Le président de la jeunesse du PDCI est très amer. Il l‘a fait savoir hier lors d’une conférence de presse à la Maison du PDCI à Cocody. KKB s’explique difficilement l’attitude de Laurent Gbagbo surtout après la dissolution du gouvernement et de la CEI. Depuis le rétablissement de la structure en charge des élections et la formation de la nouvelle équipe gouvernementale, l’on constate que rien n’a changé fondamentalement. «La CEI a été rétablie selon les accords de Prétoria» et le gouvernement Soro II n’est pas très différent du précédent. Pour le conférencier donc, «tout cela est donc du temps perdu pour rien. Gbagbo ne veut pas aller aux élections et il a tout fait pour gagner encore deux mois de sursis» C’est pourquoi, il a tenu à rappeler que Gbagbo ‘’doit partir du pouvoir’’ parce qu’il est insensible aux souffrances des Ivoiriens. «(…)Les maux qui minent notre pays, considéré hier comme modèle de développement, transcendent le seuil de la simple exagération pour atteindre l’extravagance. Les ivoiriens souffrent dans leur chair et dans leur âme. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le mutisme dans lequel ils se laissaient plonger relevait certes de la peur mais aussi et surtout de ce que l’espoir, comme consent à le dire Jean Jacques ROUSSEAU, embellit tout». Mais il se trouve que cet espoir a même disparu. Laissant la place à l’amertume. C’est pourquoi, il a appelé les ivoiriens à prendre leur responsabilité. «Les ivoiriens n’ont plus peur et dorénavant vous les verrez debout face à leur destin». Pour ce faire il a annoncé que les manifestations de rue ne doivent cesser que lorsque «nous aurons une date des élections et que les populations seront en possession de leurs cartes d’identité et leurs cartes d’électeurs.» Le conférencier a aussi abordé la question du délestage qui cause de nombreux désagréments aux populations depuis des semaines dans l’inférence totale de la Refondation. Une indifférence qui s’apparente à du mépris selon KKB. «Parlant du mépris (…) toute la population ivoirienne en souffre. Nous comprenons pourquoi Monsieur Blé Goudé est capable d’affirmer, devant toute la nation, sur les antennes de la RTI: «il n’y a rien en face». Il exprime ainsi du mépris pour le peuple de Côte d’Ivoire et symbolise l’arrogance et la vanité. Blé Goudé et ses suiveurs doivent comprendre qu’en face il y a toujours quelque chose, sinon quelqu’un. En face d’eux, il y a le peuple de Côte d’Ivoire. C’est pourquoi nous devons nous réveiller et leur dire: ÇA SUFFIT! Ça suffit, les délestages sans fin!» s’est offusqué KKB. Pour le reste, il a été on ne peut plus clair quant à la formation de la nouvelle équipe gouvernementale. Pour lui, si tant est que Gbagbo veut que l’opposition rentre au gouvernement, il doit reconduire les anciens ministres du RHDP. Dans le cas contraire, point de cadres houphouétiste au gouvernement.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET