La crise ouverte suite aux décisions unilatérales de Laurent Gbagbo de dissoudre la Cei et le gouvernement semble tirer à sa fin. Pour le président des jeunes du Pdci-Rda, KKB, elle a permis de connaître les limites du régime Fpi. Aussi invite-t-il ses camarades à ne pas baisser la garde.
Les jeunes du Rhdp ont été constamment au front depuis que le président Gbagbo a pris ses décisions jugées impopulaires par l`opposition. Avec l`issue que prend ce combat notamment le rétablissement de la Cei et la formation du nouveau gouvernement, comment jugez-vous votre combat ?
Merci. Avant tout propos, je voudrais que vous me permettiez de m`incliner respectueusement sur la mémoire de ceux qui sont tombés au front. Et dire qu`ils ne sont pas morts pour rien. Ce sont désormais des héros dans l`histoire de notre pays. Les jours à venir, nous allons organiser une grande rencontre pour saluer leur mémoire. Je voudrais dire yako à tous ceux qui sont blessés et présenter nos condoléances aux familles des victimes. Nous leur disons qu`elles recevront nos visites de compassion. Nous serons à leur côté pour qu`ensemble nous pleurions les morts, pour que nous soyons solidaires dans ces moments difficiles pour que l`on sache que leurs parents ne sont pas morts inutilement. Et que leur nom sera gravé au fronton de la lutte pour la liberté, la démocratie. Pour en arriver à la question proprement dite, Gbagbo a créé une crise artificielle rien que pour gagner trois choses.
Lesquelles ?
La première, pour gagner un mois. Il nous a fait perdre du temps inutilement. Nous avons perdu un mois dans le processus électoral, c`est ce qu`il sait faire le mieux puisqu`il ne veut pas aller aux élections. La deuxième, c`est d`avoir la tête de Mambé et la troisième, la tête d`Achi Patrick pour ce qui est du Pdci et d`Amadou Gon pour le Rdr. C`est pour ces trois personnes donc que Gbagbo a dû user de l`article 48 sinon il fait tous ces bruits pour rien. Gbagbo a dit à qui veut l`entendre qu`il ne veut plus d`une Cei avec les partis politiques, mais d`une Cei composée de personnes neutres, de religieux. En définitive, nous sommes restés avec l`ancienne mouture contrairement à ses propos et injonction faite à Guillaume Soro. C`est l`ancienne mouture avec les partis politiques qui est là et l`opposition contrôle toujours la direction de la Cei. Donc Gbagbo n`a rien obtenu là ; il a reculé, il a perdu la face. Il a même dit des choses impossibles à sa base qui doit comprendre que Gbagbo a des limites. Il a ensuite dissous le gouvernement pour obtenir quoi finalement ? En définitive, c`est un gouvernement de partis politiques puisque ce sont les partis politiques qui indiquent les noms des ministres. Qu`il ne veuille pas voir Achi Patrick ou Amadou Gon, c`est l`expression de sa haine. Mais les Achi Patrick et Amadou Gon font notre fierté. Ce sont des ministres qui ont donné le sens plein et noble du statut de ministre. Ils ont travaillé et toute la Côte d`Ivoire est témoin. Le Pdci-Rda est fier de ses ministres qui partent. Je dois d`ailleurs dire qu`en donnant à Achi Patrick, Allah Kouadio leur liberté pour ne citer que ces deux noms, le Pdci-Rda se trouve plus que jamais renforcé pour ce qui est de l`action à venir. Sinon, ça a été une tempête dans un verre d`eau. Gbagbo a beaucoup fait pour obtenir quoi finalement ? Il a perdu sur toute la ligne.
Certains de vos camarades jeunes sont incarcérés en ce moment alors que le mot d`ordre est suspendu. Que comptez-vous faire pour eux ?
Je voudrais demander aux jeunes du Pdci-Rda de rester mobilisés. On a parlé plutôt de suspension du mot d`ordre. Le mot d`ordre ne sera définitivement levé que quand on aura libéré tous nos prisonniers. On ne peut pas abandonner tous les jeunes qui sont en prison. Le mot d`ordre ne sera levé que quand nous aurons libéré tous les prisonniers.
Comment comptez vous vous prendre pour les libérer ?
On nous a dit que lors du passage du président Blaise Compaoré à Abidjan, ça a été un acquis qu`on puisse les libérer. Si Gbagbo écoute le facilitateur pour qu`on libère les jeunes, on appréciera. Mais s`ils ne sont pas libérés, on en fera une condition pour continuer la lutte.
Vous estimez donc que Gbagbo n`a rien obtenu, mais il continue de récuser des ministres de l`opposition. Selon vous, face à cette situation, l`opposition était obligée d`entrer dans ce gouvernement ?
Il y a des accords qui ont été conclus. Nous restons fidèles aux décisions que nous prenons collégialement. Nous sommes dans l`accord de Ouagadougou que nous soutenons. Les accords précédents qu`endosse celui de Ouaga disent qu`il faut qu`on participe au gouvernement. Au niveau de la base, on était d`accord pour dire que tant que Gbagbo décide de classer nos joueurs à notre place, c`est inadmissible pour nous. Ceci, on a dit que le gouvernement ne nous intéresse pas du tout. Ce qui nous intéresse, c`est la Cei. Nous ne voulons pas à la tête de la Cei quelqu`un qui va nous donner un coup de main, nous voulons tous d`une Cei avec un président qui va organiser des élections transparentes, libres et justes dont les résultats seront acceptés par tout le monde. Dès lors que les choses sont ainsi présentées, allons donc aux élections.
Pensez-vous désormais que les choses vont aller comme sur des roulettes à la Cei ?
Non, pas du tout. C`est être naïf que de dire que tout est fin prêt pour aller à des élections. Avec Gbagbo, il faut s`attendre à quelque chose. Je suis persuadé que d`ici quelques jours, il nous fera autre chose. C`est pourquoi je dis que notre salut réside dans notre engagement, nous battre sur le terrain et rester mobilisés. Pendant longtemps, Gbagbo a dit qu`en face de lui, il n`y a rien. Je constate que depuis près de deux semaines, sa silhouette a disparu, les militants du Fpi sont plutot préoccupés à mettre leurs familles à l`abri à l`extérieur. Cela veut dire que la peur a changé de camp. J`entends dire que des gens vont sortir le 06 mars pour manifester leur joie. Si le 06 mars, des gens sortent, le même jour à la même heure, d`autres Ivoiriens vont envahir la parc des sports de Treichville pour manifester leur mécontentement. Les Ivoiriens ne sont pas contents devant des coupures d`électricité, d`eau, de la cherté de la vie. Devant la misère, aucun ivoirien ne peut dire qu`il est content. Si une minorité inconsciente parce que jouissant des biens des efforts des autres veut manifester son inconscience, le 06 mars, les Ivoiriens dans leur grande majorité, sont aussi invités à venir manifester leur mécontentement au parc des sports de Treichville.
Blé Goudé et le Cnrd annoncent les couleurs en disant qu`ils ne sont pas d`accord avec la structure actuelle de la Cei. Cela ajoute-t-il de l`eau à votre moulin ?
Ils disent une chose le matin et son contraire l`après midi. C`est pour distraire leur propre militant à qui ils ont fait croire monts et merveilles, qu`ils sont capables de tout. Mais on ne les suit pas du tout. Nous sommes vigilants sur l`avenir des choses. On n`acceptera plus qu`on nous perde une seule minute pour la suite.
Avez-vous l`impression que la lutte que vous avez menée a un goût d`inachevé ?
Non pas du tout. Gbagbo a fait recours à l`article 48 pour dissoudre la Cei. Il a demandé au premier ministre de lui proposer un nouveau format. Où en sommes nous arrivés ? Ensuite, il dit " je ne veux plus d`un gouvernement avec les partis politiques ". On y est avec les partis politiques. Comment peut-on dire dans ces conditions, qu`il y a un goût d`inachevé dans la lutte ? Non, bien au contraire, c`est Gbagbo qui a reculé parce qu`on s`est dressé, on s`est battu. Il faut que les jeunes du Rhdp se réveillent pour ne plus jamais baisser les bras. Je voudrais féliciter singulièrement les jeunes du Pdci-Rda qu`on a jusque-là traités de ventre mou de l`opposition. De plus en plus, c`est une jeunesse engagée, elle est débout, déterminée. Je lui demande de continuer dans cette voie, d`être vigilante aux côtés de nos frères du Rhdp.
Entretien réalisé par
AKWABA SAINT CLAIR
Les jeunes du Rhdp ont été constamment au front depuis que le président Gbagbo a pris ses décisions jugées impopulaires par l`opposition. Avec l`issue que prend ce combat notamment le rétablissement de la Cei et la formation du nouveau gouvernement, comment jugez-vous votre combat ?
Merci. Avant tout propos, je voudrais que vous me permettiez de m`incliner respectueusement sur la mémoire de ceux qui sont tombés au front. Et dire qu`ils ne sont pas morts pour rien. Ce sont désormais des héros dans l`histoire de notre pays. Les jours à venir, nous allons organiser une grande rencontre pour saluer leur mémoire. Je voudrais dire yako à tous ceux qui sont blessés et présenter nos condoléances aux familles des victimes. Nous leur disons qu`elles recevront nos visites de compassion. Nous serons à leur côté pour qu`ensemble nous pleurions les morts, pour que nous soyons solidaires dans ces moments difficiles pour que l`on sache que leurs parents ne sont pas morts inutilement. Et que leur nom sera gravé au fronton de la lutte pour la liberté, la démocratie. Pour en arriver à la question proprement dite, Gbagbo a créé une crise artificielle rien que pour gagner trois choses.
Lesquelles ?
La première, pour gagner un mois. Il nous a fait perdre du temps inutilement. Nous avons perdu un mois dans le processus électoral, c`est ce qu`il sait faire le mieux puisqu`il ne veut pas aller aux élections. La deuxième, c`est d`avoir la tête de Mambé et la troisième, la tête d`Achi Patrick pour ce qui est du Pdci et d`Amadou Gon pour le Rdr. C`est pour ces trois personnes donc que Gbagbo a dû user de l`article 48 sinon il fait tous ces bruits pour rien. Gbagbo a dit à qui veut l`entendre qu`il ne veut plus d`une Cei avec les partis politiques, mais d`une Cei composée de personnes neutres, de religieux. En définitive, nous sommes restés avec l`ancienne mouture contrairement à ses propos et injonction faite à Guillaume Soro. C`est l`ancienne mouture avec les partis politiques qui est là et l`opposition contrôle toujours la direction de la Cei. Donc Gbagbo n`a rien obtenu là ; il a reculé, il a perdu la face. Il a même dit des choses impossibles à sa base qui doit comprendre que Gbagbo a des limites. Il a ensuite dissous le gouvernement pour obtenir quoi finalement ? En définitive, c`est un gouvernement de partis politiques puisque ce sont les partis politiques qui indiquent les noms des ministres. Qu`il ne veuille pas voir Achi Patrick ou Amadou Gon, c`est l`expression de sa haine. Mais les Achi Patrick et Amadou Gon font notre fierté. Ce sont des ministres qui ont donné le sens plein et noble du statut de ministre. Ils ont travaillé et toute la Côte d`Ivoire est témoin. Le Pdci-Rda est fier de ses ministres qui partent. Je dois d`ailleurs dire qu`en donnant à Achi Patrick, Allah Kouadio leur liberté pour ne citer que ces deux noms, le Pdci-Rda se trouve plus que jamais renforcé pour ce qui est de l`action à venir. Sinon, ça a été une tempête dans un verre d`eau. Gbagbo a beaucoup fait pour obtenir quoi finalement ? Il a perdu sur toute la ligne.
Certains de vos camarades jeunes sont incarcérés en ce moment alors que le mot d`ordre est suspendu. Que comptez-vous faire pour eux ?
Je voudrais demander aux jeunes du Pdci-Rda de rester mobilisés. On a parlé plutôt de suspension du mot d`ordre. Le mot d`ordre ne sera définitivement levé que quand on aura libéré tous nos prisonniers. On ne peut pas abandonner tous les jeunes qui sont en prison. Le mot d`ordre ne sera levé que quand nous aurons libéré tous les prisonniers.
Comment comptez vous vous prendre pour les libérer ?
On nous a dit que lors du passage du président Blaise Compaoré à Abidjan, ça a été un acquis qu`on puisse les libérer. Si Gbagbo écoute le facilitateur pour qu`on libère les jeunes, on appréciera. Mais s`ils ne sont pas libérés, on en fera une condition pour continuer la lutte.
Vous estimez donc que Gbagbo n`a rien obtenu, mais il continue de récuser des ministres de l`opposition. Selon vous, face à cette situation, l`opposition était obligée d`entrer dans ce gouvernement ?
Il y a des accords qui ont été conclus. Nous restons fidèles aux décisions que nous prenons collégialement. Nous sommes dans l`accord de Ouagadougou que nous soutenons. Les accords précédents qu`endosse celui de Ouaga disent qu`il faut qu`on participe au gouvernement. Au niveau de la base, on était d`accord pour dire que tant que Gbagbo décide de classer nos joueurs à notre place, c`est inadmissible pour nous. Ceci, on a dit que le gouvernement ne nous intéresse pas du tout. Ce qui nous intéresse, c`est la Cei. Nous ne voulons pas à la tête de la Cei quelqu`un qui va nous donner un coup de main, nous voulons tous d`une Cei avec un président qui va organiser des élections transparentes, libres et justes dont les résultats seront acceptés par tout le monde. Dès lors que les choses sont ainsi présentées, allons donc aux élections.
Pensez-vous désormais que les choses vont aller comme sur des roulettes à la Cei ?
Non, pas du tout. C`est être naïf que de dire que tout est fin prêt pour aller à des élections. Avec Gbagbo, il faut s`attendre à quelque chose. Je suis persuadé que d`ici quelques jours, il nous fera autre chose. C`est pourquoi je dis que notre salut réside dans notre engagement, nous battre sur le terrain et rester mobilisés. Pendant longtemps, Gbagbo a dit qu`en face de lui, il n`y a rien. Je constate que depuis près de deux semaines, sa silhouette a disparu, les militants du Fpi sont plutot préoccupés à mettre leurs familles à l`abri à l`extérieur. Cela veut dire que la peur a changé de camp. J`entends dire que des gens vont sortir le 06 mars pour manifester leur joie. Si le 06 mars, des gens sortent, le même jour à la même heure, d`autres Ivoiriens vont envahir la parc des sports de Treichville pour manifester leur mécontentement. Les Ivoiriens ne sont pas contents devant des coupures d`électricité, d`eau, de la cherté de la vie. Devant la misère, aucun ivoirien ne peut dire qu`il est content. Si une minorité inconsciente parce que jouissant des biens des efforts des autres veut manifester son inconscience, le 06 mars, les Ivoiriens dans leur grande majorité, sont aussi invités à venir manifester leur mécontentement au parc des sports de Treichville.
Blé Goudé et le Cnrd annoncent les couleurs en disant qu`ils ne sont pas d`accord avec la structure actuelle de la Cei. Cela ajoute-t-il de l`eau à votre moulin ?
Ils disent une chose le matin et son contraire l`après midi. C`est pour distraire leur propre militant à qui ils ont fait croire monts et merveilles, qu`ils sont capables de tout. Mais on ne les suit pas du tout. Nous sommes vigilants sur l`avenir des choses. On n`acceptera plus qu`on nous perde une seule minute pour la suite.
Avez-vous l`impression que la lutte que vous avez menée a un goût d`inachevé ?
Non pas du tout. Gbagbo a fait recours à l`article 48 pour dissoudre la Cei. Il a demandé au premier ministre de lui proposer un nouveau format. Où en sommes nous arrivés ? Ensuite, il dit " je ne veux plus d`un gouvernement avec les partis politiques ". On y est avec les partis politiques. Comment peut-on dire dans ces conditions, qu`il y a un goût d`inachevé dans la lutte ? Non, bien au contraire, c`est Gbagbo qui a reculé parce qu`on s`est dressé, on s`est battu. Il faut que les jeunes du Rhdp se réveillent pour ne plus jamais baisser les bras. Je voudrais féliciter singulièrement les jeunes du Pdci-Rda qu`on a jusque-là traités de ventre mou de l`opposition. De plus en plus, c`est une jeunesse engagée, elle est débout, déterminée. Je lui demande de continuer dans cette voie, d`être vigilante aux côtés de nos frères du Rhdp.
Entretien réalisé par
AKWABA SAINT CLAIR