De mémoire d’Ivoirien, c’est la première fois qu’à sa naissance, un gouvernement de la République est amputé. Sur les 27 ministères présentés hier au palais présidentiel par le secrétaire général de la présidence de la République, 16 seulement ont pu être pourvus. Les onze autres restent naturellement à pourvoir. Ces ministères appartiennent tous aux partis politiques qui forment le RHDP, plus le PIT de Francis Wodié.
Cette bizarrerie, selon le Premier ministre qui a commenté son nouveau gouvernement, tient à la situation de crise que connaît le pays depuis la dissolution de la CEI et du gouvernement Soro I.
«Les démarches pour la formation de ce gouvernement ont été difficiles», reconnaît-il. Toutefois, Guillaume Soro reste optimiste pour la suite des négociations avec les partis politiques qui font encore de la résistance. «Nous nous donnons 48 heures pour rapprocher les différentes positions afin d’avoir un gouvernement solidaire». Dans 48h, c’est-à-dire jeudi, le gouvernement doit faire son premier conseil des ministres sous la présidence du chef de l’Etat.
Selon le Premier ministre, d’autres noms de ministres seront validés aujourd’hui et demain avant que le conseil ne se tienne. La procédure de validation n’a pas changé, selon Soro. Les forces politiques proposent une série de noms sur lesquels Laurent Gbagbo et son Premier ministre planchent. S’ils sont d’accord avec un nom, ils le retiennent. Quand ils ne le sont pas, le nom est rejeté.
Même si le Premier ministre n’a pas voulu entrer dans les détails, une source proche du dossier indique clairement que si les ministres RHDP ne sont pas encore entrés dans le gouvernement, c’est bien parce qu’ils ne veulent pas que le chef de l’Etat choisisse entre les noms de leurs fidèles. Ils veulent absolument que les noms qu’ils vont proposer soient ceux-là que le chef de l’Etat inscrive sur la liste du gouvernement. Or, Laurent Gbagbo, en tant que chef de l’Etat et propriétaire du gouvernement, n’entend pas abdiquer sous un quelconque chantage. D’ailleurs, selon une source généralement bien informée, sur les quatre noms proposés par Bédié et par Ouattara pour le compte du PDCI et du RDR, le chef de l’Etat n’a retenu qu’un seul sur chaque liste. Au PDCI, c’est le ministre des Affaires étrangères Youssouf Bakayoko qui a eu les faveurs du président de la République. Au RDR, c’est Jeanne Peuhmond qui faisait l’affaire de Laurent Gbagbo. Voilà donc la pomme de discorde.
C’est pourtant une règle dans la formation de ce nouveau gouvernement. Le FPI perd Dano Djédjé, Hubert Oulaye et Léon Emmanuel Monnet. Les Forces Nouvelles perdent Dacoury- Tabley, Youssouf Soumahoro et Amadou Koné. Cela fait trois ministres de perdus par chacun des principaux signataires de l’Accord politique de Ouagadougou. La loi étant la même pour tous, elle doit s’appliquer aussi au RDR et au PDCI. Ceux-ci, dans la continuité de la désobéissance civile qu’ils ont entamée depuis le samedi 13 février, refusent de suivre cette disposition. Ce refus a commencé dès après le départ de Blaise Compaoré pour Ouagadougou au terme d’une demi-journée passée avec les acteurs politiques ivoiriens à dialoguer pour trouver un accord sur la formation du nouveau gouvernement.
Lors du point de presse qui a mis fin aux négociations de Compaoré, Guillaume Soro, content des résultats obtenus par le président du Faso, a annoncé la nouvelle équipe gouvernementale pour hier. Bien que n’ayant pu achever les nouvelles négociations qu’il a engagées avec «les enfants gâtés de la République», il s’est vu dans l’obligation de publier un gouvernement avec onze trous à l’intérieur. «C’est notre histoire. Assumons-la. C’est l’histoire qui a voulu que nous en soyons là», a-t-il répété, hier, lors de sa conférence d’après-formation du gouvernement. «Je sais qu’une grande opinion avait souhaité un gouvernement de technocrates. Mais je suis tenu de respecter le document que j’ai signé», a indiqué Guillaume Soro pour montrer combien la manœuvre était difficile à faire.
Pour Guillaume Soro, tout devrait entrer dans l’ordre d’ici peu. C’est pourquoi il appelle au calme et à la sérénité pour que la construction de la Côte d’Ivoire se poursuive. Son optimisme est d’autant grand que, selon lui, demain jeudi la CEI sera mise en place. «Dans les discussions que j’ai eues avec les forces politiques, nous avons convenu que le président de la CEI et ses quatre vice-présidents soient remplacés. Jeudi, nous allons mettre la CEI en place et désigner son président et ses quatre vice-présidents».
Pour Guillaume Soro, les textes qui régissent la CEI seront appliqués pour le choix des dirigeants de cette institution. Les manœuvres peuvent donc commencer pour une CEI et un président honorables qui ne vont pas «beugrémambéiser» les Ivoiriens que le Premier ministre cherche à rassurer en rendant crédible le processus électoral pour que ses compatriotes aient de nouveau confiance dans la Commission électorale. Le gouvernement tant attendu est arrivé. Qu’il fasse face maintenant aux problèmes de l’heure avec courage et détermination.
Abdoulaye Villard Sanogo
Cette bizarrerie, selon le Premier ministre qui a commenté son nouveau gouvernement, tient à la situation de crise que connaît le pays depuis la dissolution de la CEI et du gouvernement Soro I.
«Les démarches pour la formation de ce gouvernement ont été difficiles», reconnaît-il. Toutefois, Guillaume Soro reste optimiste pour la suite des négociations avec les partis politiques qui font encore de la résistance. «Nous nous donnons 48 heures pour rapprocher les différentes positions afin d’avoir un gouvernement solidaire». Dans 48h, c’est-à-dire jeudi, le gouvernement doit faire son premier conseil des ministres sous la présidence du chef de l’Etat.
Selon le Premier ministre, d’autres noms de ministres seront validés aujourd’hui et demain avant que le conseil ne se tienne. La procédure de validation n’a pas changé, selon Soro. Les forces politiques proposent une série de noms sur lesquels Laurent Gbagbo et son Premier ministre planchent. S’ils sont d’accord avec un nom, ils le retiennent. Quand ils ne le sont pas, le nom est rejeté.
Même si le Premier ministre n’a pas voulu entrer dans les détails, une source proche du dossier indique clairement que si les ministres RHDP ne sont pas encore entrés dans le gouvernement, c’est bien parce qu’ils ne veulent pas que le chef de l’Etat choisisse entre les noms de leurs fidèles. Ils veulent absolument que les noms qu’ils vont proposer soient ceux-là que le chef de l’Etat inscrive sur la liste du gouvernement. Or, Laurent Gbagbo, en tant que chef de l’Etat et propriétaire du gouvernement, n’entend pas abdiquer sous un quelconque chantage. D’ailleurs, selon une source généralement bien informée, sur les quatre noms proposés par Bédié et par Ouattara pour le compte du PDCI et du RDR, le chef de l’Etat n’a retenu qu’un seul sur chaque liste. Au PDCI, c’est le ministre des Affaires étrangères Youssouf Bakayoko qui a eu les faveurs du président de la République. Au RDR, c’est Jeanne Peuhmond qui faisait l’affaire de Laurent Gbagbo. Voilà donc la pomme de discorde.
C’est pourtant une règle dans la formation de ce nouveau gouvernement. Le FPI perd Dano Djédjé, Hubert Oulaye et Léon Emmanuel Monnet. Les Forces Nouvelles perdent Dacoury- Tabley, Youssouf Soumahoro et Amadou Koné. Cela fait trois ministres de perdus par chacun des principaux signataires de l’Accord politique de Ouagadougou. La loi étant la même pour tous, elle doit s’appliquer aussi au RDR et au PDCI. Ceux-ci, dans la continuité de la désobéissance civile qu’ils ont entamée depuis le samedi 13 février, refusent de suivre cette disposition. Ce refus a commencé dès après le départ de Blaise Compaoré pour Ouagadougou au terme d’une demi-journée passée avec les acteurs politiques ivoiriens à dialoguer pour trouver un accord sur la formation du nouveau gouvernement.
Lors du point de presse qui a mis fin aux négociations de Compaoré, Guillaume Soro, content des résultats obtenus par le président du Faso, a annoncé la nouvelle équipe gouvernementale pour hier. Bien que n’ayant pu achever les nouvelles négociations qu’il a engagées avec «les enfants gâtés de la République», il s’est vu dans l’obligation de publier un gouvernement avec onze trous à l’intérieur. «C’est notre histoire. Assumons-la. C’est l’histoire qui a voulu que nous en soyons là», a-t-il répété, hier, lors de sa conférence d’après-formation du gouvernement. «Je sais qu’une grande opinion avait souhaité un gouvernement de technocrates. Mais je suis tenu de respecter le document que j’ai signé», a indiqué Guillaume Soro pour montrer combien la manœuvre était difficile à faire.
Pour Guillaume Soro, tout devrait entrer dans l’ordre d’ici peu. C’est pourquoi il appelle au calme et à la sérénité pour que la construction de la Côte d’Ivoire se poursuive. Son optimisme est d’autant grand que, selon lui, demain jeudi la CEI sera mise en place. «Dans les discussions que j’ai eues avec les forces politiques, nous avons convenu que le président de la CEI et ses quatre vice-présidents soient remplacés. Jeudi, nous allons mettre la CEI en place et désigner son président et ses quatre vice-présidents».
Pour Guillaume Soro, les textes qui régissent la CEI seront appliqués pour le choix des dirigeants de cette institution. Les manœuvres peuvent donc commencer pour une CEI et un président honorables qui ne vont pas «beugrémambéiser» les Ivoiriens que le Premier ministre cherche à rassurer en rendant crédible le processus électoral pour que ses compatriotes aient de nouveau confiance dans la Commission électorale. Le gouvernement tant attendu est arrivé. Qu’il fasse face maintenant aux problèmes de l’heure avec courage et détermination.
Abdoulaye Villard Sanogo