Des nuages planent encore sur les futures négociations de l'Organisation mondiale du commerce (Omc), notamment en ce qui concerne les accords sur le cycle de Doha (Qatar). «Il est trop tôt pour convoquer les ministres des pays membres de l'Omc afin de conclure le cycle de Doha», a reconnu lundi à Génève (en Suisse) le directeur général de l'organisation Pascal Lamy. Trop de divergences persistent pour réunir les ministres, ces prochaines semaines. A l'occasion de la réunion du Conseil général de l'Omc, M. Lamy a indiqué que les membres feront le point des négociations les 29 et 30 mars prochains. Puis, les ambassadeurs feront rapport à leur capitale afin de discuter de la suite des discussions. En effet, en fin 2009, le directeur général de l'organisation avait envisagé une réunion ministérielle fin mars afin de donner l'impulsion à un accord qui aurait permis de conclure le cycle de Doha, lancé en novembre 2001, à la fin de 2010. Mais cette perspective s'éloigne avec l'absence de progrès significatifs. Sur le fond, les divergences persistent entre pays industrialisés et pays en développement sur la libéralisation des marchés agricoles ainsi que l'accès au marché des produits industriels. «Compte tenu de l'état actuel des discussions, il est clair que la fin mars est trop proche", a constaté Pascal Lamy devant les délégués. Justement la hausse du chômage dans un grand nombre de pays a remis en cause l'objectif d'ouverture des frontières. Le Brésil est en année électorale et le président américain Barack Obama affronte lui aussi, le verdict des électeurs aux élections de mi-mandat en novembre, expliquent des diplomates. Conséquence : le Congrès n'a toujours pas confirmé la nomination du nouvel ambassadeur des Etats-Unis à l'Omc. Il faut rappeler que lors de la 7ème conférence de l'Omc qui a eu lieu du 30 novembre au 2 décembre 2009 à Génève, M. Lamy avait réaffirmé son espoir de voir les ministres donner des indications pour la conclusion du cycle en 2010. «La conclusion rapide du cycle de Doha peut jouer un rôle de catalyseur sur la croissance économique mondiale et offrir des conditions favorables à la résolution des crises mondiales. Toutefois, il estime que l'Omc, en tant qu'institution, n'est pas responsable de la crise. Il évalue à environ 20% le reste des points à régler pour parvenir à la conclusion du cycle », avait indiqué le Dg. Ainsi, eu égard à la persistance des désaccords, les choses s'annoncent difficile pour aboutir à une conclusion heureuse du cycle de négociations commerciales de Doha qui est en passe de devenir le plus long de l'histoire, après celui d'Uruguay (durée 7 ans et demi).
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely