Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit), refuse d`entrer dans le gouvernement. Son président Francis Wodié l`a fait savoir, hier, au cours d`une conférence de presse qu`il animée au Plateau. "…Le Rhdp a désigné ses ministres, le Pit a désigné son ministre. Mais Gbagbo Laurent un peu inconsidérément continue consciemment ou inconsciemment à attiser le feu en s`opposant aux ministres proposés par le Rhdp. Alors que lui a désigné discrétionnairement ses ministres. Nous avons dit au Rhdp, Pit que nous ne reconnaissons pas à Gbagbo Laurent de récuser qui que ce soit. Bien que nous soyons déliés de ce point de vue-là, puisque chaque parti est en rapport avec le Premier ministre, propose ses ministres et se mettent d`accord sur ceux qui doivent les représenter au sein du gouvernement, ils l`ont fait, le Pit l`a fait. Donc nous sommes dégagés. Mais notre sens moral et nos principes commandent que le Pit garde sur ce plan quelques rapports avec le Rhdp. D`autre part, il n`est pas de l`intérêt de la Côte d`Ivoire de voir un gouvernement boiteux conduire les affaires de la Côte d`Ivoire. Nous voulons donc que le gouvernement soit au complet pour que ce gouvernement soit l`un des instruments de conduite du processus électoral avec au bout des élections régulières. C`est la raison pour laquelle le Pit s`abstient de participer au gouvernement aussi longtemps qu`on n`aura pas réglé ce problème de la formation d`un gouvernement complet… nous espérons qu`après l`installation de la Cei, après la reconnaissance des pouvoirs et droits de la Cei, le chef d`Etat aura compris qu`il a le devoir de laisser ce gouvernement se former sur la base des accords conclus à Marcoussis et à Ouagadougou…". Formulant le vœu qu`il n` y ait plus de crise qui entrave la tenue de l` élection présidentielle au plus tard début Mai 2010, Francis Wodié a indiqué ceci : "Soyons optimistes… Faisons en sorte que d`autres crises ne se produisent pas. J`invite les croyants à prier. Nous politiques, nous devons travailler pour qu`il n` y ait pas de crise. Les crises sont suscitées par ceux qui croient y avoir intérêt. Ceux qui volontairement provoquent les crises ne sont pas des Ivoiriens parce qu`ils ne sont pas soucieux de la Côte d`Ivoire et du besoin qu`ont les Ivoiriens de sortir de cette situation de crise. Si l`élection était encore reportée, on expose le pays à des affrontements et à l`aventure…ceux qui seraient tentés de bloquer le processus doivent comprendre que ce qu`ils espèrent de tels blocages, risque de se retourner contre eux et on risque d`avoir la situation que connaissent des pays voisins…". Le président du Pit a ajouté que "Si le chef de l`Etat persiste à ne pas changer d`attitude, donc à bloquer la situation, il ne serait plus le chef d`Etat, il ne serait plus un chef d`Etat. Un chef c`est celui qui est capable de dépassement, d`aller au-delà de lui et voir l`intérêt général dont il a la garde. C`est à lui de faire les concessions nécessaires pour débloquer la situation. Bien sûr le Rhdp doit en faire…". Pour Francis Wodié, "Il y a des acteurs qui s`amusent à susciter des obstacles en cours de route…A un moment donné, le camp présidentiel a annoncé le désarmement avant les élections. Le président du Conseil constitutionnel sortant de son rôle en a parlé. S`ils ne veulent pas aller à l`élection présidentielle comme nous le supposerons, comme nous le sentons, ils peuvent susciter un autre obstacle, soit le désarmement soit autre chose. Mais nous pensons que cette crise aura édifié ces gens, aura permis à ces gens de comprendre qu`ils ne peuvent pas jouer indéfiniment avec les Ivoiriens et la Côte d`Ivoire. Quand on joue avec le feu, ça finit par vous brûler. S`ils sont des enfants pour jouer avec le feu, ils en auront les conséquences…gare aux enfants !". Le conférencier a terminé avec une réflexion sur le rôle qu`a joué l`armée au cours de cette crise. "On a entendu le Général Mangou dans une déclaration tonitruante. Il s`est mêlé des affaires politiques avec l`assentiment du pouvoir politique. Quand on laisse l`armée se rapprocher du champ qui n`est pas le sien, on donne des raisons à l`armée de faire la politique. Et si l`armée en fait, ce sont ceux qui sont au pouvoir qui en souffrent le plus en premier lieu. Il y a du désordre, il y a trop de désordre dans ce pays actuellement. Il y a du cafouillage avec des cafouilleurs. Il faut en sortir, que chacun joue son rôle et pleinement son rôle… cette crise est un avertissement aussi. Le camp présidentiel n`en sort pas grandi, il faut qu`il le comprenne et qu`à force de tirer sur la corde, ça peut se casser…".
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory