Récusation des cadres Pdci et Rdr : Le Fpi libère ses ennemis jurés et confirme leur leadership

Après avoir créé artificiellement et superficiellement une crise pour s`en servir comme alibi pour reporter pour la énième fois l`élection présidentielle, à savoir le croisement d`électeurs potentiels susceptibles d`être repêchés sur la liste définitive en cours de confection, le chef de la refondation ouvertement défié par la rue à l`instigation de l`opposition incarnée par le RHDP, se réfugie dans un subterfuge. Le candidat du FPI dissout le gouvernement, fruit d`accords internationaux, en abusant des termes de l`article 48 de la constitution. Tout ceci pour avoir la tête de Robert Beugré Mambé dont la résistance contre l`arbitraire et la manigance l`a complètement désarmé et, en même temps, éloigné son rêve d`une réélection sans élection désormais devenue une fixation.
De l`échec de la tentative de coup d`Etat du président-candidat en sursis, on découvre chaque jour un éclairage nouveau mais obéissant à un mode typique de gouverner : le despotisme qui confère le droit de vie et de mort sur le citoyen relégué au rang de sujet.
J`ai vérifié la vanité d`une telle bassesse sur ma propre peau, pour faute de lèse-majesté. J`en suis sorti indemne grâce à une mobilisation extraordinaire qui a suscité un élan de solidarité qui a dépassé ma simple personne. Sans ces deux facteurs, je ne serais pas là aujourd`hui en train de vous entretenir des maux de la République. C`est pour avoir expérimenté, à mon corps défendant, les coups bas du chef des refondateurs que je ressens la gravité et la souffrance de certains ministres, surtout du RHDP, mis sur la touche à la faveur de la dissolution improvisée et injustifiable du gouvernement. Mais que les uns et les autres se rassurent. Nos ministres sortis du gouvernement sont tous sereins et en pleine forme. Aucun d`eux n`est tombé malade.
Ainsi, après avoir reculé devant ses propres injonctions ( formation du nouveau gouvernement en 48 heures, ministres technocrates et CEI totalement refondue), le président-candidat dévoile les vraies raisons d`une dissolution bizarre et inattendue. Avant tout, ces deux manœuvres lui permettront de gagner du temps sur le calendrier électoral dont il ne veut entendre parler, même en songe. Ensuite, la confusion créée par la fausse affaire Mambé va l`aider à se débarrasser de quelques membres du gouvernement contre lesquels il nourrissait quelques griefs. Il lui fallait donc faire d`une pierre deux coups sans se mettre à dos la communauté internationale.
Pour faire bonne mesure ou plutôt pour noyer le poisson, le capitaine des refondateurs licencie trois ministres représentants de son parti pour des raisons qui lui sont propres. Ces trois malheureux furent promptement remplacés par des pions dénichés dans les fiefs où le combat s`avère d`ores et déjà rude pour le FPI et son candidat.
S`agissant des personnalités issues des rangs de l`opposition, si elles ont été priées de quitter le gouvernement à l`injonction du candidat des refondateurs, c`est tout simplement parce qu`elles sont compétentes et, surtout considérées comme des étoiles montantes dans leurs régions respectives. Il s`agit de Achy Patrick, Allah Kouadio Rémi, Amah Tehoua, Mabry Toikeusse, Gon Coulibaly, Amon Tanoh et Hamed Bakayoko. Ce sont les emmerdeurs qui empêchaient la refondation de tourner en rond en mettant leur sérieux et leur compétence avérée au service des Ivoiriens. Un crime impardonnable chez des frontistes dont la seule compétence réside dans le détournement des deniers publics.
Ici, le cas du ministre Achy Patrick mérite que je m`y arrête. En effet, voilà un technocrate pluridisciplinaire qui, une fois nommé au gouvernement, a pris son travail tellement au sérieux que des voix se sont élevées contre sa présence jugée timorée sinon rare dans les réunions du PDCI. D`autres sont allés jusqu`à l`accuser de faire le jeu du candidat des refondateurs. Curieusement, au lieu d`être fier d`un tel collaborateur dont il s`attribue les projets pour sa propagande, au contraire, c`est sur lui que le président-candidat jette tout son dévolu. N`est-ce pas étrange pour quelqu`un qui avoue avoir dédié toute sa vie à la politique ? A l`heure où les populations frappées des mille maux de la refondation ne savent plus où donner de la tête, c`est le moment qu`il choisit pour se séparer d`un des rares ministres attachés à faire du développement en prenant leur travail très au sérieux. A-t-on jamais vu bouger le candidat du FPI à l`intérieur du pays sans avoir Achi Patrick à ses côtés ? A-t-il hésité une seule fois à mettre sa compétence à contribution devant les populations à qui il offrait des montagnes de promesses démagogiques ? Alors, pourquoi nourrit-il une haine aussi viscérale à l`endroit du fils d`Adzopé ?
En fait, Achi Patrick était devenu au fil des ans et malgré la cohabitation forcée, une bête noire pour le pouvoir FPI. Lui et ses collègues amis ont été chassés du gouvernement par le patron du FPI parce qu`ils ont été les bons élèves de la classe. Et Achi Patrick a bien travaillé. Peu importe pour les frontistes le labeur bien fait pour leur candidat, l`essentiel pour eux c`était de se débarrasser d`une personnalité très gênante pour sa campagne en pays Attié. Qu`importe les nombreuses couleuvres qu`il a dû avaler pour sauver la face au champion des élections. Ce dernier voulait la tête du ministre technocrate des infrastructures économiques, un point c`est tout.
Cela va de soi, le candidat du FPI oublie que pour les Attié, Achi Patrick, indépendamment de la question politique, est devenu l`espérance d`une vie meilleure. Par exemple, durant la visite du président Bédié dans la région, on a entendu les populations dire : partout où va Achi, c`est là où nous sommes ; son parti, c`est notre parti. Or, prisonnier de son devoir de solidarité et de loyauté envers le gouvernement dont il était membre, il avait pieds et poings liés. Malgré cela, les observateurs sont unanimes pour dire qu`il a travaillé efficacement. D`où la peur compréhensible, mais non justifiée, du candidat de la refondation. Maintenant que le jeune leader des Attié est libéré pour travailler au profit des populations et de son parti, qu`adviendra-t-il de lui ? Osera-t-on l`arrêter ou le tuer afin de l`empêcher d`agir pour le bien-être des siens ?
Aujourd`hui, le PDCI dit un grand merci au chef de la refondation qui a finalement libéré un leader qui a su ramener le peuple Akyé au PDCI après ses longues années de brouillard passées au FPI, un parti ingrat replié sur un ethno-tribalisme désuet. Par son travail au service du développement du pays Attié, Achi Patrick a su créer un vrai consensus autour de son nom si bien que le FPI est devenu une petite minorité dans toute la région avec le ralliement massif et sincère de ceux et celles qui, il n` y a pas encore longtemps, agitaient fièrement le drapeau de la refondation. La dernière tournée de campagne électorale du président Henri Konan Bédié, le candidat du PDCI, grâce à Achi Patrick, a été un triomphe et un plébiscite avant l`heure. Telle est l`arme du délit qui agite les jours et les nuits du candidat auto-proclamé candidat des Ivoiriens. Que n`aurait-il pas offert à ce brillant technocrate pour le débaucher du PDCI? C`est cette fidélité à un parti et à une certaine vision de la société au sein de son parti qui est la cause de sa disgrâce et de celle du premier gouvernement de Soro.
Avec une telle bassesse au pouvoir, le RHDP ne peut que vivre sur ses gardes et les nouveaux ministres qu`il y a délégués sont avertis et savent avec qui ils sont appelés à cohabiter. Quant à Achi Patrick, l`épouvantail pour le FPI en pays Attié, Allah Kouadio Remi devenu gênant à Toumodi, Amah Tehoua qui panique Affy Nguessan et aux autres ministres du RHDP mis sur la touche par la volonté arbitraire du roi, je dis ceci : du courage, Dieu n`oublie pas ses fils méritants ; ce n`est que partie remise. Tant que la marche continue, les bras continueront de se balancer.
Le RHDP, fort de l`expérience vécue ces dernières années, ne peut que redoubler sa vigilance; Il doit être prêt à tout moment pour relever les nouveaux défis s`il ne tient pas à abriter en son sein d`éternels récusés que nous sommes désormais. Il ne faudrait pas que le sort qui m`a été réservé une fois sorti du gouvernement se répète au détriment des ministres qui viennent de quitter le gouvernement avec de faux procès sur la base de faux dossiers.
Merci au candidat-président d`avoir reconnu la valeur des militants du PDCI-RDA. Continuez à haïr et à rejeter, le RHDP vous en saura gré après votre défaite qui vous libérera, enfin, de vos malices.

Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député de Tanda
Délégué départemental PDCI-RDA. Tanda I