La crise sociopolique qui a secoué la Côte d’Ivoire ces derniers temps, s’est estomptée. Mais déjà, certaines voix se lèvent pour prévenir une autre qui risque d’éclater en cette période du contentieux. Face à la volonté affichée du camp présidentiel de continuer les radiations abusives sur la liste provisoire électorale, l’Alliance pour le Changement, une structure de la société civile, a décidé de réagir. Hier, au cours d’une conférence de presse, son président Alphonse Tiorna Soro a qualifié de dangereux les propos tenus par le ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, à sa sortie de Conseil de ministres, vendredi dernier. Pour le président du directoire de l’APC, le ministre Désiré Tagro par ses propos montre que le FPI et ses alliés n’ont pas encore renoncé à opérer des radiations abusivement qui avaient commencé à embraser le pays avant la double dissolution de la CEI et du gouvernement. Le conférencier a demandé, vu l’aspect sensible de cette question, au camp présidentiel de se ressaisir. Car pour lui, sur ce point, il serait difficile de faire avaler la pilule à tous ceux qu’on veut radier de la liste qui, pourtant, mérite d’y figurer. « Il ne faut pas s’imaginer que les gens accepteront comme ça de faire radier sans preuve. Personne n’acceptera cela. Si le FPI et ses alliés se ressaisissent, ce serait tant mieux. Sinon les semaines à venir, on risque d’assister à un nouveau clash », a-t-il prévenu. Avant d’exhorter les partis politiques de l’opposition, surtout le RHDP à la vigilance. Intervenant sur l’élection du nouveau président de la CEI, M. Alphonse Tiorna Soro l’a qualifié d’une bonne chose pour le moral. Toutefois, il a émis des réserves : « Mais sur cette question, le discours de certaines personnes nous font croire que le nouveau président a été proposé par le chef de l’Etat. » Pour lui, sur la question un bon cadre des Forces nouvelles valait mieux à un bon cadre du RHDP. Mais, a-t-il ajouté, le plus important est la sauvegarde des acquis de l’ancienne CEI. « Car tous les Ivoiriens veulent les élections le plutôt possible. Il n’est pas question pour lui de venir louvoyer avec l’intelligence des Ivoiriens », a-t-il conseillé. Avant d’avertir en ces termes : « S’il n’accomplit pas son rôle, c’est la population elle-même qui va se lever pour demander son départ. » Au FDS, le président du directoire à demander d’extirper de leurs rangs les miliciens qui commettent les assassinats à l’occasion des marches de l’opposition. « Nous les invitons à jeter un regard du côté de la Guinée. Le moment venu, ce n’est pas au régime qu’on aura affaire. Mais à tous ceux, ont exécuté l’ordre de tuer. Ils répondront de tous leurs actes », a-t-il asséné. Pour terminer, le conférencier au nom du RHDP s’est incliné sur la dépouille des morts des marches éclatées de l’opposition. Il a, pour honorer la mémoire de ces martyrs, demandé au RHDP d’organiser un deuil national marqué d’une journée de prière. « Ils sont tombés au combat et nous prenons l’engagement d’aller jusqu’au bout de ce combat », a-t-il promis.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
