Mabri (président de l`Udpci), hier, aux militants : “Je ne serai pas au gouvernement, mais…”

“Mabri veut se maintenir au gouvernement". Mabri mis en minorité par les cadres de l`Udpci", "Gbagbo ne veut pas de Mabri au gouvernement", "Mabri veut vendre l`Udpci à Gbagbo pour demeurer ministre" etc etc. Toutes ces supputations ont été faites autour de l`ex-ministre des Transports, président du parti arc-en-ciel qui, après avoir fait "l`Autruche" face à plusieurs méchancetés à lui faites, a décidé de sortir de sa réserve pour déclarer : "Le prochain gouvernement Soro, je n`y participerai pas. Mais l`Udpci y sera et vous connaîtrez le nom de ce cadre pour le portefeuille des Transports que le Premier ministre nous accorde, dès demain. (Ndlr : Aujourd`hui mercredi 03 mars 2010)." Cette déclaration, le candidat de l`Udpci à la présidentielle prochaine, l`a faite, hier, à la salle Guéi Robert (le premier président de l`Udpci) au siège dudit parti au cours d`une conférence de presse qu`il a animée. Il avait, pour la circonstance, à ses côtés, la majorité des membres de la direction de son parti notamment les vice-présidents Woi Messé, Tchagba Laurent, Mahi Clarisse… et bien naturellement le secrétaire général, le Pr. Alassane Salif N`Diaye. "Depuis 2000, Laurent Gbagbo, à la suite d`élections calamiteuses, s`est installé à la tête de notre pays et il ne veut plus en partir. Il s`est installé à la tête de la Côte d`Ivoire avec tous les dégâts que cela a engendrés. Il y a eu beaucoup de victimes et notre parti en a enregistrés, le plus grand nombre en perte en vies humaines…avec des villages incendiés à l`ouest quand la rébellion s`est installée…", a rappelé Mabri avant de poursuivre. "Le régime Gbagbo s`est installé donc dans la violence et dans le sang et continue malheureusement pour la Côte d`Ivoire de faire la promotion de cette violence pour se maintenir au pouvoir. Souvenez-vous de tous ces incendies de marchés, des bureaux de l`Administration financière, du drame du stade Félix Houphouët-Boigny et hier (Ndlr : lundi 01 mars 2010) du feu qui a déclenché à l`université de Cocody pendant que Gbagbo y était" a révélé Mabri pour dire que le régime Gbagbo n`a engendré que les malheurs. "C`est face à ces situations de malheurs, face à ce chef d`Etat qui nous a mis dans la situation de misère généralisée que nous connaissons aujourd`hui et qu`il a reconnu lui-même que nous sommes. En pareille circonstance, lorsqu`on est suffisamment responsable ,on doit démissionner. Mais au lieu de démissionner, il a poussé le bouchon jusqu`à la dissolution de la Cei et du gouvernement qui a engendré de nombreux morts suite aux instructions données à nos Forces de défense et de sécurité…L`Udpci, malgré toutes ces situations, a soutenu le processus de paix…", a relevé Mabri qui a pris la décision ferme de ne pas participer au prochain gouvernement Soro.
Le candidat de l`Udpci a conclu ses propos en invitant Gbagbo sur le terrain des élections en ces termes. "J`ai déclaré l`année dernière qu`à l`approche de l`élection présidentielle, je quitterai le gouvernement. Je quitte donc le gouvernement et je demande à M. Gbagbo de quitter lui aussi le palais présidentiel et de cesser d`utiliser les moyens de l`Etat aussi bien lui-même que ces directeurs de campagne pour qu`on se retrouve sur le terrain. Pour la démocratie, il serait bon que Gbagbo se mette en vacances".
Avant de quitter les journalistes, le candidat Mabri qui a effectivement siégé à l`Assemblée nationale en son temps et qui a donc de ce fait participé à la discussion et à l`adoption des lois notamment celles relatives aux finances a fait cette révélation de taille. "Quand le nouveau gouvernement va faire l`audit de la Côte d`Ivoire, beaucoup de refondateurs vont se retirer dans leur trou ou se retrouver tout simplement à la Maca. Et Gbagbo et Lida Kouassi savent ce qu`ils ont fait de l`argent que la Côte d`Ivoire a dégagé pour mater la rébellion en 2002".
Liah Ignace