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Politique Publié le samedi 27 février 2010 | Le Patriote

Pretoria suivi à la lettre

La Commission électorale indépendante a été rétablie. Mais pas comme le souhaitait Laurent Gbagbo. En la dissolvant, le candidat du FPI avait à l’esprit de la recomposer à sa guise. Pour lui, il était clair que la CEI qui ne faisait pas son affaire devait disparaître et réapparaître remodelé comme il le souhaite. Il avait demandé au Premier ministre de lui présenter un nouveau format. L’institution chargée des élections pour Laurent Gbagbo ne devait plus être « contrôlé par l’opposition ». Il fallait trouver une parade pour l’amener dans le giron du camp présidentiel. La CEI a certes été dissoute pour quelques heures. Mais, elle revenue sous sa forme initiale. Comme l’avait dessinée le premier accord de Pretoria. L’accord signé en 2005 donne la possibilité à toutes les forces politiques signataires de Linas Marcoussis de siéger dans la structure chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire. L’objectif était de faire en sorte que tout le monde dans un esprit de consensus, participe à la mise en œuvre du processus électoral. Afin qu’il n’y ait pas, au finish, des contestations. C’est dans cette même veine que le président Robert Beugré Mambé a été à l’époque élu à la tête de cette structure. La volonté de contrôler la CEI par Gbagbo ne date pas d’aujourd’hui. Lors des premières élections pour installer la commission centrale de cette structure, le FPI et ses satellites ont vivement contesté l’élection du président de la Commission. Car dans leur entendement, l’élection du président devait s’élargir aux 31 membres de la commission centrale. Une position qui était contraire à l’esprit des textes qui régissent cette institution. Car parmi les membres de cette commission, seuls 22 bénéficient d’une voix délibérative. Les autres ayant une voix consultative. Même si les textes ne le disent pas clairement, l’esprit des textes et la logique voudraient que ce soit les membres qui bénéficient d’une voix de décision qui votent. C’est cette position qu’a retenue le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies d’alors, M. Antonio Monteiro. Les membres du camp présidentiel pour protester, avait décidé de boycotter la structure. Il a fallu l’accord politique de Ouagadougou pour voir le FPI intégrer la CEI. Un poste de vice-présidence a même été taillé sur mesure pour faire plaisir au FPI. Mais malgré tout, Laurent Gbagbo n’a jamais cessé de dire que la CEI appartient à l’opposition. C’est pour tenter de tuer l’ « hégémonie » de l’opposition à la CEI qu’il l’a dissoute. Mais malheureusement pour lui, l’accord de Pretoria a été suivi à la lettre. Et rien n’a changé au niveau de cette commission indépendante.
Jean-Claude Coulibaly
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