Rencontre de la dernière chance. C’est ce que l’on croyait, avec l’arrivée précipitée de Blaise Compaoré en début d’après midi hier à Abidjan. 24 heures seulement après qu’il a reçu les deux principaux leaders de l’opposition ivoirienne à Ouagadougou au Burkina Faso. Suite à la crise née de la dissolution conjointe de la CEI et du gouvernement décidée unilatéralement par le président Laurent Gbagbo. Mais, cet espoir placé en la visite du facilitateur hier, n’aura pas produit le résultat escompté. Et pour cause, un flou artistique et compact a émaillé l’issue des échanges. Notamment ceux qui se sont déroulés entre le premier ministre Soro et les deux leaders de l’opposition. Aimé Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et Alassane Dramane Ouattara du RDR.
Soro a-t-il dribblé le Rhdp ?
Des informations recueillies du pré-carré des deux leaders du Rhdp, laissent croire que Bédié et Ado ont été floués par le premier ministre Soro. Qu’est-ce qui s’est passé exactement, hier, dans l’hôtel qui a abrité les pourparlers ?
Après le tête-à-tête Soro et le facilitateur peu après 16 heures, le président du Faso a reçu simultanément Bédié et Ado environ une trentaine de minutes avant de se retirer pour laisser la place au premier ministre, pour s’entretenir à son tour avec les deux leaders. Le huis-clos a duré environ une vingtaine de minutes. Avant de prendre congé de ses hôtes, selon nos sources, le chef de l’ex gouvernement leur aurait confié qu’il va rendre compte de leurs échanges au facilitateur. Ce qui suppose donc qu’il revienne leur donner la position de ce dernier. Mais au moment où les deux leaders attendaient son retour, Soro s’éclipse et se retrouve au palais abandonnant ses interlocuteurs dans ‘’la salle d’attente’’. Ayant constaté la supercherie, les deux hommes décident de quitter les lieux.
Un communiqué final atypique
Nul doute que les présidents du PDCI-RDA et du RDR ont découvert comme tous les autres ivoiriens les prestations de Compaoré, Gbagbo et Soro à travers l’écran de la télévision ivoirienne. Est-ce le résultat de la mission effectuée par le facilitateur de l’accord politique de Ouagadougou à Abidjan ? Difficile de croire. Car, si tel était le cas, l’on aurait associé les images de toutes les parties ayant participé aux pourparlers. Selon les règles de la diplomatie, un communiqué final engage toujours tous les acteurs ayant participé à son élaboration. Or tel que cela a été présenté hier sur les écrans de la télévision ivoirienne, ni Bédié ni Ado n’avaient donné leur caution, encore moins leur onction à ce qui avait l’air d’un montage grotesque et trompeur.
Le mot d’ordre du Rhdp maintenu
A en croire le Rhdp, Bédié et Ado, au cours des différents échanges, n’ont pas donné leur accord ni pour la formation d’un nouveau gouvernement encore moins pour la mise en place d’une nouvelle CEI sous la base d’un nouveau format. Il s’est plutôt agi, pour eux, de la réhabilitation de la CEI dans sa forme initiale. La question du nouveau gouvernement étant tributaire de ce qui précède. Fort donc de ceci, Bédié et Ado ne se reconnaissent nullement dans le prétendu communiqué final récité hier à la télévision ivoirienne par Soro et Compaoré. En conséquence, à en croire les leaders du Rhdp, le mot d’ordre demeure et la position de l’opposition, suite à la décision de Gbagbo le 12 février dernier, reste inchangée.
Tienfo Gisèle
Après sa menace contre Djédjé Mady
Le Pit et le Rhdp répondent à Philippe Mangou
Voici leurs déclaration
Le vendredi 19 février 2010, le Général Philippe MANGOU, Chef d’Etat Major des Forces Armées Nationales, a lu à la télévision nationale, une déclaration par laquelle il s’invite dans le débat politique en cours en :
1 Soutenant les décisions anticonstitutionnelles de Monsieur Laurent GBAGBO.
2 Accusant le RHDP et le Président de son Directoire le Pr Alphonse DJEDJE MADY, d’être les responsables des troubles qui ont actuellement cours dans plusieurs villes du pays.
3 Menaçant le RHDP et le Président de son Directoire le Pr Alphonse DJEDJE MADY et les invitant à «s’apprêter à répondre de leurs actes».
Face à cette nouvelle intrusion du Chef d’Etat Major des Armées dans le débat politique et à cette déclaration surprenante, le RHDP et le PIT, suite à la rencontre de leurs Présidents, tiennent à faire les mises au point suivantes :
1- Le RHDP et le PIT informent le Général Philipe MANGOU que le débat en cours est strictement politique, et que les Partis membres du RHDP et le PIT sont régulièrement constitués conformément à la Constitution et aux lois en vigueur en Côte d’Ivoire. Toutes choses qui en font des acteurs institués de la vie politique nationale et du débat actuel
2- le RHDP et le PIT rappellent que le mandat constitutionnel de Monsieur Laurent GBAGBO a pris fin depuis le 30 octobre 2005 et que c’est grâce aux Accords de paix qu’il est resté Chef de l’Etat.
3- Les Partis politiques membres du RHDP et le PIT rappellent que depuis l’éclatement de la crise sociopolitique, ils ont toujours concouru à la recherche de solutions pacifiques à la sortie de crise en Côte d’Ivoire.
4- Le RHDP et le PIT affirment que l’inacceptable intrusion du Général Philippe MANGOU dans le débat politique et son parti pris manifeste en faveur de Monsieur Laurent GBAGBO, constituent un danger pour la cohésion nationale et la paix.
5- Le RHDP et le PIT relèvent que le Général Philippe MANGOU, dans sa déclaration radiotélévisée, énonce que « les FDS se sont inscrites résolument dans l’Accord Politique de OUAGADOUGOU ».
Or, en procédant de façon unilatérale et abusive à la dissolution de la Commission Electorale Indépendante et du Gouvernement, Monsieur Laurent GBAGBO met à mal ledit Accord.
6- Le RHDP et le PIT rappellent que le combat qu’ils mènent a pour but de sortir notre pays de la crise d’illégitimité et d’illégalité, par l’application intégrale et effective de l’Accord Politique de Ouagadougou.
7- C’est pourquoi les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT, confirment toutes les positions prises par le Directoire du RHDP et exprimées par son Président, le Pr Alphonse DJEDJE MADY.
8- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT réitèrent donc leur soutien au Directoire du RHDP et à son Président.
9- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT interpellent le Général Philippe MANGOU, Chef d’Etat Major, et indiquent qu’il aura à répondre des incidents et des morts survenus à l’occasion de la répression déclenchée par les Forces de Défense et de Sécurité lors des différentes marches pacifiques à DIVO et à GAGNOA.
10- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT invitent instamment le Général Philippe MANGOU et l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité, à se consacrer strictement à leurs missions et à se conformer à leurs obligations républicaines.
11- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT demandent au Général Philippe MANGOU et à l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité de se tenir à l’écart de tout débat politique
12- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT maintiennent leurs mots d’ordre et appellent leurs militants à rester mobilisés pour faire échec à l’imposture et à la dictature.
Pression contre Laurent Gbagbo
Le mercure monte, des morts à Abobo et Daloa
Malgré l’appel au calme du facilitateur Blaise Compaoré et du premier ministre Guillaume Soro, les populations ne sont pas prêtes à baisser les bras. Hier encore, les villes de l’intérieur du pays et des communes de la capitale économique, se sont soulevées pour protester contre la décision de dissolution du gouvernement et de la Commission Electorale Indépendante (Cei). Des morts ont été enregistrés dans la commune d’Abobo.
Hier, plusieurs villes et communes sont entrées dans la danse des manifestations contre les décisions unilatérales de Laurent Gbagbo. Selon notre source, c’est une journée ville morte qui a été constatée dans toutes les villes et dans la région du Worodougou. De Séguéla à Mankono en passant par Tiéningoué Monrondo, Djibrosso et Dualla… Le commerce est resté fermé, les établissements d’enseignement général et technique n’ont pas ouvert les portes. Dans certaines localités de cette zone, sous contrôle des Forces Nouvelles, la marche contre les imperfections du régime de Laurent Gbagbo a été encadrée par les éléments des Fafn. A Bouaflé, Oumé, Toumodi et Bassam, le peuple s’est aussi soulevé contre la décision dite impopulaire de Laurent Gbagbo. Trois morts ont été enregistrés à Daloa. Il s’agit de Sanogo Zakaria et Koné Laciné tués par balle et Kouya Laciné, extrait de son véhicule, puis bastonné à mort avec de nombreux blessés. A Katiola, les manifestants ont failli mettre le feu à la résidence de Gervais Coulibaly, porte-parole de Laurent Gbagbo. A Abidjan, c’est la commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire qui s’est signalée hier. La population d’Abobo, tôt le matin, voulait manifester son mécontentement à travers une marche pacifique. Malheureusement, la police de cette commune a obligé cette population à se comporter autrement. La suite, c’est un véritable western qui s’y est déroulé. La police, selon des témoignages recueillis sur place à abattu froidement le jeune Kouamé Ulrich, la trentaine révolue. Le policer cagoulé a tiré deux fois à balle réelle sur l’infortuné. Celui-ci a trouvé la mort aussitôt, le commissaire Sanogo, commissaire du 14e arrondissement que notre équipe de reportage a trouvé sur place a refusé catégoriquement de se prêter à nos questions. Il a même ordonné qu’il n’y ait pas de prise de vue. C’est grâce heureusement à notre professionnalisme que nous avons pu avoir l’image. A Abobo Avocatier, nous avons été informés qu’il y aurait deux ou trois personnes tuées par balles par la police qui tentait de disperser les manifestants. Les corps de ces personnes auraient été évacués automatiquement par les éléments des forces de l’ordre chargés en principe d’encadrer les manifestants. Au moment où nous mettions sous presse, c’était un calme plat qui régnait sur toute la commune d’Abobo. Pendant ce temps, des informations faisaient état de ce qu’il y aurait de violentes manifestations à Yopougon, précisément à Siporex et au carrefour Zone industrielle. A Abobo comme à Yopougon, des manifestants interrogés ont promis que les prochains jours seront encore plus mouvementés.
Etienne Lemistick
Photo : B K
Soro a-t-il dribblé le Rhdp ?
Des informations recueillies du pré-carré des deux leaders du Rhdp, laissent croire que Bédié et Ado ont été floués par le premier ministre Soro. Qu’est-ce qui s’est passé exactement, hier, dans l’hôtel qui a abrité les pourparlers ?
Après le tête-à-tête Soro et le facilitateur peu après 16 heures, le président du Faso a reçu simultanément Bédié et Ado environ une trentaine de minutes avant de se retirer pour laisser la place au premier ministre, pour s’entretenir à son tour avec les deux leaders. Le huis-clos a duré environ une vingtaine de minutes. Avant de prendre congé de ses hôtes, selon nos sources, le chef de l’ex gouvernement leur aurait confié qu’il va rendre compte de leurs échanges au facilitateur. Ce qui suppose donc qu’il revienne leur donner la position de ce dernier. Mais au moment où les deux leaders attendaient son retour, Soro s’éclipse et se retrouve au palais abandonnant ses interlocuteurs dans ‘’la salle d’attente’’. Ayant constaté la supercherie, les deux hommes décident de quitter les lieux.
Un communiqué final atypique
Nul doute que les présidents du PDCI-RDA et du RDR ont découvert comme tous les autres ivoiriens les prestations de Compaoré, Gbagbo et Soro à travers l’écran de la télévision ivoirienne. Est-ce le résultat de la mission effectuée par le facilitateur de l’accord politique de Ouagadougou à Abidjan ? Difficile de croire. Car, si tel était le cas, l’on aurait associé les images de toutes les parties ayant participé aux pourparlers. Selon les règles de la diplomatie, un communiqué final engage toujours tous les acteurs ayant participé à son élaboration. Or tel que cela a été présenté hier sur les écrans de la télévision ivoirienne, ni Bédié ni Ado n’avaient donné leur caution, encore moins leur onction à ce qui avait l’air d’un montage grotesque et trompeur.
Le mot d’ordre du Rhdp maintenu
A en croire le Rhdp, Bédié et Ado, au cours des différents échanges, n’ont pas donné leur accord ni pour la formation d’un nouveau gouvernement encore moins pour la mise en place d’une nouvelle CEI sous la base d’un nouveau format. Il s’est plutôt agi, pour eux, de la réhabilitation de la CEI dans sa forme initiale. La question du nouveau gouvernement étant tributaire de ce qui précède. Fort donc de ceci, Bédié et Ado ne se reconnaissent nullement dans le prétendu communiqué final récité hier à la télévision ivoirienne par Soro et Compaoré. En conséquence, à en croire les leaders du Rhdp, le mot d’ordre demeure et la position de l’opposition, suite à la décision de Gbagbo le 12 février dernier, reste inchangée.
Tienfo Gisèle
Après sa menace contre Djédjé Mady
Le Pit et le Rhdp répondent à Philippe Mangou
Voici leurs déclaration
Le vendredi 19 février 2010, le Général Philippe MANGOU, Chef d’Etat Major des Forces Armées Nationales, a lu à la télévision nationale, une déclaration par laquelle il s’invite dans le débat politique en cours en :
1 Soutenant les décisions anticonstitutionnelles de Monsieur Laurent GBAGBO.
2 Accusant le RHDP et le Président de son Directoire le Pr Alphonse DJEDJE MADY, d’être les responsables des troubles qui ont actuellement cours dans plusieurs villes du pays.
3 Menaçant le RHDP et le Président de son Directoire le Pr Alphonse DJEDJE MADY et les invitant à «s’apprêter à répondre de leurs actes».
Face à cette nouvelle intrusion du Chef d’Etat Major des Armées dans le débat politique et à cette déclaration surprenante, le RHDP et le PIT, suite à la rencontre de leurs Présidents, tiennent à faire les mises au point suivantes :
1- Le RHDP et le PIT informent le Général Philipe MANGOU que le débat en cours est strictement politique, et que les Partis membres du RHDP et le PIT sont régulièrement constitués conformément à la Constitution et aux lois en vigueur en Côte d’Ivoire. Toutes choses qui en font des acteurs institués de la vie politique nationale et du débat actuel
2- le RHDP et le PIT rappellent que le mandat constitutionnel de Monsieur Laurent GBAGBO a pris fin depuis le 30 octobre 2005 et que c’est grâce aux Accords de paix qu’il est resté Chef de l’Etat.
3- Les Partis politiques membres du RHDP et le PIT rappellent que depuis l’éclatement de la crise sociopolitique, ils ont toujours concouru à la recherche de solutions pacifiques à la sortie de crise en Côte d’Ivoire.
4- Le RHDP et le PIT affirment que l’inacceptable intrusion du Général Philippe MANGOU dans le débat politique et son parti pris manifeste en faveur de Monsieur Laurent GBAGBO, constituent un danger pour la cohésion nationale et la paix.
5- Le RHDP et le PIT relèvent que le Général Philippe MANGOU, dans sa déclaration radiotélévisée, énonce que « les FDS se sont inscrites résolument dans l’Accord Politique de OUAGADOUGOU ».
Or, en procédant de façon unilatérale et abusive à la dissolution de la Commission Electorale Indépendante et du Gouvernement, Monsieur Laurent GBAGBO met à mal ledit Accord.
6- Le RHDP et le PIT rappellent que le combat qu’ils mènent a pour but de sortir notre pays de la crise d’illégitimité et d’illégalité, par l’application intégrale et effective de l’Accord Politique de Ouagadougou.
7- C’est pourquoi les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT, confirment toutes les positions prises par le Directoire du RHDP et exprimées par son Président, le Pr Alphonse DJEDJE MADY.
8- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT réitèrent donc leur soutien au Directoire du RHDP et à son Président.
9- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT interpellent le Général Philippe MANGOU, Chef d’Etat Major, et indiquent qu’il aura à répondre des incidents et des morts survenus à l’occasion de la répression déclenchée par les Forces de Défense et de Sécurité lors des différentes marches pacifiques à DIVO et à GAGNOA.
10- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT invitent instamment le Général Philippe MANGOU et l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité, à se consacrer strictement à leurs missions et à se conformer à leurs obligations républicaines.
11- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT demandent au Général Philippe MANGOU et à l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité de se tenir à l’écart de tout débat politique
12- Les Présidents des Partis membres du RHDP et du PIT maintiennent leurs mots d’ordre et appellent leurs militants à rester mobilisés pour faire échec à l’imposture et à la dictature.
Pression contre Laurent Gbagbo
Le mercure monte, des morts à Abobo et Daloa
Malgré l’appel au calme du facilitateur Blaise Compaoré et du premier ministre Guillaume Soro, les populations ne sont pas prêtes à baisser les bras. Hier encore, les villes de l’intérieur du pays et des communes de la capitale économique, se sont soulevées pour protester contre la décision de dissolution du gouvernement et de la Commission Electorale Indépendante (Cei). Des morts ont été enregistrés dans la commune d’Abobo.
Hier, plusieurs villes et communes sont entrées dans la danse des manifestations contre les décisions unilatérales de Laurent Gbagbo. Selon notre source, c’est une journée ville morte qui a été constatée dans toutes les villes et dans la région du Worodougou. De Séguéla à Mankono en passant par Tiéningoué Monrondo, Djibrosso et Dualla… Le commerce est resté fermé, les établissements d’enseignement général et technique n’ont pas ouvert les portes. Dans certaines localités de cette zone, sous contrôle des Forces Nouvelles, la marche contre les imperfections du régime de Laurent Gbagbo a été encadrée par les éléments des Fafn. A Bouaflé, Oumé, Toumodi et Bassam, le peuple s’est aussi soulevé contre la décision dite impopulaire de Laurent Gbagbo. Trois morts ont été enregistrés à Daloa. Il s’agit de Sanogo Zakaria et Koné Laciné tués par balle et Kouya Laciné, extrait de son véhicule, puis bastonné à mort avec de nombreux blessés. A Katiola, les manifestants ont failli mettre le feu à la résidence de Gervais Coulibaly, porte-parole de Laurent Gbagbo. A Abidjan, c’est la commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire qui s’est signalée hier. La population d’Abobo, tôt le matin, voulait manifester son mécontentement à travers une marche pacifique. Malheureusement, la police de cette commune a obligé cette population à se comporter autrement. La suite, c’est un véritable western qui s’y est déroulé. La police, selon des témoignages recueillis sur place à abattu froidement le jeune Kouamé Ulrich, la trentaine révolue. Le policer cagoulé a tiré deux fois à balle réelle sur l’infortuné. Celui-ci a trouvé la mort aussitôt, le commissaire Sanogo, commissaire du 14e arrondissement que notre équipe de reportage a trouvé sur place a refusé catégoriquement de se prêter à nos questions. Il a même ordonné qu’il n’y ait pas de prise de vue. C’est grâce heureusement à notre professionnalisme que nous avons pu avoir l’image. A Abobo Avocatier, nous avons été informés qu’il y aurait deux ou trois personnes tuées par balles par la police qui tentait de disperser les manifestants. Les corps de ces personnes auraient été évacués automatiquement par les éléments des forces de l’ordre chargés en principe d’encadrer les manifestants. Au moment où nous mettions sous presse, c’était un calme plat qui régnait sur toute la commune d’Abobo. Pendant ce temps, des informations faisaient état de ce qu’il y aurait de violentes manifestations à Yopougon, précisément à Siporex et au carrefour Zone industrielle. A Abobo comme à Yopougon, des manifestants interrogés ont promis que les prochains jours seront encore plus mouvementés.
Etienne Lemistick
Photo : B K