Le premier conseil des ministres du deuxième gouvernement Soro dit « gouvernement de mission » a eu lieu, le vendredi dernier, sans les ministres du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la Paix (RHDP). La raison de cette absence est un secret de polichinelle. Car le chef de l’Etat qui a dissout, le vendredi 12 février dernier, le gouvernement et la Cei sans raison convainquantes, ne veut pas encore de certains ministres issus du RHDP désignés par leurs différents états-majors. En agissant ainsi, M. Gbagbo veut montrer aux uns et aux autres qu’il est le seul maître à bord. Au fond, celui qui se dit le père du multipartisme et de la démocratie en Côte d’Ivoire, à travers cette attitude, démontre clairement qu’il n’est pas loin d’un dictateur. Puisqu’il a dissout le gouvernement et la Cei pour des raisons incongrues, de façon unilatérale. Alors que depuis le 4 mars 2007, son pouvoir ne tient que par l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Un accord signé entre lui et l’ex-rébellion sur la supervision de la communauté internationale qui a fait de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, le Facilitateur du dialogue direct entre les protagonistes de la crise ivoirienne. Ensuite, pour le choix du ministre Youssouf Bakayoko, comme actuel président de la Cei, Laurent Gbagbo a fait parler ses humeurs en récusant presque toutes les propositions du RHDP qui n’a pas voulu céder au chantage du camp présidentiel. Enfin, le dernier acte , c’est l’inutile bras de fer qu’il a engagé contre les leaders du RHDP en rejetant la reconduction de certains ministres issus de l’opposition. Selon des sources proches du palais d’Abidjan, le Woody, en refusant à ces ministres d’entrer au gouvernement, entend les affaiblir politiquement dans leur région. Car ceux-ci ont réussi à implanter leur supériorité dans ces régions fortement convoitées par le Fpi. Ce qui a fait que les cadres des frontistes n’y brillent que par leur ombre. C’est le cas de Léon Monnet à Adzopé. Ensuite, le cas AmahTehoua et Affi N’Guessan à Bongouanou où la première a « éteint » le président du parti au pouvoir. A Korhogo, il se pose le cas de l’ex-ministre de l’Agriculture Amadou Gon Coulibaly et Issa Malick, le Directeur de campagne de M. Gbagbo à la prochaine élection. Le ministre Banzio ayant une cote populaire dans le grand ouest, et le Fpi voyant ses intérêts menacés, veut le balayer du gouvernement. Le RHDP qui a donc fait de son entrée au gouvernement la dernière de ses préoccupations, ne devait pas céder au diktat du chef de file des refondateurs dont la seule ambition est de s’éterniser au pouvoir. Pourquoi ne pas lui laisser son gouvernement comme l’a proposé le président du Mfa afin que l’opinion nationale et internationale aient définitivement connaissance du fait que le seul qui ne veut pas du retour de la paix en Côte d’Ivoire est M. Laurent Gbagbo.
Laure Gozo
Laure Gozo