Dans une tribune sur internet, le président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly a tenu à rappeler au confrère Venance Konan qu'il a été lui aussi, dans un passé récent, un ardent défenseur de l'Ivoirité. Pour étayer son argumentation, M. Koulibaly a «exhumé » des écrits du journaliste-écrivain qu'il a «mis en ligne».
Je vois bien circuler sur le web de petits textes de M. Venance Konan. Je trouve cela admirable. Je voudrais y contribuer en mettant aussi en circulation d'autres textes du même auteur dans une autre vie pas très éloignée...
Personnellement je le prends pour responsable en partie, de ce qui est arrivé à la Côte d'Ivoire. Venance Konan a été, avec Yao Noël et d'autres, à une époque, les thuriféraires de l'Ivoirité bon teint qui est à la source, comme le disent certaines personnes, du problème inextricable que nous avons à résoudre aujourd'hui. Je vous laisse apprécier le même auteur. Quels sentiments cela vous inspire t-il au vu de la situation aujourd'hui ? Quelles questions vous vous posez après la lecture de ces documents ? Quelle est la responsabilité d'un intellectuel face à ses propres écrits et à leurs conséquences ? Peut-on se dédouaner ? Et comment?
Lequel des Venance Konan est le vrai ?
En 2006, M. Konan a choisi de publier des textes anciens de lui même et n'a pas jugé utile de retrouver ceux que je vous offre dans ce message. Je ne trouve pas cela très honnête de sa part.
Dans «l'Avant propos» de «Nègreries» qui est publié chez Frat Mat éditions en 2006, M. Konan explique cet oubli par ce qui suit, et je cite : «De 1994 à ce jour, cela fait beaucoup. Il a fallu choisir entre ces centaines de chroniques. Choisir c'est exclure. Il y a des articles que peut être des lecteurs auraient aimé voir dans ce recueil, soit parce qu'ils les avaient aimés, soit parce qu'ils les avaient détestés. Je m'excuse auprès d'eux. J'ai volontairement exclu de ce recueil les chroniques qui traduisent des erreurs de jugement de ma part à une période donnée. Mais je n'exclus pas la publication d'un autre recueil qui reprendrait les chroniques qui ne figurent pas dans celui-ci». Page 7
Je trouve la justification fallacieuse et pas sérieuse, pour les propos de combats tenus; et dont il semble que M.Konan ne soutienne plus aujourd'hui les lignes. M. Konan se serait il trompé de combat qu'il ne le dirait pas autrement.
De 1994 à 2006 Chronique de 12 années sèches ; Nègreries. Tel est le titre complet de l'ouvrage de 302 pages.
Les douze années de chroniques M. Konan peuvent être présentées en deux phases :
a) La première phase commence en 1994, avec l'arrivée de Bédié au pouvoir, et se termine en 1999 avec le départ de Bédié du pouvoir fuyant devant le coup d'Etat de 24 décembre. Sur cette période de six ans de chroniques, Mr Konan, dans son livre, retient 56 articles de « nègreries » des autres. Et exclu volontairement, en particulier les dix-huit articles que je vous fais parvenir. Pourquoi donc cet abandon ? Mr Konan répond « J'ai volontairement exclu de ce recueil les chroniques qui traduisent des erreurs de jugement de ma part à une période donnée ». Les textes concernés sont pourtant violents, engagés et ivoiritaires. Ce sont des textes de combat. Mais quel était donc son combat à cette époque ? L'intellectuel peut il se dédouaner simplement en disant qu'il faisait, ou qu'il a fait des erreurs de jugement au moment où il faisait baver sa plume ? Les erreurs viennent elles des méthodes de l'intello, de ses doctrines ou bien simplement de ses haines dont il serait le prisonnier ?
Les propos tenus ont expliqué en partie le coup d'Etat de 1999. Les erreurs de jugement d'un intello ont fait des dégâts dans la cohésion sociale. Aujourd'hui M. Konan est reparti pour un autre combat. Mesure-t-on le risque à l'écouter si demain il nous disait de nouveau que des erreurs de jugements l'aveuglaient aux moments où il écrivait ses propos présentés aujourd'hui comme politiquement correct ? Peut-on fuir les conséquences de nos écrits et nous cacher derrière les erreurs de jugement ? N'est pas trop facile ? L'intellect doit il être sacrifié sur l'autel des péripéties politiques ou doit il être ancré dans des convictions solides ? Il y a dans l'attitude de M. Konan un biais politique qu'il ne peut avouer. M. Konan tente de dissimuler ses chroniques sataniques dont il a peut être honte aujourd'hui. Mais pourquoi donc ? Peut-il nous expliquer pourquoi ses erreurs de jugement se sont manifestées et comment il en est venu à les comprendre et à les abandonner ? Quelles garanties l'écrivain nous donne t-il quant à la valeur pérenne des ses pensées, propos et écrits?
