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Économie Publié le lundi 1 mars 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Commerce - En attendant la nomination du nouveau ministre : Le secteur privé entre doute et espoir

La dissolution du gouvernement de Côte d’Ivoire, par le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, le 12 février dernier n’a pas fait que des victimes. Elle suscite également beaucoup d’espoir au sein des chefs d’entreprises du secteur privé qui rêvent enfin d’avoir une interface compétente entre eux et l’Etat.

Pratiquement inexistant dans le premier gouvernement de Guillaume Soro, le ministère du Commerce a tout de même causé assez de torts aux chefs d’entreprises qui n’ont cessé de se plaindre. Alors qu’ils s’attendaient tous à des mesures rassurantes, susceptibles d’attirer plus d’investisseurs, ceux-ci ont régulièrement vu s’imposer à eux des taxes diverses. Une situation qui n’a pas permis de créer une franche collaboration entre le secteur privé et l’ex-ministre. «Entre Youssouf Soumahoro et nous, c’était toujours un climat de tension tendue. Parce que nous nous sommes toujours opposés à ses mesures qui sont prises de façon unilatérale», explique un membre de la CGECI (Confédération des Grandes entreprises de Côte d’Ivoire). La dernière crise entre l’ancien ministre et le secteur privé est née de l’application de la FRI (Fiche de Renseignement à l’Importation). Considérée comme un fonds de commerce, le secteur privé avait émis une opposition catégorique. Par la même occasion, le secteur privé avait décidé d’entrer en grève. Il a fallu un décret du président de la République de Côte d’Ivoire pour suspendre la mise en place de la FRI, telle que souhaitée par l’ex-ministre du Commerce, pour que la tension baisse. C’est ce climat de bras de fer qui a prévalu entre le secteur privé et le ministère du Commerce jusqu’au 12 février 2010, date de la dissolution du gouvernement ‘’Soro I’’. Aujourd’hui, à travers la mise en place du gouvernement ‘’Soro II’’, le secteur privé rêve d’un ministre qui sera à leur écoute et qui jouera le rôle d’interprète auprès de l’Etat. C’est ce sentiment d’espoir qui anime depuis près de deux semaines le secteur privé.

Des défis énormes à relever

Des défis importants attendent le nouveau ministre du Commerce. Il s’agira dans un premier temps, de restaurer la confiance à l’égard du secteur privé et dans un second temps, de créer les conditions du développement et de la relance de l’activité commerciale en Côte d’Ivoire. Car à ce jour, en raison des difficultés, la structure actuelle du commerce en Côte d’Ivoire n’est pas en mesure d’apporter de la valeur ajoutée au tissu économique. C’est un des secteurs entièrement désorganisé. Où l’informel prend davantage le pas sur le formel. Le manque d’organisation fait que plusieurs produits sont distribués à travers des circuits informels. Et cela, pour éviter de payer des taxes. Conséquences, ce sont plusieurs sociétés légalement constituées qui sont menacées de fermeture. Ce qui représente un manque à gagner pour l’économie nationale qui perd des contribuables. En ce sens que ce sont les impôts et les taxes que paient les entreprises qui font vivre l’Etat. Si ces entreprises n’existent plus, c’est évident que l’Etat sera en difficulté au niveau de sa trésorerie. Pour permettre ainsi à celui-ci (Etat) de résister économiquement, le nouveau ministre du Commerce dont la nomination est très attendue, doit se faire violence, en organisant les acteurs de son secteur, en reprenant l’opération de recensement des commerçants. Une fois que le nombre de commerçants est connu, l’on pourra ainsi se faire une idée de ce que ceux-ci rapportent à l’économie. Mieux, la localisation des commerçants permettra d’éviter la fraude sur les impôts. Pour mieux encadrer les commerçants et s’assurer qu’ils n’empruntent pas d’autres circuits de distribution parallèles, le ministre aura la lourde tâche de réhabiliter les marchés ou d’en construire de nouveaux. Depuis près de 10 ans, aucun marché n’a été construit. Cette situation amène certains commerçants à occuper des voies publiques, au niveau du district d’Abidjan. Outre la recherche de nouveaux sites pour abriter les commerçants, il est attendu du nouveau ministre du Commerce, des mesures susceptibles de mettre fin à la cacophonie qui règne au niveau de la FENAC-CI (Fédération nationale des Commerçants de Côte d’Ivoire). Où les dirigeants sont plus préoccupés à se traîner devant les tribunaux que se préoccuper de la défense des intérêts des commerçants. Cette fédération avait préconisé offrir à ses membres une banque, une assurance, un centre de santé aux commerçants. Mais tous ces projets n’ont pu voir le jour, à cause des divergences nées entre les différents responsables. Pour mettre fin à toutes ces charivaris, le nouveau ministre du Commerce, en tant que tutelle de tous les commerçant, devra peser de tout son poids, pour créer les conditions de la fin de la cacophonie.

Honoré Kouassi
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