«Le principe d’entrer au gouvernement est acquis. Il ne reste que quelques petits réglages à faire avec le Premier ministre, Guillaume Soro». C’est la quintessence du message que le porte-parole du Directoire du Rhdp, prof Djédjé Mady a livré hier à la presse après une rencontre entre les présidents Alassane Dramane Ouattara, Henri Konan Bédié et Francis Wodié. Un langage diplomatique que les observateurs de la scène politique ont vite décodé. Ça ne glisse pas bien entre le chef de l’exécutif et les leaders du Rhdp. En effet, Laurent Gbagbo veut choisir lui-même les cadres de l’opposition qui doivent siéger au gouvernement. Niet, lui disent ses opposants. Pour ceux-ci pour un gouvernement de trois mois, ils ne trouvent pas nécessaire (c’est le bon sens) de proposer de nouveaux cadres qui viendront chambouler les cabinets avec leur temps d’adaptation susceptible de les détourner de leur mission première qui est l’organisation des élections. A moins que Laurent Gbagbo n’ait un agenda caché pour la présidentielle qui peut justifier la multiplication des obstacles. Il a trouvé une occasion pour régler quelques petits comptes. Comme dans un jeu de cartes, l’opposition lui présente une kyrielle de cadres et lui sur une table va étaler les proposés et choisir qui il veut, avec l’arrière pensée de les manipuler après. Pourtant, lui-même a donné le mauvais exemple en reconduisant des «ministres politiques». Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur, DDC à Issia , a toujours montré peu d’égard pour Guillaume Soro. Il outrepasse ses consignes et prend ses instructions ailleurs. Paul Bohoun Bouabré, ministre du Plan et du Développement, Amani N’Guessan, ministre de la Défense, Douati Alphonse, ministre de la Production animale des Ressources halieutiques, Bleu Lainé Gilbert de l’Education nationale et Kouadio Comoé Augustin des Mines et de l’Energie, sont tous des DDC de Laurent Gbagbo très actifs qui inondent le petit écran de la télévision nationale. En voulant s’immiscer dans le choix des cadres de l’opposition, le candidat de la minorité présidentielle crée là encore une nouvelle crise artificielle pour retarder le processus.
CB
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