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Politique Publié le mardi 23 février 2010 | Le Patriote

Mamadou Traoré (Conseiller du SG des FN) - “La CEI doit respecter l’accord de Pretoria”

Les Forces nouvelles réaffirment leur volonté de demeurer dans l’accord de Ouagadougou et les accords antérieurs. En ce qui concerne la nouvelle Commission électorale, elles réclament le poste de présidence. Ainsi, le conseiller spécial du secrétaire général des Forces nouvelles chargé des relations avec les partis politiques, Mamadou Traoré estime que le poste de présidence de la CEI doit revenir aux FN. « Les FN sont l’arbitre du processus électoral. Il est normal que ce poste leur revienne », a-t-il indiqué à la presse vendredi dernier. Mieux, M. Traoré est convaincu que « La CEI doit respecter l’accord de Pretoria ». Il a, par la suite, annoncé la création d’un observatoire des élections des Forces nouvelles dont il assurera la présidence sous l’autorité morale du ministre Amadou Koné. Cet observatoire aura, a dit le conférencier, pour mission « d’accompagner le Premier ministre dans le processus électoral » pour que celui-ci se passe dans un climat apaisé. Il entend rencontrer les acteurs politiques pour leur porter l’information.
Par TL Dissolution de la CEI et du Gouvernement

La rue fiat reculer Gbagbo


Cette fois-ci, l’angoisse a changé de camp, la détermination des militants de l’opposition a eu raison. Laurent Gbagbo semble avoir perdu le manche. Il n’ y aura ni nouvelle CEI, ni exclusion des partis politiques du gouvernement. En effet, après avoir refusé de se rendre à Ouagadougou pour répondre à une invitation du Facilitateur, il a été bien obligé de s’asseoir à la même table que lui, hier. Blaise Compaoré est arrivé dans la capitale ivoirienne avec la ferme volonté de débloquer la crise politique qui secoue le processus de sortie de crise depuis le vendredi 12 février dernier, jour de la dissolution simultanée du gouvernement et de la Commission électorale indépendante. Après une journée marathon, le Facilitateur pouvait annoncer, coupant l’herbe sous le pied des opposants, qu’un accord est acquis. Avant de prendre son avion pour Ouagadougou, Compaoré a indiqué, depuis le Palais présidentiel : « les résultats sont satisfaisants (…) au niveau de l’acceptation des parties prenantes de l’APO pour s’engager dans la constitution du gouvernement de Côte d’Ivoire ». Cette déclaration a jeté l’émoi chez les partisans du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix et du Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT). Mais à la vérité, le mot d’ordre de désobéissance et de résistance, lancé par l’opposition était un moyen de contraindre Laurent Gbagbo à céder sur sa volonté de retarder le processus. Etant donné que l’objectif principal reste l’organisation, dans les meilleurs délais, du premier tour de l’élection présidentielle. Compaoré a fait comprendre à la classe politique qu’il y a beaucoup d’acquis à préserver sur lesquels, il serait difficile de faire l’impasse. Il aura fallu au Facilitateur beaucoup de tacts et de diplomatie, mais surtout à Laurent Gbagbo, l’abandon pur et simple de ses exigences dont il avait chargé le Premier ministre de la mise en œuvre.
En fin de compte, le Facilitateur a obtenu, comme il a souhaité dans son courrier du 15 février envoyé à Laurent Gbagbo, que la Commission Electorale Indépendante dont la dissolution constitue la principale pomme de discorde, soit maintenue. Non seulement, elle sera rétablie dans les plus brefs délais, c’est-à-dire le jeudi prochain, mais son format ne changera pas. L’accord de Pretoria sera respecté. Les partis politiques y seront représentés à hauteur de deux membres par formation. Seulement, le présidium de la Commission électorale connaîtra un changement de personnes. Le président Beugré Mambé et les quatre vice-présidents seront remplacés par leur formation d’origine. Mais, il n’est pas question de coopter un quelconque membre de la Société civile pour l’y parachuter. Le président sera élu à la suite d’un scrutin interne, comme stipulé par l’accord de Marcoussis.
Cette remise en selle de la CEI débouche inévitablement sur la relance de ses activités. Ainsi donc, une période de trois semaines sera ouverte pour le contentieux portant sur la liste électorale, étant donné que le mode opératoire définie par la Commission devra être scrupuleusement respecté, aussi bien par les requérants que par les magistrats. Une nette lecture des tâches à exécuter, montre que le premier tour de l’élection présidentielle pourrait avoir lieu en mai 2010.
En ce qui concerne la formation du gouvernement, le RHDP y a marqué son accord de principe afin d’y voir figurer certains de ses cadres. Mais jusqu’à tard dans la nuit, les négociations se poursuivaient avec le Premier ministre et le représentant du Facilitateur, Bouraima Badini. Toutefois, au moment où nous mettions sous presse, les informations en notre possession indiquaient à ce niveau, que contrairement à ce qu’exigé Laurent Gbagbo, le gouvernement respectera le format de l’Accord de Linas Marcoussis. C’est-à-dire que l’ensemble des dix signataires y seront représentés. C’est plutôt à un léger changement qu’à un bouleversement que l’on assistera ce mardi. Les portefeuilles, selon les informations, seront compris entre 25 et 27 postes. Les Forces Nouvelles, le PDCI et le RDR ayant chacun quatre portefeuilles. Ce qui est acquis, c’est la fusion du ministre de l’Intégration à celui des Affaires étrangères. Dans tous les cas, il ne reste plus que quelques heures pour voir la fumée blanche sortir de la Primature.
Pour le RHDP et le PIT, ces résultats de la facilitation sonnent comme une véritable victoire. L’opposition s’est dressée vaillamment contre la dictature. Et elle n’a pas eu tort. En route donc pour l’élection présidentielle. La seule question qui revient à l’esprit de tous : quel instrument Compaoré va-t-il lettre en place pour empêcher le clan présidentiel, dont on sait qu’il nourrit une peur bleue de l’élection, de laisser le processus se poursuivre dans la sérénité ?

Charles Sanga
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