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Politique Publié le samedi 27 février 2010 | Nord-Sud

Election à la Cei : Bakayoko Youssouf succède à Mambé

L'élection, jeudi nuit, du nouveau président de la Commission électorale indépendante met fin à deux semaines de vide à la présidence de l'institution.

Près de quatre heures (de 21 h à 00 h35) d'intenses discussions ont abouti, tard jeudi nuit, à la désignation du ministre Bakayoko Youssouf comme président de la Commission électorale indépendante, nouvelle version. Le choix du ministre et de ses quatre vice-présidents a été fait au siège de la Commission, à Cocody les II-Plateaux. On le sait, la Cei mise en place en 2005 a été dissoute le vendredi 12 février dernier par un décret présidentiel, suite à un blocage survenu dans l'institution, et autour d'elle entre le camp présidentiel et l'opposition. Pour cause de fraude sur la liste électorale imputée par le président de la République à Robert Beugré Mambé responsable de cette défunte Commission.

Un vote n'aura vraiment pas valu la peine. Car, Bakayoko Youssouf a fait l'unanimité, après consensus sur sa personne. Malgré la discrétion entretenue autour de l'accord, il était un secret de Polichinelle déjà en début d'après-midi. C'est que l'élu avait été aperçu au cabinet du Premier ministre, au Plateau, avant une concertation des commissaires à la salle C du bâtiment annexe de la Primature. Ceci n'expliquait-il pas cela, mais des langues d'officiels se déliant, le secret a été dévoilé. Et les délibérations du vote (?) nocturne ont confirmé la nouvelle.

Mais quand s'ouvrent les imposantes portes de la salle de conférence qui a abrité les consultations électorales, le bien heureux nouveau président rassure qu'il a été élu et non nommé. Les concessions politiques ont également désigné Soumahoro Ahmadou, (ex-ministre du Commerce issu du Rassemblement des républicains) comme 1er vice président. Les 2ème, 3ème et 4ème vice-présidents sont, respectivement, N'Dabian Ebi Aman, représentant le président de la République, Anaky Jacob du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) et Coulibaly Mamadou Gnénéma, Mouvement patriotique ivoirien du Grand Ouest (Mpigo). Outre ces cinq postes, six autres ont été pourvus (voir liste des membres de la Cei). Le constat est tout net : la structure de la Cei est intacte. Pareil pour la clé de répartition des portefeuilles. Mais l'institution est nouvelle. Car, ce ne sont plus les mêmes individus qui animent les cellules de l'institution. Parce qu'avant l'élection, un préalable sacro-saint, si on peut le dire ainsi, a été respecté. Il s'agit du serment auquel ont été soumises, devant le président du Conseil constitutionnel, les personnes nouvellement désignées ou reconduites par leurs états-majors politiques respectifs. Ce rituel administratif est intervenu après lecture du décret 2010-29 du 25 février 2010 portant nomination des membres de la commission centrale de la Cei. Ce décret consacre le caractère nouveau de l'actuelle Cei. Paul Yao-N'Dré est revenu sur la question de l'immunité des membres de la Cei. Le président du Conseil constitutionnel (C.C) est formel : il n'y a pas dans un Etat une immunité absolue. Certes, les membres de la Cei bénéficie d'une immunité, concède-t-il, mais elle peut être levée dès que les bénéficiaires dévient de leurs missions ; c'est-à-dire lorsqu'ils posent des actes répréhensibles. La Cei est outillée pour organiser des élections crédibles, a estimé Paul Yao-N'dré, car ses acteurs garantissent la qualité de leur travail, par la profession de foi qu'ils font d'emblée. Le président du C.C les a encouragés à ne pas faiblir, tant le peuple ivoirien, attend beaucoup d'eux.

Bidi Ignace
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