La dissidence au sein de l’Alliance pour la nouvelle Côte d’Ivoire(Anci), conduite par Jean Jacques Béchio, s’est prononcée, hier, à Las Palmas aux II-Plateaux, sur les derniers développements de l’actualité ivoirienne. Jean Jacques Béchio, le chef de file de la fronde contre Zémogo Fofana, a livré son opinion sur le nouveau gouvernement et la nouvelle Cei au cours de la conférence de presse qu’il a animée. Selon lui, les décisions annoncées le 12 février par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, après la dissolution des deux cabinets, n’ont pas été respectées alors qu’elles devraient l’être pour des raisons évidentes. Le candidat de la mouvance présidentielle avait, en effet, promis au peuple un gouvernement de technocrates et une Cei composée d’hommes neutres. Or, a constaté Jean Jacques Béchio, «le gouvernement et la Cei sont toujours pris en otage par les partis politiques». Pour l’ex-militant du Rdr et de l’Anci (parce que radié par Zémogo Fofana), la promesse non tenue du candidat président aura des répercussions négatives sur le processus électoral et la sortie de crise. «Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le processus connaîtra des retards avec cette nouvelle Cei et ce nouveau gouvernement aux mains des partis politiques. Je veux que le président de la République revienne sur les décisions du 12 février et joue la fermeté. Dans quel pays des ministres répondent des chefs de leurs partis politiques et non du chef de l’Etat ? Laurent Gbagbo doit prendre ses responsabilités. Puisque c’est lui seul qui répondra des manquements », a-t-il estimé. L’ancien secrétaire général de l’Anci s’est offusqué des négociations menées par le Premier ministre Soro Guillaume pour la participation des partis politiques dans l’action gouvernementale. «Les responsables politiques ont pour seul objectif dans le gouvernement d’agresser le budget de l’Etat. Peu leur importe les problèmes des Ivoiriens », s’est-il justifié. Avant de condamner les récentes manifestations de l’opposition ivoirienne contre la décision de dissolution du gouvernement et de la Cei, qui ont occasionné des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels. Dénonçant « les actes de violence », Jean Jacques Béchio a souligné que ce n’est pas Laurent Gbagbo qu’on affaiblit mais a-t-il précisé « c’est l’Etat de Côte d’Ivoire qu’on met en péril ». Le chef de file de la dissidence de l’Anci ne veut pas d’élections dans la précipitation. Selon lui, il faut épuiser toutes les causes de la guerre avant de parler d’élections.
Lacina O.
Lacina O.