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Politique Publié le samedi 27 février 2010 | Partis Politiques

Conférence de presse du président des jeunes du PDCI: les propos liminaires de KKB

MESDAMES ET MESSIEURS, CHERS AMIS JOURNALISTES.

Me soumettant aux impératifs des civilités d’usage, je voudrais vous saluer, vous remercier et vous féliciter d’être venus à cette conférence de presse.

En marquant la minute de silence de tout à l’heure, toute la jeunesse ivoirienne entend là rendre hommage aux morts tombés sous les balles assassines d’une République mue par l’obsession de nuire.
Je voudrais dans cette même logique rendre un vibrant hommage à monsieur Robert Beugré MAMBE. Il part de la CEI, mais qu’il en parte le cœur net et la tête haute. Cet homme honnête et intègre a refusé toutes compromissions, donnant ainsi la leçon de dignité au peuple ivoirien. Au nom de la jeunesse ivoirienne et en mon nom personnel, qu’il en soit remercié.

Depuis l’accession de Monsieur Laurent GBAGBO au pouvoir en 2000 et dans les conditions calamiteuses, la Côte d’Ivoire vit son spectre de désagrégation la plus cruelle et la plus incongrue.
Les maux qui minent notre pays, considéré hier comme modèle de développement, transcendent le seuil de la simple exagération pour atteindre l’extravagance. Les ivoiriens souffrent dans leur chair et dans leur âme. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le mutisme dans lequel ils se laissaient plonger relevait certes de la peur mais aussi et surtout de ce que l’espoir, comme consent à le dire Jean Jacques ROUSSEAU, embellit tout.

Les jours passent, les années aussi et le désespoir va grandissant parce que les élections libres et transparentes qu’on attendait de voir pour libérer la Côte d’Ivoire tardent à venir. Il est des moments où nous sommes à nous demander si Monsieur Laurent GBAGBO, faisant cavalier seul dans le partage du gâteau, n’a pas oublié le peuple. La réponse à cette interrogation est sans appel. Monsieur GBAGBO n’a que faire des vicissitudes qui rongent les ivoiriens. Ce qui compte pour lui, c’est lui d’abord et dans une certaine mesure son entourage immédiat qu’il se plait à qualifier de majorité présidentielle. Sinon comment admettre la dissolution de la CEI et du Gouvernement au moment où l’on s’achemine vers la fin du processus de l’identification et de l’établissement des cartes d’électeurs et surtout des Cartes Nationales d’Identité ? Que recherche Monsieur GBAGBO ; à tout le moins que nous cache-t-il ? Monsieur GBAGBO aurait-il peur d’aller aux élections et de perdre ; lui le prétendu « enfant des élections ? » Or donc Monsieur a peur des urnes, lui qui nous disait lors de la cérémonie de la réunification du pays, c’était les 30 et 31 Juillet 2007 à Bouaké, d’aller « vite ! vite ! vite ! » aux élections.
Monsieur Henri Konan BEDIE n’a pas eu tort d’affirmer que les grandes douleurs sont muettes. Elles le sont c’est vrai, mais jusqu’à un certain seuil. Et ce seuil est largement atteint. Les ivoiriens n’ont plus peur et dorénavant vous les verrez debout face à leur destin. Le 26 Janvier 2010, vous vous rappelez que des milliers de jeunes ivoiriens ont marché pour réclamer la libération de la RTI caporalisée par le camp présidentiel. Observez en cela l’expression du râle-le-bol des ivoiriens. Est-il besoin de dire que les soulèvements dans tout le pays, quand il a pris la décision de dissoudre la CEI et le gouvernement, témoigne de la volonté des ivoiriens à mettre un terme à sa dictature ?

Tout bien pesé, on peut tromper le peuple une fois, mais le peuple ne peut se laisser tromper indéfiniment. Dans cette volonté du refus de se laisser berner par notre cher GBAGBO nous allons ensemble analyser cas par cas les problèmes sociaux de l’heure.
En ce qui concerne la question de l’école.

En 1990, il disait à qui voulait bien l’écouter que 10.000.000.000 de Francs Cfa suffiraient à régler tous les problèmes de l’école ivoirienne. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Monsieur GBAGBO n’a-t-il pas encore eu les 10.000.000.000 de Francs Cfa pour mettre fin aux grèves répétées dans les écoles ? Le constat est clair et amer : l’école ivoirienne est malade.

Au niveau des universités, le mal est encore plus profond. Les heures complémentaires ne sont pas payées, les primes de recherche non plus. A Bouaké, les cours à l’Université sont suspendus depuis 2007 faute d’avoir payé les vacations de 2005, 2006 et 2007. Que dire alors du décret reclassant les enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire ? Qu’advient-il de la bi-appartenance ? Alors que les décrets dûment signés par le président de la République devraient entrer en application le 1er Janvier 2008, l’Etat se livre aujourd’hui à un jeu de cache-cache. Monsieur GBAGBO, pour signifier que l’école ivoirienne constitue pour lui un fait divers, menace et suspend le salaire de certains syndicalistes. J’en conclus que ce régime est un régime qui ne tient pas ses promesses et qui n’honore pas ses engagements.

S’agissant du coût de la vie, plus rien ne va en Côte d’Ivoire et cela va de soi:

Le carburant, le gaz, les denrées alimentaires ; tout sur le marché ivoirien connaît une inflation telle qu’on est à se demander s’il existe chez nos refondateurs un plan pour le social. Evidemment, si on ne peut manger à sa faim, comment pourrait-on songer à se soigner ? En Côte d’Ivoire, sous le règne de Monsieur GBAGBO, si on ne meurt pas à l’hôpital faute de moyens pour payer les ordonnances, on y meurt parce que les médecins ont abandonné les hôpitaux au nom du mépris que leur vouent lui et ses refondateurs. Parlant du mépris il n’est pas seulement voué aux médecins et aux médecins seuls. Toute la population ivoirienne en souffre. Nous comprenons pourquoi Monsieur Blé Goudé est capable d’affirmer, devant toute la nation, sur les antennes de la RTI : « il n’y a rien en face ». Il exprime ainsi du mépris pour le peuple de Côte d’Ivoire et symbolise l’arrogance et la vanité. Blé Goudé et ses suiveurs doivent comprendre qu’en face il y a toujours quelque chose, sinon quelqu’un. En face d’eux, il y a le peuple de Côte d’Ivoire. C’est pourquoi nous devons nous réveiller et leur dire : ÇA SUFFIT ! Ça suffit, les délestages sans fin ! Sommes-nous encore aux temps pré-adamiques ? Après les efforts consentis par Félix Houphouët Boigny dans la construction des barrages hydro-électriques et poursuivis par Henri Konan BEDIE avec la centrale thermique d’Azito, la Côte d’Ivoire peut même se permettre, et à raison, de vendre le surplus de son énergie au Ghana, au Burkina Faso, au Togo et au Bénin. Aujourd’hui, malheureusement, pour des fautes qui échappent aux ivoiriens les interruptions intempestives provoquent des dommages insoupçonnés à tous les niveaux. Les CHU et CHR ne peuvent fonctionner convenablement. Le plus pénible s’annonce à grandes enjambées : la pénurie d’eau potable. Nos mères, nos femmes et nos sœurs se voient obligées, en pleine rue d’Abidjan, de transporter des fûts à la recherche d’eau potable. Au bout du compte, la Côte d’Ivoire qu’Houphouët Boigny refusait de qualifier d’oasis dans le désert devient curieusement et fâcheusement un désert au cœur des oasis.

Ecoutez mesdames et messieurs ! Ecoutez la grogne de la population ! Observez autour de nous : tout pue le ras-le-bol, l’exaspération, la révolte parce que le malaise est cauchemardesque. Les ivoiriens refusent que le petit nombre ; auteurs de cette guerre insipide jouisse pendant que eux, ivoiriens, gémissent. Ce malaise est inacceptable, cette injustice est intolérable. Dorénavant nous porterons la robe de l’avocat et nous combattrons les auteurs de cette iniquité jusqu’à la victoire finale. Plus jamais nous n’accepterons qu’ils bâtissent leurs châteaux sur la sueur et le sang des masses paysannes, des braves populations ivoiriennes ainsi que du contribuable. La vie est un bien commun, le bonheur aussi. C’est pourquoi notre combat est de faire en sorte que les élections aient lieu dans un bref délai pour que GBAGBO débarrasse le plancher. Notre engagement est irrévocable. C’est pourquoi, je ne saurais terminer mes propos en félicitant les jeunes du RHDP qui ont su briser les chaînes de la peur et de l’immobilisme pour donner aux ivoiriens les moyens d’aller à la conquête de leur liberté confisquée.
Mes félicitations sont encore plus appuyées aux jeunes du PDCI RDA qui ont su montrer que la patience n’est de la faiblesse. Bien au contraire, par cette détermination, les jeunes du PDCI RDA témoignent de leur maturité dans la lutte pour la liberté. Le PDCI RDA est un parti de lutte et de combat. Tenez-vous donc prêts pour les batailles à venir.

Je termine mes propos en lançant un appel vibrant au peuple ivoirien : n’ayons plus peur, la liberté s’arrache elle n’est jamais donnée.
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