Sur l'année 2009, les entreprises ivoiriennes ont enregistré une baisse d'activités de l'ordre de -15 % relativement à l'exercice précédente. Selon la Fnisci, les secteurs fortement touchés sont l'automobile, la distribution et l'industrie plastique.
Les entreprises des secteurs de l'automobile, de la distribution et des industries plastiques sont mal en point. Au terme de l'exercice écoulé, elles ont presque toutes terminé dans le rouge. Ainsi, pour l'automobile, la baisse se chiffre à 5% et les perspectives s'annoncent bien plus sombres. Le rétrécissement du marché des véhicules, ponctué par un effondrement des ventes qui sont passées de 4586 véhicules en 2004 à 3148 en 2008, ne s'arrête pas et les opérateurs ont abaissé leur prévision de bénéfices. Ils pressentent des résultats catastrophiques. Richmond Koffi, chargé de ventes chez un concessionnaire, explique que son entreprise s'attendait à un résultat d'exploitation de 4 milliards Fcfa. Malheureusement, les résultats avant impôt et charges financières sont tombés de 2 milliards à quelque 900 millions Fcfa. «Cela est principalement dû à l'effondrement des bénéfices d'exploitation qui ont chuté», souligne-t-il. L'entreprise a divisé par deux ses prévisions de bénéfices en prédisant une marge opérationnelle de seulement 2% au lieu des 5% qu'elle avait précédemment escomptée. Les conséquences sont immédiates sur la chaîne de commercialisation des pièces de rechanges. Des réductions massives d'approvisionnement sont prévues. Selon diverses sources, plusieurs travailleurs pourraient être mis en chômage technique partiel. Les patrons évoquent une contraction de commandes suffisantes du marché. Les travailleurs, confrontés à des attaques grandissantes de leurs emplois et de leurs conditions de travail, sont inquiets. Les dirigeants cherchent à contenir la colère des travailleurs en lançant des appels au calme. Autant dire que le feu couve dans le secteur. «Nous sommes inquiets quant à l'avenir proche», se morfond M. Koffi. En réaction à cette baisse des ventes, les constructeurs ont réduit provisoirement la livraison de l'ensemble de leurs représentations locales. Finis, les espoirs suscités par l'Arrangement politique d'Ouagadougou où certains opérateurs avaient noté un frémissement. En effet, la détente avait profité au secteur. ATC Comafrique, par exemple, a vu ses chiffres bondir à plus de 500 véhicules vendus. Volkswagen, Nissan, Iveco, Dacia, Kia, Mercedes-benz, Mazda, BMW, Renault ont également tiré parti de l'accalmie. Les asiatiques Toyota, Hyundai, Mitsubishi n'étaient pas en reste. Mais, cela relève actuellement du souvenir, selon les données publiées par le président de la Fédération nationale des industries et services de Côte d'Ivoire (Fnisci), Joseph Désiré Biley. Au niveau de la distribution, les résultats toujours en baisse constante depuis plusieurs années, ont continué d'afficher négatifs. Ils sont de l'ordre de 2 %.
Ah, la crise politique !
Pour les acteurs, la faiblesse des gains de productivité pèse sur la compétitivité globale du secteur de la distribution. Selon un grossiste, on constate pas mal d'anomalies frappantes en matière de concurrence. En fait, le commerce de détail alimentaire non formel est caractérisé par un nombre croissant de grands magasins et de hard discounters alors que les produits de marques génériques occupent une part de marché importante. Par ailleurs, malgré des indicateurs globaux indiquant une certaine concentration au niveau national, la concurrence du secteur informel semble relativement forte. «Ceci s'explique sans doute essentiellement par une forte densité de population, qui crée des marchés locaux suffisamment profonds pour accepter plusieurs concurrents», souligne Hervé Behr, gérant de supermarché. En ce qui concerne le niveau des prix, les comparaisons indiquent que les prix pratiqués par les grandes places sont plus élevés. Toute chose qui entraîne une dégradation récente du différentiel des prix pratiqués dans les grandes surfaces, en particulier par rapport aux prix pratiqués sur les marchés populaires. En ce qui concerne le secteur de l'emballage en plastique, papier ou carton, le recul s'est établi de 2 à 5 %. Selon le rapport de M. Biley, deux raisons majeures expliquent la déprime. A savoir, les conséquences de la crise financière sur les volumes des échanges commerciaux avec les partenaires et les incertitudes liées au contexte sociopolitique. Le secteur est victime de l'amincissement de la demande locale et surtout du faible niveau des exportations agro-industrielles. En effet, affirme Maurice Kobenan, directeur des ventes chez Soplast en zone industrielle de Yopougon, l'expansion des industries agroalimentaires, fortes consommatrices d'emballages, est un gage de pérennité pour son entreprise. Le marché intérieur essentiellement orienté vers la vente au détail n'est plus rentable. Quant à la demande en exportation, elle évolue en lien étroit avec les réglementations des pays importateurs, européens notamment. Par ailleurs, il ajoute que le secteur industriel de l'emballage dépend presque totalement des matières premières importées à des prix très élevés (90 % des achats totaux). Il faut y ajouter de nombreux problèmes de rupture de stock, de frais de transport élevés et de dépendance vis-à-vis des services douaniers. La fiscalité représente une part très importante du prix de revient d'un emballage. D'autres facteurs de production, notamment celui de l'énergie électrique, ont également une incidence négative. En conséquence, les emballages ont un prix de vente très élevé, le double par rapport à l'identique européen ou asiatique, ruinant la compétitivité au plan local. Selon M. Kobenan, cela incite les clients à l'importation de produits finis. Ainsi, depuis l'année 2008, les emballages en plastique enregistrent des taux en volume sans cesse baissiers. Le marché de l'emballage concerne, en effet, les branches d'activité où le conditionnement joue un rôle déterminant en matière d'hygiène alimentaire, d'information du consommateur, de design et de respect de l'environnement. En outre, l'intégration des nouvelles technologies accentuent les exigences croissantes de protection et de sécurité des produits.
Lanciné Bakayoko
Les entreprises des secteurs de l'automobile, de la distribution et des industries plastiques sont mal en point. Au terme de l'exercice écoulé, elles ont presque toutes terminé dans le rouge. Ainsi, pour l'automobile, la baisse se chiffre à 5% et les perspectives s'annoncent bien plus sombres. Le rétrécissement du marché des véhicules, ponctué par un effondrement des ventes qui sont passées de 4586 véhicules en 2004 à 3148 en 2008, ne s'arrête pas et les opérateurs ont abaissé leur prévision de bénéfices. Ils pressentent des résultats catastrophiques. Richmond Koffi, chargé de ventes chez un concessionnaire, explique que son entreprise s'attendait à un résultat d'exploitation de 4 milliards Fcfa. Malheureusement, les résultats avant impôt et charges financières sont tombés de 2 milliards à quelque 900 millions Fcfa. «Cela est principalement dû à l'effondrement des bénéfices d'exploitation qui ont chuté», souligne-t-il. L'entreprise a divisé par deux ses prévisions de bénéfices en prédisant une marge opérationnelle de seulement 2% au lieu des 5% qu'elle avait précédemment escomptée. Les conséquences sont immédiates sur la chaîne de commercialisation des pièces de rechanges. Des réductions massives d'approvisionnement sont prévues. Selon diverses sources, plusieurs travailleurs pourraient être mis en chômage technique partiel. Les patrons évoquent une contraction de commandes suffisantes du marché. Les travailleurs, confrontés à des attaques grandissantes de leurs emplois et de leurs conditions de travail, sont inquiets. Les dirigeants cherchent à contenir la colère des travailleurs en lançant des appels au calme. Autant dire que le feu couve dans le secteur. «Nous sommes inquiets quant à l'avenir proche», se morfond M. Koffi. En réaction à cette baisse des ventes, les constructeurs ont réduit provisoirement la livraison de l'ensemble de leurs représentations locales. Finis, les espoirs suscités par l'Arrangement politique d'Ouagadougou où certains opérateurs avaient noté un frémissement. En effet, la détente avait profité au secteur. ATC Comafrique, par exemple, a vu ses chiffres bondir à plus de 500 véhicules vendus. Volkswagen, Nissan, Iveco, Dacia, Kia, Mercedes-benz, Mazda, BMW, Renault ont également tiré parti de l'accalmie. Les asiatiques Toyota, Hyundai, Mitsubishi n'étaient pas en reste. Mais, cela relève actuellement du souvenir, selon les données publiées par le président de la Fédération nationale des industries et services de Côte d'Ivoire (Fnisci), Joseph Désiré Biley. Au niveau de la distribution, les résultats toujours en baisse constante depuis plusieurs années, ont continué d'afficher négatifs. Ils sont de l'ordre de 2 %.
Ah, la crise politique !
Pour les acteurs, la faiblesse des gains de productivité pèse sur la compétitivité globale du secteur de la distribution. Selon un grossiste, on constate pas mal d'anomalies frappantes en matière de concurrence. En fait, le commerce de détail alimentaire non formel est caractérisé par un nombre croissant de grands magasins et de hard discounters alors que les produits de marques génériques occupent une part de marché importante. Par ailleurs, malgré des indicateurs globaux indiquant une certaine concentration au niveau national, la concurrence du secteur informel semble relativement forte. «Ceci s'explique sans doute essentiellement par une forte densité de population, qui crée des marchés locaux suffisamment profonds pour accepter plusieurs concurrents», souligne Hervé Behr, gérant de supermarché. En ce qui concerne le niveau des prix, les comparaisons indiquent que les prix pratiqués par les grandes places sont plus élevés. Toute chose qui entraîne une dégradation récente du différentiel des prix pratiqués dans les grandes surfaces, en particulier par rapport aux prix pratiqués sur les marchés populaires. En ce qui concerne le secteur de l'emballage en plastique, papier ou carton, le recul s'est établi de 2 à 5 %. Selon le rapport de M. Biley, deux raisons majeures expliquent la déprime. A savoir, les conséquences de la crise financière sur les volumes des échanges commerciaux avec les partenaires et les incertitudes liées au contexte sociopolitique. Le secteur est victime de l'amincissement de la demande locale et surtout du faible niveau des exportations agro-industrielles. En effet, affirme Maurice Kobenan, directeur des ventes chez Soplast en zone industrielle de Yopougon, l'expansion des industries agroalimentaires, fortes consommatrices d'emballages, est un gage de pérennité pour son entreprise. Le marché intérieur essentiellement orienté vers la vente au détail n'est plus rentable. Quant à la demande en exportation, elle évolue en lien étroit avec les réglementations des pays importateurs, européens notamment. Par ailleurs, il ajoute que le secteur industriel de l'emballage dépend presque totalement des matières premières importées à des prix très élevés (90 % des achats totaux). Il faut y ajouter de nombreux problèmes de rupture de stock, de frais de transport élevés et de dépendance vis-à-vis des services douaniers. La fiscalité représente une part très importante du prix de revient d'un emballage. D'autres facteurs de production, notamment celui de l'énergie électrique, ont également une incidence négative. En conséquence, les emballages ont un prix de vente très élevé, le double par rapport à l'identique européen ou asiatique, ruinant la compétitivité au plan local. Selon M. Kobenan, cela incite les clients à l'importation de produits finis. Ainsi, depuis l'année 2008, les emballages en plastique enregistrent des taux en volume sans cesse baissiers. Le marché de l'emballage concerne, en effet, les branches d'activité où le conditionnement joue un rôle déterminant en matière d'hygiène alimentaire, d'information du consommateur, de design et de respect de l'environnement. En outre, l'intégration des nouvelles technologies accentuent les exigences croissantes de protection et de sécurité des produits.
Lanciné Bakayoko