Un pan de l’histoire de la Côte d’Ivoire se joue aujourd’hui à travers l’élection du président et des vice-présidents de la Commission électorale indépendante. L’enjeu est de taille, tout comme la responsabilité devant l’histoire des acteurs qui vont prendre part à cette élection. En fait, aujourd’hui, c’est le jour de vérité pour l’opposition, notamment le RHDP et le PIT qui ont engagé le combat de la réinstauration de la CEI, version Pretoria. Le RHDP et le PIT doivent gagner ce combat qui ne sera que le début de leur victoire aux prochaines élections générales. Cheville ouvrière des élections, la CEI a été ces derniers temps, au centre d’une grande polémique qui a abouti à sa dissolution par Laurent Gbagbo. Le camp présidentiel a accusé l’ex-président de la CEI de fraude au profit de l’opposition regroupée au sein du RHDP. Aussi, le FPI et ses mouvements satellites rejettent-ils toute idée de voir la CEI dirigée par le représentant d’un parti politique. Et pourtant, c’est ce qui risque de se répéter aujourd’hui. En effet, l’élection des président et vice-présidents de la CEI se fera conformément à l’Accord de Pretoria. Forcément donc, un représentant d’une force politique sera encore à la tête de cette institution. Alors, qui peut être cette personnalité dont, de toute évidence, la responsabilité historique dans le retour de la paix définitive en Côte d’Ivoire, sera grande dans les mois à venir? Il va sans dire qu’une telle personnalité devra répondre à un certain nombre de valeurs intrinsèques essentiellement d’ordre moral. Elle doit être une personnalité de poigne, c’est-à-dire quelqu’un qui a une force de caractère, une capacité de gestion des hommes et des dossiers et qui est au-dessus de tout soupçon en termes de corruptibilité. Une personnalité loyale, intègre qui pourra résister à toute tentative d’achat de conscience ou d’influence quelconque. En un mot, un Mambé-bis. En tout cas, ce nouveau président devra faire preuve de toutes ces valeurs citées. A ce niveau, les Forces nouvelles, arbitre du processus électoral, annoncent un candidat au poste de présidence de la CEI. Le porte-parole des Forces nouvelles, le ministre Sidiki Konaté a affirmé hier, au cours d’une conférence de presse à Bouaké que les FN avaient un candidat à présenter au poste de la présidence de la CEI. Toutefois, il n’en a pas dévoilé le nom. Le PDCI-RDA dont le représentant en la personne de Mambé vient d’être déchu de ce poste, entend reconquérir le poste. Depuis peu, il est entré en consultation avec ses principaux alliés pour trouver l’homme idéal. Ainsi, hier, des noms circulaient dans toutes les rédactions; Parmi lesquels, Essy Amara, Kacou Gervais, Seydou Elimane Diarra, Amani René, Charles Konan Banny et autres. En tout état de cause, le poste de présidence de la CEI ne devrait pas échapper au RHDP ou à un allié. Les enjeux des futures élections le recommandent.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté