Une cérémonie sobre mais qui n’a rien perdu de sa solennité. En témoigne la présence de la Primature, à travers le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, d’un représentant du ministère de l’Intérieur, ainsi que de l’ONUCI. La passation des charges entre l’ancien président de la CEI, Beugré Mambé et son successeur, Youssouf Bakayoko s’est déroulée sans tambours ni grelots. Après le mot introductif du Directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, le secrétaire administratif de l’Institution a procédé à la lecture du procès verbal de la passation des charges. Celui-ci mentionne l’état de l’Institution en terme financier, de travail déjà abattu, etc. Tous les différents documents afférents au fonctionnement et archives ont été symboliquement remis dans un parafeur par Beugré Mambé à son successeur. Chacun d’eux, a apposé sa signature au bas du document. Le président sortant a été le premier à prendre la parole. D’entré, il a rendu gloire à Dieu qui lui a lui a permis, selon ses propres expressions de « réaliser 95% du travail du processus électoral ». Il a, ensuite, remercié « les plus hautes autorités de l’Etat », ainsi que la communauté nationale, les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Côte d’Ivoire dont le soutien, a-t-il affirmé, aura été très déterminant dans l’accomplissement de sa tâche. Il a salué l’esprit de dévouement de ses ex-collaborateurs, surtout les commissaires locaux qui ont, selon lui, « bravé les intempéries de toutes sortes pour consolider les acquis et ouvrir de nouvelles perspectives ». A la nouvelle équipe qui prend les rênes de la CEI, il a prévenu de la délicatesse de la tâche qui l’attend. Il s’agira, a-t-il souligné de « réaliser la conciliation des contraires en permanence pour le bonheur de tous les Ivoiriens ». En bon homme de Dieu, Mambé a, enfin, prié pour Youssouf Bakayoko et ses collaborateurs pour que « Dieu Tout Puissant les accompagne et les protège ». Prenant la parole à son tour, le nouveau président de la CEI a souligné l’aspect paradoxal que revêt toute cérémonie de passation de charges. Car, a-t-il dit, il s’agit d’« opérer un changement et s’inscrire dans la continuité, deux volontés en apparence contradictoires ». Ensuite, il a placé cette cérémonie sous le signe de « la sérénité retrouvée et la confiance réaffirmée sans lesquelles, il n’y a plus de nation digne de ce nom ». Il a rendu hommage à son prédécesseur dont la tâche, a-t-il noté, a été « difficile comme peuvent l’être les missions délicates que doivent remplir et assumer les serviteurs de l’Etat ». Le président Bakayoko a souligné l’importance de la tâche qui l’attend et dont il a conscience de la délicatesse. C’est pourquoi, ses collaborateurs et lui se voient en soldats qui sont en mission commandée pour la Nation. « Nous sommes en opération commandée pour accomplir une mission prioritaire, celle d’organiser des consultations électorales qui permettront à la population ivoirienne dans toute la richesse de sa diversité d’investir sa confiance aux responsables politiques ». Pour réussir ce vaste chantier, le nouveau patron de la CEI entend s’appuyer sur l’expertise des cadres ivoiriens, des structures techniques et la collaboration franche des membres de l’Institution. A ce sujet, il a demandé à tous ses collaborateurs de se défaire de leur manteau de parti politique.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté
