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Politique Publié le dimanche 28 février 2010 |

Côte d’Ivoire | Sans violences, les Ivoiriens à même de tourner la page ?

AfriSCOOP — On croyait que le vocable « violence » avait « définitivement » disparu dans le jargon des hommes politiques ivoiriens. C’était sans compter sur les anges du démon de la violence qui rôdent dans le ciel de la Côte d’Ivoire depuis le renversement du régime Bédié à l’orée de l’an 2000. Et dire que dans ce contexte du cycle récurrent mouvements d’humeur macabres-négociations-accalmie, les compatriotes du regretté Houphouët-Boigny entendent se donner un président à l’issue d’un processus électoral que toutes les parties en conflit veulent « transparent »…

Tous ceux qui se douchaient d’une certaine dose d’afro-optimisme, en croyant dur comme fer que les positions des principaux protagonistes dans les empoignades politiques au pays des « Eléphants » sont moins tranchées depuis la nomination de Guillaume Soro comme Premier ministre, se sont rendus compte du contraire ces dernières semaines. Les mammouths majeurs de la scène politique en Côte d’Ivoire sont bien en place et sont toujours décidés à ne pas faire un certain nombre de concessions, même si la fin du conflit militaro-politique sur leur terre natale devait passer par là. Sinon, comment comprendre qu’une affaire de « fichier de 429.000 noms établi en marge de la liste électorale » ait pu provoquer de nouveau un grand clash entre des compatriotes qui ont réaffirmé à maintes reprises leur désir de fumer le calumet de la paix ?

Un retour de ce grand producteur mondial de cacao dans le gotha des Républiques normales voudrait que ses habitants parviennent à organiser un scrutin présidentiel libre, transparent et démocratique. Même si depuis plusieurs mois, sous la férule de « Monsieur médiation de l’Afrique occidentale » (Blaise Compaore), tous les dinosaures de la politique ivoirienne s’activent pour accoucher d’une élection répondant aux standards démocratiques agréés au sein de la communauté internationale, ils ne manquent jamais au passage de tirer leurs marrons du feu. Les partisans du parti au pouvoir, le Fpi (Front populaire ivoirien), ont même acquis des galons et des talents incommensurables en la matière ! Jusqu’à quand ce mélodrame dantesque et ubuesque va « fatiguer » les habitants de cet ex-fleuron de l’économie d’Afrique occidentale ?

Tous les Ivoiriens connaissent pourtant mutuellement le poids politique de chacun de leurs adversaires. Une carte politique qui n’a connu que de moindres mutations depuis les élections locales d’avant tentative de putsch de 2002. Des élections organisées sous l’ère constitutionnelle du parti de Laurent Gbagbo et remportées par le Rdr (Rassemblement des républicains) devant ses concurrents du Fpi et du Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) ! En d’autres termes, le manteau de « défenseur de la cause africaine face à l’ogre français » dont s’est revêti entre-temps Laurent Gbagbo n’est pas à même de lui assurer une victoire facile devant les éternels adversaires de son parti.

Dans le marigot politique de cet Etat producteur de pétrole, tous les acteurs en présence sont en outre conscients d’une nouvelle donne : les principaux leaders du Fpi ont juré de ne jamais léguer de leur vivant le pouvoir aux candidats du Pdci et du Rdr qu’ils considèrent comme étant de purs nervis de la France. Une argumentation politique qui a poussé le clan Gbagbo à se rapprocher de Washington, de Tel-Aviv et surtout de Pékin ces dernières années, au détriment de Paris. Un pas que le pouvoir d’Abidjan a franchi en ayant dans un coin de la tête la maxime selon laquelle « qui recherche la paix prépare la guerre ». Au même moment, les ex-rebelles dans le Nord du pays sont loin d’avoir dit leur dernier mot, même si leur chef Guillaume Soro semble avoir été phagocyté par le Fpi, et que l’ancienne base des rebelles (Ouagadougou, au Burkina Faso) est devenue un habituel lieu de pèlerinage politique et de médiation pour les leaders ivoiriens.

C’est dire que les fils et filles de la Côte d’Ivoire ne sont pas près de sortir de l’auberge et que de probables étincelles de contestations électorales peuvent rallumer la poudrière ivoirienne qui ne s’est que refroidie ! De toute vraisemblance, la prochaine présidentielle au pays de Didier Drogba, quelle que soit la date de sa tenue, ne sera pas à même de résoudre l’équation politique sur la terre qui a enfanté le coupé-décalé... Du moins, tant que les actuels politiciens ivoiriens seront en place. Ce paramètre, tous les acteurs en sont aussi bien conscients, mais font mine de l’ignorer !
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