Le Faso.net - Tout le week-end dernier et ce début de semaine n’auront pas été de tout repos pour le président du Faso, Blaise Compaoré. A peine est-il rentré de Bamako, capitale du Mali, où il a pris part, le samedi 20 février 2010, au 14e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), qu’il enfile son manteau de facilitateur de la crise ivoirienne pour colmater la brèche ouverte, le 12 février dernier, sur le bateau « Processus électoral », par la double dissolution présidentielle du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI).
L’avarie était plutôt sérieuse et, tel le « Titanic » se retrouvant soudainement face à l’iceberg de la fatalité, la barque de la sortie de crise par l’élection présidentielle tanguait dangereusement dans les méandres de la contestation et de la violence.
Malgré une très studieuse journée dominicale, passée avec les principaux ténors de l’opposition, notamment Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et Alassane Dramane Ouattara du RDR, pour se frayer une voie d’eau capable d’éviter le choc, on était toujours dans l’impasse. La protestation-répression rythmait encore le quotidien, en Côte d’Ivoire, lorsque Blaise Compaoré, résolu à jouer son va-tout pour vaincre l’avarie, atterrit à Abidjan, où il engagea un nouveau ballet de pourparlers aussi politiques que diplomatiques. Une sortie finalement gagnante puisque dans la soirée, au terme d’une journée marathon, entre échanges, persuasion et compromis, on annonce que les sombres nuages qui planaient dangereusement sur l’avenir politique su pays, emberlificoté dans des contractions monstres, vont être repoussés. Ouf, il était temps ! Mais, le chemin de la paix est-il complètement balisé pour autant ?
Certes, on est arrivé à un consensus sur les questions brûlantes de l’heure pour faire redémarrer la machine. Et il faut espérer que dans la foulée du nouveau gouvernement, dont on devrait enfin connaître la composition ce mardi, la remise en place de la CEI et, surtout, l’élection de ses nouveaux dirigeants mettent tout le monde d’accord. Dans ce sens que l’on sorte enfin des querelles de clochers et des batailles politiciennes pour travailler à l’essentiel : apurer la liste électorale provisoire, publier une liste électorale définitive qui s’impose à tous, élaborer le chronogramme électoral, rassurer, au quotidien, les uns et les autres, sur l’intention de paix, de transparence et de crédibilité des opérations de vote… Et puis, il faut aussi fixer rapidement la date de l’élection présidentielle, devenue une arlésienne. Et s’y tenir ! A l’énoncé, cela pourrait paraître bien simple. Mais chacun sait qu’il s’agit-là, dans ce contexte déjà complexifié par les mille et une turpitudes d’un processus constamment mis à mal par les démons de la division et de la manipulation politiques, de véritables travaux d’Hercule !
A la vérité, le sort des Ivoiriens est, désormais et plus que jamais, entre leurs mains. En réussissant à concilier un tant soit peu les profonds clivages nés de la double dissolution du 12 février dernier -et qui ne sont, en fait, que les manifestations de profondes susceptibilités entre des camps politiques viscéralement rivaux, chacun revendiquant d’être la meilleure carte pour la gestion du pays- Blaise Compaoré vient incontestablement de conforter sa position de médiateur efficace dans une crise aux multiples facettes. Il vient aussi de lifter, et quelque soit par ailleurs l’évolution de la situation, que l’on espère positive à tous égards, le manteau du leadership politique sous-régional qui lui colle à la peau depuis un certain temps. Car, faut-il le rappeler, en plus de la Côte d’Ivoire, le président du Faso est également médiateur en chef dans les crises togolaise -où l’on s’apprête à tenir, le 4 mars 2010, une élection présidentielle délicate- et guinéenne, où la transition est en route.
Poker gagnant donc pour Blaise Compaoré, en tout cas sur ce coup-ci, même si l’on ne peut affirmer aujourd’hui, la main sur le cœur, que le ciel est à présent complètement dégagé pour la Côte d’Ivoire. Du reste, et les Ivoiriens eux-mêmes le savent très bien, comme tout bon Africain, « on ne peut pas réveiller celui qui fait semblant de dormir ». Aux acteurs politiques de ce pays si cher au continent de démontrer que « l’Eléphant d’Afrique » n’a plus les pieds cassés, et qu’il peut désormais barrir dans coup férir. Dans le bons sens et durablement. Tout le monde y gagnera…
Serge mathias Tomondji
Fasozine
L’avarie était plutôt sérieuse et, tel le « Titanic » se retrouvant soudainement face à l’iceberg de la fatalité, la barque de la sortie de crise par l’élection présidentielle tanguait dangereusement dans les méandres de la contestation et de la violence.
Malgré une très studieuse journée dominicale, passée avec les principaux ténors de l’opposition, notamment Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et Alassane Dramane Ouattara du RDR, pour se frayer une voie d’eau capable d’éviter le choc, on était toujours dans l’impasse. La protestation-répression rythmait encore le quotidien, en Côte d’Ivoire, lorsque Blaise Compaoré, résolu à jouer son va-tout pour vaincre l’avarie, atterrit à Abidjan, où il engagea un nouveau ballet de pourparlers aussi politiques que diplomatiques. Une sortie finalement gagnante puisque dans la soirée, au terme d’une journée marathon, entre échanges, persuasion et compromis, on annonce que les sombres nuages qui planaient dangereusement sur l’avenir politique su pays, emberlificoté dans des contractions monstres, vont être repoussés. Ouf, il était temps ! Mais, le chemin de la paix est-il complètement balisé pour autant ?
Certes, on est arrivé à un consensus sur les questions brûlantes de l’heure pour faire redémarrer la machine. Et il faut espérer que dans la foulée du nouveau gouvernement, dont on devrait enfin connaître la composition ce mardi, la remise en place de la CEI et, surtout, l’élection de ses nouveaux dirigeants mettent tout le monde d’accord. Dans ce sens que l’on sorte enfin des querelles de clochers et des batailles politiciennes pour travailler à l’essentiel : apurer la liste électorale provisoire, publier une liste électorale définitive qui s’impose à tous, élaborer le chronogramme électoral, rassurer, au quotidien, les uns et les autres, sur l’intention de paix, de transparence et de crédibilité des opérations de vote… Et puis, il faut aussi fixer rapidement la date de l’élection présidentielle, devenue une arlésienne. Et s’y tenir ! A l’énoncé, cela pourrait paraître bien simple. Mais chacun sait qu’il s’agit-là, dans ce contexte déjà complexifié par les mille et une turpitudes d’un processus constamment mis à mal par les démons de la division et de la manipulation politiques, de véritables travaux d’Hercule !
A la vérité, le sort des Ivoiriens est, désormais et plus que jamais, entre leurs mains. En réussissant à concilier un tant soit peu les profonds clivages nés de la double dissolution du 12 février dernier -et qui ne sont, en fait, que les manifestations de profondes susceptibilités entre des camps politiques viscéralement rivaux, chacun revendiquant d’être la meilleure carte pour la gestion du pays- Blaise Compaoré vient incontestablement de conforter sa position de médiateur efficace dans une crise aux multiples facettes. Il vient aussi de lifter, et quelque soit par ailleurs l’évolution de la situation, que l’on espère positive à tous égards, le manteau du leadership politique sous-régional qui lui colle à la peau depuis un certain temps. Car, faut-il le rappeler, en plus de la Côte d’Ivoire, le président du Faso est également médiateur en chef dans les crises togolaise -où l’on s’apprête à tenir, le 4 mars 2010, une élection présidentielle délicate- et guinéenne, où la transition est en route.
Poker gagnant donc pour Blaise Compaoré, en tout cas sur ce coup-ci, même si l’on ne peut affirmer aujourd’hui, la main sur le cœur, que le ciel est à présent complètement dégagé pour la Côte d’Ivoire. Du reste, et les Ivoiriens eux-mêmes le savent très bien, comme tout bon Africain, « on ne peut pas réveiller celui qui fait semblant de dormir ». Aux acteurs politiques de ce pays si cher au continent de démontrer que « l’Eléphant d’Afrique » n’a plus les pieds cassés, et qu’il peut désormais barrir dans coup férir. Dans le bons sens et durablement. Tout le monde y gagnera…
Serge mathias Tomondji
Fasozine