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Politique Publié le mercredi 24 février 2010 | Le Patriote

Sortie de crise - Interview / Joël N’Guessan (porte-parole d’ADO): "Nous ne sommes pas préoccupés par des postes ministériels"

Après les déclarations du Facilitateur et du Premier ministre Guillaume Soro relatives à la fin de la crise qui secoue actuellement le pays, les militants mobilisés du RHDP ont cru que leurs dirigeants avaient abandonné la proie pour l’ombre. Joël N’Guessan, porte-parole du Président Ouattara donne des précisions.

Monsieur, le porte-parole, la base est aujourd’hui déroutée. Car les bruits courent que le RHDP entre au gouvernement. Qu’en dites-vous ?
JN : Merci pour votre question qui est directe. A question directe, réponse directe. Le RDR n’est pas préoccupé par un problème de Gouvernement. Le Président OUATTARA, en accord avec ses pairs du PDCI, du MFA et de l’UDPCI auquel vient de s’adjoindre le PIT de Francis Wodié, sont préoccupés par l’organisation rapide des élections. Le Gouvernement est une question secondaire.

La dernière déclaration du président du RDR à la sortie des négociations avec le Facilitateur laisse pourtant croire cette éventualité. Qu’en pensez-vous ?
JN : Le Président du RDR est soucieux de voir la Côte d’Ivoire sortir de cette zone de turbulence inutile dans laquelle elle est plongée depuis quelques années pour que l’on s’attaque aux véritables défis : reconstruction du tissu social et économique détruit par une gestion approximative de l’Etat ; création d’emplois pour les jeunes, santé pour tous etc. Vous comprenez donc que ce n’est pas la formation d’un Gouvernement à quelques semaines du scrutin présidentiel qui va être sa préoccupation du moment.

Et pourtant on nous apprend que les tractations ont actuellement cours pour permettre au RHDP d’entrer au Gouvernement ?
JN : Vous savez il y a beaucoup d’intoxications en ce moment. Le clan GBAGBO veut faire croire que l’opposition est agrippée à des postes ministériels. Ce qui n’est pas vrai et confirme une fois de plus, que les laboratoires du mensonge du clan GBAGBO ont été réactivés pour désinformer les populations et désorienter nos militants. Les seules tractations qui se déroulent sont celles qui concernent la reprise dans les plus brefs délais des activités de la CEI. Il faut en finir avec ce faux problème créé par le clan GBAGBO pour ne pas aller aux élections.

Pouvez-vous dire ce qu’a obtenu concrètement le RHDP dans ces négociations ?
JN : Le RHDP a obtenu que les élections se tiennent rapidement. Ce que Gbagbo Laurent ne voulait pas car il souhaitait aller à octobre 2010 et peut être même au-delà. Vous savez, il suffit d’observer la frilosité avec laquelle il gère les affaires de l’Etat pour comprendre qu’il a déjà perdu l’élection présidentielle et qu’il n’aura pas l’occasion d’être aux premières loges lors de la commémoration du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas facile pour lui qui espérait remplacer Houphouët-BOIGNY dans le cœur des Ivoiriens.

N’est- ce pas un échec de votre part du moment où vos communiqués demandaient le départ ou la démission de Gbagbo ?
JN : Les communiqués du RHDP répondaient à la violation unilatérale de Gbagbo des différents Accords qui le maintenaient encore au pouvoir. Comment pouvez-vous comprendre que Gbagbo Laurent soit maintenu Chef de l’Etat depuis octobre 2005 de manière exceptionnelle et non Constitutionnelle et qu’il s’autorise à violer les Accords internationaux. A partir de l’instant où il a décidé de violer ces Accords en prenant la décision unilatérale de dissoudre la CEI et le Gouvernement, il ne pouvait plus prétendre au titre de chef de l’Etat. Le RHDP n’a fait que tirer les leçons de sa décision inutile.

N’était-il pas plus conséquent d’aller jusqu’au bout de la contestation après avoir déclaré que le RHDP ne reconnaissait plus Laurent Gbagbo comme chef d’Etat ?
JN : Tant que Gbagbo Laurent persistera à violer les Accords qui le maintiennent au pouvoir, comme il en a l’habitude, nous considérons qu’il n’est plus chef de l’Etat. Il lui appartient de mettre de l’eau dans son vin en ayant un discours de Chef qui rassemble plus que ne divise, en d’autres termes, en faisant preuve de plus de sagesse dans ses décisions. Nous nous réjouissons qu’à la suite de la Médiation du Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, il soit revenu sur sa volonté de dissoudre la CEI. Il ne parle plus de dissolution mais plutôt de recomposition la structure dirigeante de cet organe qui est la pièce maîtresse du processus de sortie de crise.

Quel message avez-vous pour les militants qui crient à la trahison ?
JN : Il n’y a pas de trahison. Nos militants doivent rester mobilisés car le mot d’ordre de nos dirigeants n’a pas été levé

Est-ce à dire que le mot d’ordre est maintenu ?
JN : Oui, le mot d’ordre donné par nos dirigeants est maintenu et ne saurait changer si nous n’avons pas la CEI réinstallée conformément à l’Accord de Pretoria et la date des élections connue. On ne peut pas passer en perte et profit ces militants tombés sous les balles des militaires de GBAGBO. Il est impératif que leurs morts servent à sauver la démocratie et à mettre fin à la dictature qui s’est instaurée en Côte d’Ivoire sous le régime GBAGBO. Nous le devons pour la mémoire de ces disparus. Alors vous comprenez que l’entrée du RDR, du PDCI, du MFA, de l’UDPCI et du PIT dans un Gouvernement, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, est sans importance.

Que compte faire le RHDP pour les familles qui ont perdu un de leurs membres dans cette contestation ?
JN : Lors du dernier Bureau Politique conjoint, toutes les instances dirigeantes des formations du RHDP ont adressé des mots de compassion à l’endroit des familles des personnes disparues. A ces familles, nous disons que nos leaders ne les oublieront jamais. Ces morts ainsi que ceux des évènements d’octobre 2000, mars 2004, novembre 2004 ne seront jamais oubliés. Nous avons le devoir de les honorer et d’assister leurs familles car ils sont morts pour que plus jamais, cela ne se répèté sur la terre de Félix Houphouët Boigny. Plus jamais le délit de patronyme qui est devenu la marque déposée du clan Gbagbo. Ces morts doivent nous rappeler qu’il ne faut plus jamais nier à un Ivoirien, sa nationalité par ce qu’il porte un nom du Nord ou du Sud.

Qu’est-ce qui est prévu pour les blessés et tous ceux qui ont été interpellés dans ces événements?
JN : Des structures spécialisées au sein des partis composant le RHDP existent pour apporter assistance et aide aux blessés. Nos dirigeants donneront des consignes précises dans ce sens. OUATTARA, BEDIE, ANAKY, MABRI et WODIE ont une grande conscience de la vie humaine. Il ne sont pas comme ceux qui disent que « 1000 morts à gauche, 1000 morts à droite, j’avance » Ils feront ce qu’il faut pour consoler les familles qui ont perdu un être cher du fait de la dictature actuelle et apporter un appui aux différents blessés ainsi qu’aux personnes qui ont été injustement interpellées.
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