Ministère du Sport: Mel Théodore dérape déjà

«Je n’aime pas le football». Cette phrase sortie tout droit de la bouche et du conscient du nouveau ministre du sport ivoirien fait froid dans le dos. En faisant cette boutade, l’ex-ministre chargé de la propreté de nos villes voulait certainement marquer un coup. Et bien ! Il l’a réussi. Mais l’ancien maire de Cocody ne nous apprend rien en réalité. Sa morve pour le sport le plus populaire de Côte d’Ivoire n’aurait en réalité dérangé personne s’il n’avait pas été parachuté au premier rang de ce département. L’homme, qui tient désormais les rênes de notre sport, affirme détester la discipline que tous les Ivoiriens ou presque aiment comme une seconde religion. Il n’aime pas le seul sport qui déchaîne toutes les passions en Côte d’Ivoire. Le seul sport qui oblige l’Etat à organiser un Conseil de ministres spécial. Le seul sport qui oblige la tenue d’un débat national. Imaginez un responsable de sport américain dire qu’il déteste, le football américain, le baseball ou encore le basket-ball. Ou un ministre thaïlandais de l’Agriculture affirmer qu’il déteste la culture du riz. Cette sortie de Mel Eg Théodore situe aisément sur la capacité de l’homme. Il ne peut rien apporter au sport en général et rien de potable au football. De toutes les façons que Mel se rassure. Les Ivoiriens, dans leur grande majorité, n’attendent rien de lui dans sa nouvelle fonction. Tous ceux qui l’ont vu transformer le carrefour de l’Indénié en une grande poubelle ne rêve d’aucun miracle le concernant. Mais à défaut d’aimer le football, notre sport roi, qu’il fasse tout de même l’économie de ses états d’âme. Il n’est pas là pour aimer ou détester tel ou tel sport. Son rôle, c’est de veiller au développement du sport ivoirien et le football ne peut y échapper. Que Mel le veule ou pas, il sera bien obligé de mettre le football au premier plan. Parce que c’est le choix du peuple. S’il le souhaite, il pourra développer tous les sports qu’il aime. Mais s’il s’amuse, un seul instant à ignorer ce qui est de loin l’opium du peuple ivoirien (le football) qu’il sache que les Ivoiriens le lui feront payer cash. Qu’il demande à Jacques Anouma la pression qu’il a actuellement depuis la désastreuse campagne de Cabinda et il comprendra l’ampleur du football dans la société ivoirienne. Sinon, s’il s’entête à détester le football, c’est lui-même que les Ivoiriens vont détester.

Koné Lassiné