Jour de vérité aujourd’hui pour le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la paix (RHDP) et son « nouvel allié », le Parti ivoirien des travailleurs (PIT). Dissoute on ne sait trop pour quelles raisons par le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo le vendredi 12 février dernier, la CEI sera remise en scelle aujourd’hui. En plus de la CEI, le Gouvernement a été lui aussi dissout. Provoquant ainsi, inutilement, une crise politique. Après la formation du gouvernement incomplet avant-hier, la CEI se met en place ce matin. Après 12 longs jours de perturbations, d’affrontements, de négociation et de tensions. La grande famille de l’opposition qui a fait du rétablissement de la CEI, un préalable à son entrée dans l’équipe joue gros. C’est en effet, au nom du retour de cette structure chargée d’organiser les élections que près d’une soixantaine de leurs partisans sont morts et impuissants. Car là où le chef de l’Etat voulait de cette importante institution une caisse à résonance à son service le RHDP et le PIT ont arraché et obtenu, avec le combat de leurs militants, le retour de la CEI, version Pretoria. C’est-à-dire une structure où siègent tous les signataires de l’accord de Linas Marcoussis. Seulement voilà. Le plus dur commence maintenant pour l’opposition. Elle se doit de se serrer les coudes pour ravir cette place au pouvoir. Et y mettre surtout une personnalité intègre, de la trempe de celui que Gbagbo a tout fait pour faire partir, en la personne de Robert Beugré Mambé. Un homme précédé d’une bonne réputation. Que la présidence de la CEI revienne aux Forces Nouvelles ou au RHDP, le locataire de l’imposant bâtiment situé aux II Plateaux au «Carrefour Ducan» doit être un homme de poigne qui ne renie pas. Mais aussi et surtout qui peut résister au dieu argent. Parce que justement, c’est Gbagbo lui-même qui l’a dit : « Si je savais que l’argent pouvait acheter des hommes, je n’aurais pas achetés des armes ». Une belle et éloquente façon. Pour lui de dire que l’argent peut tout résoudre tous les problèmes et que chacun a son prix. C’est sûr que l’argent va circuler. Ces tentatives de corruption ne manqueront pas à coup sûr. Mais il appartient aux commissaires qui, daventure seraient approchés par le pouvoir pour les corrompre.
YMA
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