi les tueries, des rumeurs de représailles des jeunes du quartier Dioulabougou où il y a eu plus de victimes, ont vite couru. Les responsables locaux du RHDP sont obligés de faire attention à leurs mouvements. Car des menaces d’arrestation ou de mort, planent sur eux. Pour entrer en contact avec eux, il nous a fallu toute une gymnastique et rassurer nos interlocuteurs. Tellement la suspicion est généralisée. Aujourd’hui, à Gagnoa, dans les rangs de l’opposition, c’est à la fois un sentiment de colère et de vengeance qui anime les uns et les autres. Malgré la douleur qui les étreint en ce moment, les militants du RHDP menacent de redescendre dans la rue les jours à venir. Une chose qui n’est pas faite pour apporter la sérénité dans le camp des partisans du pouvoir en place et celui des autorités. Pour l’heure, les militants du RHDP sont plutôt préoccupés à pleurer et à enterrer leurs morts. Mais et après ? Personne ne sait avec exactitude ce qui va se passer.
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)