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Politique Publié le jeudi 4 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Bureau politique des partis membres du Rhdp, hier, à la Maison du Pdci à Cocody / Ado aux militants du Rhdp : “Dans tout combat, il faut choisir le bon moment”

Chers frères et sœurs

Je sais que vous n`êtes pas contents. Est-ce que vous êtes contents ? (Non répond la foule, ndlr). C`est ce que nous nous disions tout à l`heure avec mon aîné, le Président Henri Konan Bédié, et mes jeunes frères, les présidents Mabri et Anaky. Vous savez, ces dernières semaines n`ont pas été faciles pour nous non plus. Mais nous avons pensé à vous. Nous avons pensé à notre père, le Président Félix Houphouët Boigny. Nous avons pensé à la Côte d`Ivoire, une Côte d`Ivoire en paix, une Côte d`Ivoire démocratique. Quand nous nous sommes retrouvés ici le 19 février dernier, nous nous étions fixé des objectifs. Nous avions dit que la chose essentielle, c`était la Commission électorale indépendante, dans son format de Pretoria. Est-ce que nous l`avions dit ? (l`assistance répond oui, ndlr). C`est donc ce que nous avons fait. Je voudrais donc féliciter le professeur Alphonse Djédjé Mady pour sa persévérance, pour sa connaissance du dossier et toute l`assistance que lui et Amadou Soumahoro nous ont apportées. Quand nous avions rencontré le Facilitateur à Ouagadougou le 21 février dernier, je peux vous dire que les discussions n`ont pas été du tout faciles. Car, nous avions en tête la nécessité d`aller aux élections. Vous savez, chers frères et sœurs, la chose essentielle pour nous était d`obtenir les élections, de les obtenir dans les délais les plus rapprochés et de pousser dehors les destructeurs de la Côte d`Ivoire. Je sais donc que vous n`êtes pas contents, mais ne perdons pas de vue cet objectif. Plus on perdra notre temps à discuter, à négocier avec Laurent Gbagbo, nous lui donnons du temps. Or, nous ne voulons pas faire cela. Il a multiplié les obstacles en espérant que nous aurions à les franchir dans deux, voire trois mois, quatre, cinq mois pour aller au mois de juin avec la Coupe du monde, ensuite le 7 août pour la fête de l`Indépendance, peut-être en octobre et ensuite en 2011 ou 2012. Nous, nous avions la responsabilité de dire qu`il nous faut aller aux élections. Tous les sacrifices sont nécessaires pour y aller. Je comprends donc que les uns et les autres ne soient pas contents. Cela se voit d`ailleurs par le peu de mobilisation aujourd`hui, notamment des jeunes et des moins jeunes et les visages attristés. Mais, je veux vous dire de nous faire confiance. Faites-nous confiance comme vous l`avez fait jusqu`à présent. Vous savez qu`en réalité, quand un chef de l`Etat, une personne sait qu`elle est arrivée aux affaires par sélection et non par élection, elle fait tout pour s`accrocher au pouvoir. Laurent Gbagbo sait bien que si le président Henri Konan Bédié avait été candidat en 2000, il ne serait pas président de la République, ni chef de l`Etat, ni rien du tout. Il n`aurait pas été proclamé en 2000 président de la République. Alors qu`il y a des doutes sur sa supposée élection en 2000. Il le sait. Henri Konan Bédié allié à Alassane Ouattara, allié à Mabri Toikeusse, allié à Anaky Kobena, est-ce que Laurent Gbagbo peut gagner les élections en Côte d`Ivoire ? Il le sait et nous le savons tous. Alors, il va user de tous les moyens pour ne pas faire d`élections. C`est à nous de faire en sorte que nous ayons des élections. Je vous en supplie, acceptez le mot d`ordre de suspension. Acceptez l`entrée des personnes que nous allons désigner pour le gouvernement. Parce que nous avons besoin de gagner du temps. Nous avons besoin d`aller aux élections. Mais le mot d`ordre n`est pas levé, il est suspendu. Je demanderai par conséquent aux uns et aux autres d`être mobilisés. La première faute de Laurent Gbagbo, il sera out. Parce que nous ne pouvons pas accepter que la Côte d`Ivoire soit prise en otage. Nous ne pouvons pas accepter cela. Tuer des Ivoiriens qui manifestaient pacifiquement, les mains nues, blesser des jeunes, des hommes et des femmes qui veulent simplement user de leur droit constitutionnel, tout cela n`est pas acceptable. Cela a été une lutte pour la promotion de la démocratie, une lutte pour la résistance contre la dictature. Nous avons tout à l`heure bien fait de consacrer une minute de silence à la mémoire de nos morts et de présenter nos condoléances aux familles des personnes tuées. Nous devons présenter toutes nos compassions et tous nos vœux de prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés et ceux dont les biens matériels ont été détruits. Moi, je voudrais vous dire que dans cette lutte, nous en verrons encore donc d`autres. Car, nous savons que Laurent Gbagbo ne veut pas aller aux élections. C`est à nous de voir comment avoir des élections démocratiques en Côte d`Ivoire, des élections qui permettront au RHDP d`être aux affaires. Nous avions dit que la CEI était notre priorité, elle a été rétablie selon le format de Pretoria. Nous nous en réjouissons même si notre satisfaction est mitigée par le départ de deux personnalités que sont Beugré Mambé et Jean Baptiste Gomis qui n`ont pas fauté et qui ont été injustement écartés. Je tiens à leur rendre hommage et à féliciter leur travail. Nous connaissons le deuxième point, la question du gouvernement. Croyez-moi, nous sommes les premiers à sentir une humiliation face à cette manière de faire. Mais vous savez, tout est question de stratégie. Laurent Gbagbo se croit malin, mais il verra que nous sommes plus malins que lui. Rentrer au gouvernement, ce n`est pas cela la priorité. Si nous avons décidé de choisir des personnes pour y entrer, ce n`est pas parce que nous tenons tant au gouvernement. Mais, c`est parce que nous voulons aller aux élections. Parce que tous les jours qui sont perdus sont des jours de gagnés pour Laurent Gbagbo. Nous devons aller à l`essentiel. L`essentiel, c`est qu`ensemble nous puissions gagner notre combat.

Chers frères et sœurs,
Je vous demande de nous faire confiance, je vous demande d`accepter ce qu`a proposé le président du directoire, que nous puissions faire en sorte que tous les engagements pris par le Facilitateur soient respectés à la lettre. Je ne voudrais pas à nouveau revenir sur la question du contentieux, la question des 5.300.00, etc., la procédure d`inscription et ainsi de suite, le mode opératoire. Ce qui doit nous importer le plus, c`est la date de l`élection présidentielle. Et que cette fois-ci, la date soit une date définitive. Je m`associe à mon jeune frère Mabri Toikeusse pour demander que si cette date n`est pas respectée, nous devons nous lever comme un seul homme pour demander le départ de Laurent Gbagbo. Nous ne devons plus accepter qu`une nouvelle date soit fixée et qu`elle ne soit pas respectée. Nous sommes des enfants d`Houphouët-Boigny, nous voulons la paix, la paix pour notre pays. Mais nous ne pouvons pas laisser à la tête du pays un destructeur, quelqu`un qui fait reculer la Côte d`Ivoire plutôt que de la faire avancer. Nous devons donc demander aux Nations Unies d`être conformes à ses propres résolutions. Laurent Gbagbo n`est plus président de la République de la Côte d`Ivoire depuis fin octobre 2005. Qu`il le veuille ou pas, il faut qu`il sache que s`il est à la tête de l`Etat c’est parce que nous l`avons accepté. Que cela soit clair. Les Nations Unies doivent interpeller l`Union africaine qui a demandé une année de prorogation pour Laurent Gbagbo pour que de nouvelles propositions soient faites, une date limite soit fixée par l`Union africaine et par la communauté internationale pour mettre fin à la présence de Laurent Gbagbo à la tête de l`Etat si la prochaine date de l`élection n`est pas respectée. Si les Nations Unies ne le font pas, nous le ferons ensemble, car nous en avons les moyens. Vous savez, quand j`ai reçu les diplomates ces derniers temps, je leur montrais la carte de la Côte d`Ivoire avec tous les endroits où il y a eu des manifestations. Sur 19 capitales régionales, il y a eu des manifestations dans 18 capitales régionales alors que le RHDP n`était pas véritablement organisé pour que ces manifestations aient lieu. C`étaient des manifestations spontanées. Quel est ce pouvoir qui n`a aucune influence sur 18 des 19 régions que compte la Côte d`Ivoire et qui se croit encore à la tête de l`Etat ? Laurent Gbagbo sait donc que son parti politique est minoritaire. Il sait qu`il est arrivé à la tête de l`Etat par sélection. Je dirais même par carambolage. C`est parce que deux forces se sont cognées qu`il est resté aux affaires. Un président par carambolage. Allons-y donc aux élections. Je peux vous dire par ailleurs que la Télévision d`Etat a été monopolisée pour nous déverser des déchets toxiques verbaux. Je la mets en garde. Ils paieront ce qu`ils sont en train de faire. Nous devons les mettre en garde, car il ne faut plus diviser les Ivoiriens. Ça suffit ! Nous ne devons pas accepter la manière dont cette Télévision d`Etat est utilisée par le Front populaire ivoirien. C`est une honte. Ceux qui y travaillent ont honte d`y travailler. Ils y sont parce qu`ils n`ont pas le choix, étant donné qu`ils ont besoin de leur salaire à la fin du mois. Nous le savons. Quel est ce parti politique qui se dit "majorité présidentielle" et qui, pour riposter à l`opposition qui est la véritable majorité, va organiser ses meetings dans un stade pour faire venir des badauds, leur distribuer 1000 FCFA pour espérer avoir du monde ? Pourquoi ne vont-ils pas dans la rue comme nous pour prouver qu`ils ont des jeunes qui peuvent les suivre ? Nous nous connaissons en Côte d`Ivoire. Nous savons qu`ils ne représentent rien. Ils ne représentent rien !

Chers frères et sœurs,
Moi, je voudrais vous demander de nous faire confiance. Le gouvernement n`est pas important. Mais dans tout combat, il faut choisir le bon moment. Faites-nous confiance, le bon moment viendra.
Je vous remercie !

Propos recueillis par Patrice Yao
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