‘’Il faut que l’Etat s’intéresse un peu plus à cet établissement. L’école gratuite ne doit pas l’être uniquement pour les écoles publiques….Des établissements comme le nôtre doivent bénéficier de cette initiative louable du gouvernement’’, souhaite le directeur du Centre d’éducation-formation des aveugles de Toumodi.
Pour Zan Bi Tra Noël, l’établissement doit, au besoin, être ‘’étatisé’’ pour rendre sa gestion plus aisée. Car, il y a trop de charges : achat de papier spécialisé (braille), de tablettes de support, d’abaques (additionneuses spéciales) de poinçons, sans compter les factures d’eau, d’électricité et de téléphone fixe. A ces charges auxquelles l’école fait face, il faut ajouter l’internat : ‘’Les enfants consomment 5 sacs de riz par mois, sans compter l’attiéké, les pâtes alimentaires avec 3.000 francs de condiments par jour. Nettement insuffisant quand on sait qu’il faut au moins 1.000F/enfant et par jour pour les nourrir assez décemment, s’apitoie Zan Bi. ‘’On se débrouille avec cette somme. La femme de ménage prépare la même sauce pour le repas de midi et du soir’’, explique-t-il. Sans compter les produits d’entretien (savons, eau de javel, déodorants, serpillières, balais…), les gages de la femme de ménage et du gardien. Souvent, l’école reçoit de l’aide de mécènes ou de parents nantis. Si ces aides ponctuelles et rares sont souvent salutaires, elles sont nettement insuffisantes. C’est le cas du bureau régional des droits de l’Homme de l’Onuci, de Mme la directrice régionale de l’éducation nationale et de quelques rares parents mieux nantis qui font ce qu’ils peuvent. En plus, les enfants sont obligés d’aller composer à Abidjan, le seul centre d’examen. Il faut payer le transport, l’hébergement et la nourriture en espérant qu’aucun ne tombe malade. Les pensionnaires du Centre d’éducation-formation des aveugles de Toumodi mangent où ils peuvent : dans la cour de l’établissement, dans les classes ou sous l’arbre, derrière le bâtiment principal. ‘’ Les élèves mangeaient autrefois sous un hangar derrière le bâtiment principal qui a malheureusement été détruit par les intempéries et depuis, on fait comme vous voyez vous-mêmes’’. En effet, nous avons observé ces enfants manger dans des écuelles. Certains debout dans la cour, d’autres comme décrit plus haut. Or, à quelques mètres de l’établissement s’amoncelle un tas d’immondices qui exhale une odeur fétide et attire aussi les grosses mouches vertes qui sont autant de risques pour les pensionnaires déjà fragilisés par leur état de non-voyant. ‘’Un parent d’élève nous a aidé à nettoyer la rue. L’entreprise Soroubat aussi. Mais, chaque fois, elle redevient un dépotoir, une semaine plus tard. Et, on nous demande, à nous, des aveugles, de surveiller….’’ Cette rue, il faut le dire, passe derrière la résidence de M. le préfet du département, non loin de celle du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique !
‘’C’est un véritable SOS que je lance non seulement aux autorités, mais aussi à toutes les bonnes volontés. Ces jeunes peuvent réussir de bonnes études et éviter d’être des mendiants comme on en voit un peu partout. Il faut qu’on nous aide à leur donner une éducation et une formation de base décentes’’, supplie M. Zan Bi Tra Noël, le directeur du Centre d’éducation-formation des aveugles de Toumodi. Espérons qu’il sera entendu.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Pour Zan Bi Tra Noël, l’établissement doit, au besoin, être ‘’étatisé’’ pour rendre sa gestion plus aisée. Car, il y a trop de charges : achat de papier spécialisé (braille), de tablettes de support, d’abaques (additionneuses spéciales) de poinçons, sans compter les factures d’eau, d’électricité et de téléphone fixe. A ces charges auxquelles l’école fait face, il faut ajouter l’internat : ‘’Les enfants consomment 5 sacs de riz par mois, sans compter l’attiéké, les pâtes alimentaires avec 3.000 francs de condiments par jour. Nettement insuffisant quand on sait qu’il faut au moins 1.000F/enfant et par jour pour les nourrir assez décemment, s’apitoie Zan Bi. ‘’On se débrouille avec cette somme. La femme de ménage prépare la même sauce pour le repas de midi et du soir’’, explique-t-il. Sans compter les produits d’entretien (savons, eau de javel, déodorants, serpillières, balais…), les gages de la femme de ménage et du gardien. Souvent, l’école reçoit de l’aide de mécènes ou de parents nantis. Si ces aides ponctuelles et rares sont souvent salutaires, elles sont nettement insuffisantes. C’est le cas du bureau régional des droits de l’Homme de l’Onuci, de Mme la directrice régionale de l’éducation nationale et de quelques rares parents mieux nantis qui font ce qu’ils peuvent. En plus, les enfants sont obligés d’aller composer à Abidjan, le seul centre d’examen. Il faut payer le transport, l’hébergement et la nourriture en espérant qu’aucun ne tombe malade. Les pensionnaires du Centre d’éducation-formation des aveugles de Toumodi mangent où ils peuvent : dans la cour de l’établissement, dans les classes ou sous l’arbre, derrière le bâtiment principal. ‘’ Les élèves mangeaient autrefois sous un hangar derrière le bâtiment principal qui a malheureusement été détruit par les intempéries et depuis, on fait comme vous voyez vous-mêmes’’. En effet, nous avons observé ces enfants manger dans des écuelles. Certains debout dans la cour, d’autres comme décrit plus haut. Or, à quelques mètres de l’établissement s’amoncelle un tas d’immondices qui exhale une odeur fétide et attire aussi les grosses mouches vertes qui sont autant de risques pour les pensionnaires déjà fragilisés par leur état de non-voyant. ‘’Un parent d’élève nous a aidé à nettoyer la rue. L’entreprise Soroubat aussi. Mais, chaque fois, elle redevient un dépotoir, une semaine plus tard. Et, on nous demande, à nous, des aveugles, de surveiller….’’ Cette rue, il faut le dire, passe derrière la résidence de M. le préfet du département, non loin de celle du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique !
‘’C’est un véritable SOS que je lance non seulement aux autorités, mais aussi à toutes les bonnes volontés. Ces jeunes peuvent réussir de bonnes études et éviter d’être des mendiants comme on en voit un peu partout. Il faut qu’on nous aide à leur donner une éducation et une formation de base décentes’’, supplie M. Zan Bi Tra Noël, le directeur du Centre d’éducation-formation des aveugles de Toumodi. Espérons qu’il sera entendu.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro