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Politique Publié le mercredi 3 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Entrée au gouvernement, diktat de Gbagbo, Cei, élections : Rhdp : La base proteste contre le sommet

La question de la rentrée du Rhdp au gouvernement continue de faire débat au sein de la coalition houphouétiste. La base n'est pas sur la même longueur d'onde que le sommet et elle a l'intention de se faire entendre. Grande explication ce matin au siège du Pdci où les leaders du Rhdp et leurs militants vont croiser le fer, pardon, les arguments.
La grogne est persistante depuis quelques jours dans le cercle des militants et des cadres du Pdci-Rda, du Rdr, de l'Udpci et du Mfa. C'est que la base a de plus en plus du mal à comprendre la logique de la démarche et parfois les décisions de ses premiers responsables. Sur la question du gouvernement, les militants du Rhdp continuent de s'interroger sur l'opportunité de rentrer dans un tel gouvernement à seulement 2 ou 3 mois des élections et surtout aux conditions de Gbagbo.
Pour la majorité des militants houphouétistes que nous avons approchés ou qui nous ont joint par téléphone, le Rhdp ne devrait pas siéger dans ce gouvernement pour avoir les coudées plus franches et se mettre dans une position idéale pour exiger des élections à Gbagbo à brefs délais. Pour ces derniers en effet, c'est parce que le Rhdp continue de siéger au gouvernement que Gbagbo continue de se moquer de l'opposition. La seule fois où cette opposition a pu réellement se mettre en évidence et contester des décisions de Gbagbo, c'est lorsque le gouvernement a été dissous et les ministres de l'opposition renvoyés à leurs partis politiques. Pour les militants de base et les cadres qui se sont montrés très actifs au cours de ces récentes manifestations, il faut se défaire de ces chaînes, il faut se mettre en retrait du gouvernement afin de jouer à fond et de manière plus efficace la carte de l'opposition. Les tenants de cette thèse la jugent d'autant plus légitime que Gbagbo veut que le Rhdp rentre au gouvernement à ses conditions. C'est lui qui a décidé de réduire le format de l'équipe, c'est lui qui, de manière discrétionnaire, a procédé à la répartition des portefeuilles ministériels. C'est encore lui qui veut choisir les cadres du Rhdp au gouvernement. Dès lors, le Rhdp est-il obligé de se soumettre à ce diktat ? Surtout après avoir déclaré qu'il ne reconnaissait plus Gbagbo comme chef de l'Etat ?
Même après le rétablissement de la Cei dans son format de base, le retour du Rhdp au gouvernement devrait-il se faire selon le bon vouloir de Gbagbo ? Et puis, comment cette rentrée dont les leaders ont accepté le principe s'est-elle négociée ? Et à quel moment tout cela s'est-il passé ?
Certains militants du Rhdp n'hésitent même pas à parler de trahison de leurs chefs. Car, ils se sont jetés dans les rues, dans tout le pays, à l'appel de leurs leaders, ils ont bravé la répression sauvage des Forces de l'ordre, gaz lacrymogènes, chicotte, et les tirs à balles réelles de la police. Il y a eu des blessés, des morts, certains croupissent en prison actuellement.
Comment peut-on passer tout cela sous silence et accepter d'aller au gouvernement sans exiger quoi que ce soit ? Plus ahurissant, le spectacle que l'on observe à l'intérieur des partis ces derniers jours. On se bat pour écarter un tel ou pour proposer un tel au gouvernement. Certains iraient jusqu’à faire campagne contre leurs amis auprès de Gbagbo. Et cela se fait bruyamment. Sans aucune gène. Sans se soucier du regard des parents des victimes. Désolation, tragédie humaine.
Le président du Mfa, M. Anaky Kobena, s'est fait le porte-voix de ces nombreux militants du Rhdp qui observent leurs leaders. Mais il faut croire que sa voix s'est vite noyée dans le flot des intérêts et des impératifs des "grandes puissances". Ce matin, devant leurs instances, les leaders du Rhdp vont essayer de convaincre. Un exercice difficile.
Bédié et ses collègues vont certainement essayer de comprendre les complaintes légitimes de leurs bases, leurs récriminations et tenter d'expliquer et de justifier leur démarche.
Car en définitive, ce sont eux les chefs, les responsables, ceux qui sont au-devant de la lutte, ceux qui mènent les négociations. Donc forcément, ceux qui ont connaissance d'un certain nombre de faits et qui sont liés par des choses que la majorité des militants ignore.
Car après avoir bataillé pour reconquérir la Cei et préservé les acquis du processus électoral au nom du respect de l'Apo, le Rhdp pouvait-il se permettre de refuser de rentrer au gouvernement sans prendre le risque de piétiner d'autres dispositions du même accord ? En outre, peut-on concilier ou comment concilier la nécessité d'observer ce que Anaky appelait " délai d'attente de pudeur pour les victimes " avec l'urgence de formation d'un gouvernement ? Les responsables du Rhdp n'ont-ils pas cédé aux caprices de Gbagbo pour ne pas donner au chef de l'Etat des raisons supplémentaires de retarder le processus électoral ?
Et puis, le Rhdp ne commettrait-il pas une faute politique, ne s'affaiblit-il pas au contraire en se mettant en congé des activités gouvernementales ? Autant le Rhdp est présent à la Cei pour contrôler le processus électoral, autant ne devrait-il pas être au gouvernement où se prennent les décisions les plus importantes du processus de sortie de crise ? La voie du salut se trouve-t-elle dans le radicalisme ?
Akwaba Saint Clair


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