Prisonnier de ses haines
b) La seconde phase des textes publiés dans « nègreries » commence en novembre 2002, après l'installation de la rébellion armée qui, en septembre, a tenté de renverser le pouvoir de la Refondation. Cette phase dure cinq ans et elle se termine en juillet 2006. Donc elle est plus courte que la première phase. Cependant, dans cette seconde phase, M. Konan sélectionne volontairement 84 textes soit 33% plus de textes que dans la première pourtant plus longue et dans laquelle il ne sélectionne que 56 textes. (Voyez vous-même 6ans pour 56 textes et 5 ans pour 84 textes). Ici aussi il y a un biais politique intellectuellement difficile à cacher. La Refondation sous la guerre est plus facile à attaquer et « les erreurs de jugement » pourront toujours être évoquées comme dans la première phase. L'intellectuel sacrifie encore une fois son intellect à la politique politicienne, celle des raccourcis, de la futilité, de la mode, de la vogue, du populisme. Sans méthodes et sans convictions. Faut-il consommer sans précaution les écrits de M. Konan si l'on n'a aucune assurance sur le service après vente des idées qu'il nous propose ?
Un intellectuel doit avoir des convictions quand il descend dans l'arène politique. S'il vogue au gré des courants politiques alors il ne peut être que mercenaire de l'écriture. M. Konan a volontairement exclu les articles dans lesquels il défendait le pouvoir de Bédié et non ses propres convictions à lui Venance. Il a écrit aussi pour défendre la France mais pas ses propres convictions. Maintenant il écrit de nouveau. Bonne lecture à tous ceux qui ces derniers temps raffolent de ce qui sort de sa plume. Mais assurons nous de savoir qui il défend cette fois ? Pour qui écrit-il cette fois et pour quoi surtout ? Lorsque la plume se met au service d'ambitions sans convictions elle conduit à de Nègreries. M. Konan aime à parler des Nègreries de ses adversaires politiques mais les siennes sont classées dans le casier des « erreurs de jugement ». Elles sont donc classées ainsi sans suites. Pondre des écrits, pousser les gens à avoir peur des lendemains, leurs pronostiquer des demi vérités et de demi mensonges, puis leur dire que la page est tournée lorsque le chaos survient est inacceptable intellectuellement et irresponsable Politiquement. Le biais Politique est flagrant. Encore faut-il l'assumer entièrement et sans faux fuyant.
Il se pose simplement la question de la responsabilité sociale de l'intellectuel, ce producteur de mots, d'idées, de concepts, de doctrines, d'idéologies et de «prêt à penser». Attention donc.
Mamadou Koulibaly
(Source: www.macotedivoire.info)
Je vois bien circuler sur le web de petits textes de M. Venance Konan. Je trouve cela admirable. Je voudrais y contribuer en mettant aussi en circulation d'autres textes du même auteur dans une autre vie pas très éloignée...
Personnellement je le prends pour responsable en partie, de ce qui est arrivé à la Côte d'Ivoire. Venance Konan a été, avec Yao Noël et d'autres, à une époque, les thuriféraires de l'Ivoirité bon teint qui est à la source, comme le disent certaines personnes, du problème inextricable que nous avons à résoudre aujourd'hui. Je vous laisse apprécier le même auteur. Quels sentiments cela vous inspire t-il au vu de la situation aujourd'hui ? Quelles questions vous vous posez après la lecture de ces documents ? Quelle est la responsabilité d'un intellectuel face à ses propres écrits et à leurs conséquences ? Peut-on se dédouaner ? Et comment?
Lequel des Venance Konan est le vrai ?
En 2006, M. Konan a choisi de publier des textes anciens de lui même et n'a pas jugé utile de retrouver ceux que je vous offre dans ce message. Je ne trouve pas cela très honnête de sa part.
Dans «l'Avant propos» de «Nègreries» qui est publié chez Frat Mat éditions en 2006, M. Konan explique cet oubli par ce qui suit, et je cite : «De 1994 à ce jour, cela fait beaucoup. Il a fallu choisir entre ces centaines de chroniques. Choisir c'est exclure. Il y a des articles que peut être des lecteurs auraient aimé voir dans ce recueil, soit parce qu'ils les avaient aimés, soit parce qu'ils les avaient détestés. Je m'excuse auprès d'eux. J'ai volontairement exclu de ce recueil les chroniques qui traduisent des erreurs de jugement de ma part à une période donnée. Mais je n'exclus pas la publication d'un autre recueil qui reprendrait les chroniques qui ne figurent pas dans celui-ci». Page 7
Je trouve la justification fallacieuse et pas sérieuse, pour les propos de combats tenus; et dont il semble que M.Konan ne soutienne plus aujourd'hui les lignes. M. Konan se serait il trompé de combat qu'il ne le dirait pas autrement.
De 1994 à 2006 Chronique de 12 années sèches ; Nègreries. Tel est le titre complet de l'ouvrage de 302 pages.
Les douze années de chroniques M. Konan peuvent être présentées en deux phases :
a) La première phase commence en 1994, avec l'arrivée de Bédié au pouvoir, et se termine en 1999 avec le départ de Bédié du pouvoir fuyant devant le coup d'Etat de 24 décembre. Sur cette période de six ans de chroniques, Mr Konan, dans son livre, retient 56 articles de « nègreries » des autres. Et exclu volontairement, en particulier les dix-huit articles que je vous fais parvenir. Pourquoi donc cet abandon ? Mr Konan répond « J'ai volontairement exclu de ce recueil les chroniques qui traduisent des erreurs de jugement de ma part à une période donnée ». Les textes concernés sont pourtant violents, engagés et ivoiritaires. Ce sont des textes de combat. Mais quel était donc son combat à cette époque ? L'intellectuel peut il se dédouaner simplement en disant qu'il faisait, ou qu'il a fait des erreurs de jugement au moment où il faisait baver sa plume ? Les erreurs viennent elles des méthodes de l'intello, de ses doctrines ou bien simplement de ses haines dont il serait le prisonnier ?
Les propos tenus ont expliqué en partie le coup d'Etat de 1999. Les erreurs de jugement d'un intello ont fait des dégâts dans la cohésion sociale. Aujourd'hui M. Konan est reparti pour un autre combat. Mesure-t-on le risque à l'écouter si demain il nous disait de nouveau que des erreurs de jugements l'aveuglaient aux moments où il écrivait ses propos présentés aujourd'hui comme politiquement correct ? Peut-on fuir les conséquences de nos écrits et nous cacher derrière les erreurs de jugement ? N'est pas trop facile ? L'intellect doit il être sacrifié sur l'autel des péripéties politiques ou doit il être ancré dans des convictions solides ? Il y a dans l'attitude de M. Konan un biais politique qu'il ne peut avouer. M. Konan tente de dissimuler ses chroniques sataniques dont il a peut être honte aujourd'hui. Mais pourquoi donc ? Peut-il nous expliquer pourquoi ses erreurs de jugement se sont manifestées et comment il en est venu à les comprendre et à les abandonner ? Quelles garanties l'écrivain nous donne t-il quant à la valeur pérenne des ses pensées, propos et écrits?
Prisonnier de ses haines
b) La seconde phase des textes publiés dans « nègreries » commence en novembre 2002, après l'installation de la rébellion armée qui, en septembre, a tenté de renverser le pouvoir de la Refondation. Cette phase dure cinq ans et elle se termine en juillet 2006. Donc elle est plus courte que la première phase. Cependant, dans cette seconde phase, M. Konan sélectionne volontairement 84 textes soit 33% plus de textes que dans la première pourtant plus longue et dans laquelle il ne sélectionne que 56 textes. (Voyez vous-même 6ans pour 56 textes et 5 ans pour 84 textes). Ici aussi il y a un biais politique intellectuellement difficile à cacher. La Refondation sous la guerre est plus facile à attaquer et « les erreurs de jugement » pourront toujours être évoquées comme dans la première phase. L'intellectuel sacrifie encore une fois son intellect à la politique politicienne, celle des raccourcis, de la futilité, de la mode, de la vogue, du populisme. Sans méthodes et sans convictions. Faut-il consommer sans précaution les écrits de M. Konan si l'on n'a aucune assurance sur le service après vente des idées qu'il nous propose ?
Un intellectuel doit avoir des convictions quand il descend dans l'arène politique. S'il vogue au gré des courants politiques alors il ne peut être que mercenaire de l'écriture. M. Konan a volontairement exclu les articles dans lesquels il défendait le pouvoir de Bédié et non ses propres convictions à lui Venance. Il a écrit aussi pour défendre la France mais pas ses propres convictions. Maintenant il écrit de nouveau. Bonne lecture à tous ceux qui ces derniers temps raffolent de ce qui sort de sa plume. Mais assurons nous de savoir qui il défend cette fois ? Pour qui écrit-il cette fois et pour quoi surtout ? Lorsque la plume se met au service d'ambitions sans convictions elle conduit à de Nègreries. M. Konan aime à parler des Nègreries de ses adversaires politiques mais les siennes sont classées dans le casier des « erreurs de jugement ». Elles sont donc classées ainsi sans suites. Pondre des écrits, pousser les gens à avoir peur des lendemains, leurs pronostiquer des demi vérités et de demi mensonges, puis leur dire que la page est tournée lorsque le chaos survient est inacceptable intellectuellement et irresponsable Politiquement. Le biais Politique est flagrant. Encore faut-il l'assumer entièrement et sans faux fuyant.
Il se pose simplement la question de la responsabilité sociale de l'intellectuel, ce producteur de mots, d'idées, de concepts, de doctrines, d'idéologies et de «prêt à penser». Attention donc.
Mamadou Koulibaly
(Source: www.macotedivoire.info)