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Politique Publié le samedi 27 février 2010 | Nord-Sud

Sécré Richard (Pdt du Conseil général de Bondoukou) : “Ceux qui ont cassé seront poursuivis”

Après le saccage du siège du conseil général de Bondoukou lors des récentes manifestations du Rhdp, Kouamé Sécré Richard, présent de dudit conseil s'engage à poursuivre en justice le ministre Yaya Ouattara, le maire de Bondoukou et le député Falley Timité qu'il accuse d' avoir commandité la casse.

Pourquoi le siège du conseil général de Bondoukou a-t-il été visé par les manifestants ?
Les manifestations se sont organisées contre les décisions du président de la République. Dans les rues, tout le monde scandait : « Gbagbo n'est plus président ». N'oubliez pas que dans tout le pays Akan, le conseil général de Bondoukou est le plus proche du président de la République. L'intention de nos adversaires a toujours été de nous neutraliser. Chaque fois qu'il y a des manifestations à Bondoukou, le siège du conseil général a toujours été visé. Rappelez-vous les manifestations contre Taurian (société d'exploitation de manganèse à Bondoukou), le siège du conseil général avait été visé. Cela a toujours été le cas lors des manifestations organisées par l'opposition. Leur objectif est de nous empêcher de travailler en saccageant notre matériel de travail.

Connaissez-vous ceux qui ont saccagé le siège du conseil général de Bondoukou ?
Le maire de Bondoukou l'a revendiqué sur une chaîne de radio. Nous savons que le ministre Yaya, le maire de Bondoukou et certains députés entretiennent des jeunes pour ça. Ils évoquent des dissensions au sein du conseil général comme étant à l'origine des casses des manifestants. Nous disons que cela est faux. Certes nous avons des débats à l'intérieur du conseil, mais nos décisions ont toujours été prises à l'unanimité. A l'intérieur de notre conseil, dans son fonctionnement, il n'y pas de problème. En venant au siège du conseil général, les manifestants, cherchaient la photo de Sécré ou de Gbagbo ou toute autre chose se rapportant à ces deux hommes. Nous connaissons ceux qui ont saccagé le siège du conseil général. Je profite pour dire que nous ne sommes pas ceux qui possèdent plus de biens à Bondoukou. Ceux qui nous agressent sont ceux qui ont plus de biens. Si nous voulons les atteindre, nous pouvons les atteindre à leur cœur et ils ne pourront plus se relever. Alors qu'ils fassent attention.

Sur une chaîne de radio, le maire de Bondoukou, par ailleurs président du Rhdp de ladite ville revendique la récente marche mais rejette être à la base du saccage du Conseil général. Que pensez-vous de cette déclaration ?
Vous ne pouvez pas dire que vous avez organisé des manifestations, mis des gens dans la rue et dire que vous n'êtes pas responsable de ce que ces gens font. Quand on pose des actes, il faut les assumer jusqu'au bout. En 1995, lorsque le président Gbagbo a appelé au boycott actif, il a assumé ses responsabilités jusqu'au bout. Je ne vois pas pourquoi le maire veut se cacher. C'est indigne de sa part.

Quelle suite sera donnée au saccage du siège du conseil général ?
Nous avons identifié ceux qui ont cassé le siège. Certes nous poserons une plainte contre le maire de Bondoukou, le ministre Yaya et certains députés qui ont instrumentalisé les enfants qui ont cassé le conseil. En Côte d'Ivoire, il y a des lois. C'est le lieu de les appliquer. Nous allons dresser la liste des casseurs et la déposer à la police. La procédure va s'engager et les vrais coupables doivent être punis.

A combien chiffrez-vous les dégâts?
C'est un travail de 7 années. Nous investissons environ 10 millions de francs par an. A cela s'ajoute la réhabilitation du bâtiment. C'est dire que nous tournons autour de 100 millions de Fcfa de dégâts.

Quelles seront les conséquences immédiates de cette perte ?
Nous pensons que le développement ne va pas s'arrêter. Ce serait donner raison à ceux qui ont introduit des enfants dans nos locaux pour casser. Je regrette qu'une partie de l'argent qui devait servir à construire des écoles, des maternités ou des forages soit détournée pour racheter du matériel de travail. Mais cet incident ne va pas arrêter notre travail.

Depuis votre arrivée mercredi à Bondoukou, vous avez entrepris des rencontres avec plusieurs couches sociales. Quel était votre message ?
Ce matin, nous avons rencontré la police. Je suis allé me plaindre au préfet de police du fait que la police n'a pas pu intervenir à temps pour sauver nos locaux. Nous avons fait des propositions de collaboration pour que la police soit plus efficace. Ensuite, nous avons rencontré la communauté musulmane. Nous allons continuer de rencontrer les autre communautés afin que chacun de son côté sensibilise les jeunes à éviter les casses lors des manifestations publiques. J'ai démontré aux jeunes les conséquences pour l'environnement d'un pneu qu'on brûle durant des manifestations. Tous ceux qui se sont introduit chez nous sont pour la plupart des enfants dont l'âge varie entre 8 et 15 ans. Le grand imam de Bondoukou a fait beaucoup pour ramener le calme. Je l'ai exhorté à faire davantage pour que Bondoukou soit préservé du désastre que nous avons connu la fois dernière.

La suite judiciaire que vous préconisez ne mettra-t-elle pas à mal la cohésion sociale à Bondoukou ?
Je ne le pense pas. Les lois ont été votées pour réguler et faire en sorte que les populations vivent bien. L'impunité amène les revanches et le désordre fini par s'installer.

Selon le préfet de police, aucune personne du conseil général de Bondoukou n'a informé la police au moment des faits. Comment l'expliquez-vous ?
Je ne crois pas que la police n'ait pas été informée à temps. Chacun de mes collaborateurs a interpellé la police. Le commissaire qui vient de partir a été informé. Pour ma part, j'ai appelé le préfet de région, notre patron à tous. Le préfet de police a dit que la police n'a pas été informée à temps. Je n'y crois pas du tout. Certains responsables de la police ont été informés. La police ne s'est présentée devant nos locaux que 50 minutes plus tard après nos différents coups de fil. Alors que nous faisons des efforts pour que la police puisse se déplacer dans la ville pour maintenir l'ordre.

Qu'allez-vous faire pour garantir votre sécurité étant donné que les manifestations pourraient reprendre?
Nous n'allons plus nous laisser faire. D'abord, nous allons sécuriser le matériel de travail. Nous allons ensuite collaborer avec les FDS pour que la sécurité revienne dans notre citée. J'ai fait au total 20 ans de lutte. Jamais, je n'ai cassé une vitre. Ceux qui cassent pendant les marches ne savent pas ce qu'ils veulent. Si je dois m'attaquer au maire de Bondoukou pour avoir ordonné le saccage du conseil général, c'est sa maison que j'irai brûler et non l'outil de développement qu'il dirige. Et je le poursuivrai jusqu'à son dernier retranchement.

Craignez-vous à présent pour votre sécurité ?
Non, je n'ai jamais eu peur à Bondoukou. Quand tu sais que des personnes peuvent t'agresser, tu prends les dispositions pour ne pas que cela arrive. Nous prendrons toutes les dispositions pour que tous ceux qui manifestent violemment ne puissent plus nuire.

Interview réalisée par Jean Michel Ouattara à Bondoukou
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