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Politique Publié le jeudi 25 février 2010 | Demain

Déclaration du Pr Jacqueline Lohoues-Oble

Face à la gravité de la situation, résultant de la décision prise par le chef de l’Etat le 12 février dernier, à savoir la dissolution de la Cei et la dissolution du gouvernement, je m’étais, à cette occasion, posée la question de savoir si toutes les conditions de forme étaient réunies, à savoir :

• la saisine du président de l’Assemblé nationale

• la saisine du président du Conseil constitutionnel ; ce qui n’était pas apparu dans l’intervention du Chef de l’Etat.

Quant au fond, je savais bien qu’il existait un problème en ce qui concerne la Cei.
Mais face à cette décision, depuis quelques temps, nous assistons à des marches dont certaines se sont déroulées sans problème alors que d’autres ont entraîné des morts (cinq morts), des blessés graves, des édifices publics saccagés et incendiés.

Face à de tels évènements d’une gravité extrême, nous sommes interpellés. Et c’est pourquoi je commence par m’incliner respectueusement sur la mémoire des disparus, présenter mes condoléances aux familles éplorées, et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Je voudrais, dans le même temps, appeler à l’apaisement en demandant à nos compatriotes qui marchent de le faire dans le respect des lois de la République (notamment sans casse) et aussi aux forces de l’ordre d’encadrer ces marches et de ne surtout pas tirer à balles réelles.
A partir de cet instant, il nous faut trouver une porte de sortie à ce blocage que nous constatons encore une fois.

Selon moi, la porte de sortie ne peut être trouvée que par les sacrifices que chacun de nous devrait faire. J’entends par sacrifice qu’il faut que toutes les parties acceptent de faire des concessions. Car nous n’obtiendrons rien avec des positions figées.

Il faut rappeler que depuis 2003, la Côte d’Ivoire, notre pays, est régie par la constitution (dont certaines dispositions ont été rendues inapplicables…) et par des Accords, le dernier étant l’Accord politique de Ouagadougou dont l’application devrait nous permettre de sortir de la crise. C’est conformément à ces Accords que la Commission électorale indépendante a été constituée et que le gouvernement actuel a également été formé.

Il est important de noter que la Cei, dans sa composition actuelle, ne prend pas en compte l’existence de candidats indépendants parce qu’ils n’y sont pas représentés, alors qu’il s’agit d’élection. Nous l’avons dit à plusieurs reprises individuellement, puis collectivement.

Mais vu la gravité de la situation et le blocage qui en résulte, nous sommes prêts à faire des concessions ; c`est-à-dire, à renoncer à notre intégration dans cette Commission et à nous contenter de la composition actuelle, tout en sachant que notre demande est légitime.
Cette concession faite, le problème ne sera pas réglé pour autant. Il faudra alors en appeler aux deux autres parties qui devront à leur tour, faire des concessions.

Nous demandons à la majorité présidentielle, d’accepter que l’on maintienne la composition actuelle de la Cei dans l’intérêt supérieur de notre pays et pour se conformer à l’Apo.
Nous demandons ensuite au Rhdp d’accepter de désigner d’autres personnalités qui devraient occuper à la fois le poste de président et de vice-président de cette Commission électorale indépendante à la place des deux premières qui ont été mises en cause dans cette affaire.
De telles concessions de la part de tous pourront permettre à la Cei de reprendre ses activités à partir des acquis déjà admis par tous ; et nous pourrons ainsi avancer rapidement vers les élections tant attendues. La Côte d’Ivoire sera alors la seule gagnante parce que nos compatriotes ont déjà beaucoup trop souffert et sont en droit de voir leurs souffrances prendre fin à l’issue d’une élection qui serait organisée à la satisfaction de tous et dont les résultats ne seraient pas contestés.

En ce qui concerne la formation du gouvernement, nous constatons tous qu’il y a des difficultés ; ce qui se traduit par les reports successifs. Ici aussi, la solution la plus simple réside dans la prise en compte des Accords. Il faut revenir aux accords. Cela veut dire qu’il faut maintenir les ministres proposés par les différents signataires de l’Accord de Marcoussis.

Bien évidemment, s’il y en a qui n’ont pas joué leur rôle, ils pourront être remplacés par d’autres personnalités proposées par leur parti ou groupement politique. Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix parce que nous sommes en crise et nous voulons en sortir. Et jusque là, ce sont ces accords qui devraient nous permettre d’y arriver. A l’issue des élections, le président élu aura toute la latitude pour composer son gouvernement. C’est pourquoi, nous demandons au chef de l’Etat de s’en tenir aux Accords et au Rhdp de participer au gouvernement, car nous ne pourrons pas rester plus longtemps sans gouvernement. Or, l’intérêt supérieur de notre pays nous impose des sacrifices. En tant que politique, nous nous devons de rassurer nos populations et faire en sorte qu’elles puissent espérer en un avenir meilleur. Nous le pouvons.

Fait à Abidjan le dimanche 21 février 2010 à 18h 30

Pr Jacqueline Lohoues-Oble
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