8 ans après la crise armée qui a secoué la Côte d’Ivoire, l’on est encore à se demander si les motivations réelles de ce conflit ne sont pas ailleurs. Tant cette guerre a permis à une classe de la population ivoirienne de s’inscrire sur le tableau des hommes les plus riches. Au point qu’il est difficile aujourd’hui de cesser les palabres.
Aussi curieux que cela puisse paraitre, voilà 8 bonnes années que les armes se sont tues. Et pourtant, la paix ne semble pas encore atterrir en Eburnie. Pour la simple raison que loin des armes, les différents protagonistes s’enrichissent pendant que le pays s’appauvrit. En effet, un 19 septembre 2002, une crise éclate au pays d’Houphouët Boigny. Les raisons, rétablir la politique de justice et d’hospitalité que connaissait jadis ce pays, nous attend-on dit. Aujourd’hui, en lieu et place du rétablissement de la justice, l’on constate que la guerre ivoirienne a plutôt enrichi des personnes tant du coté de l’ex - rébellion, du clan présidentiel que de l’opposition.
Sous la zone présidentielle
Le constat d’enrichissement illicite est indiscutable en zone gouvernementale. Des hommes ont utilisé la guerre pour se sucrer sur le dos du contribuable ivoirien. Nul n’est sans ignorer que de nombreuses entreprises et la filière café cacao ont été pourvoyeuses de fonds pour soutenir l’effort de guerre. De fait, une vanne ouverte aux détournements et autres délits. En marge de cela, on peut citer entre autres les sorties massives d’argent sans justificatifs valables pour soutenir et entretenir les bandes armées, les marcheurs et autres milices. A titre d’exemple, une seule sortie de la galaxie patriotique pouvait être financée à hauteur de 25 millions de nos francs, pour dit-on, offrir de l’eau à boire aux marcheurs et les entretenir. Tout un pécule qui sortait des caisses de l’Etat pour tomber dans les poches de ces nouveaux et subits défenseurs de la République. De même, l’on a remarqué en territoire gouvernemental, une prolifération de stations service, des constructions pharaoniques qui sortent de terre de façon vertigineuse. Renseignements pris, il se raconte que celles-ci sont l’œuvre des barons du front populaire ivoirien. Ainsi, une minorité se met plein les poches pendant qu’on chante aux populations que la guerre a eu des conséquences difficiles sur l’économie du pays.
Sous la zone Forces Nouvelles
On se souvient, en zone CNO, le changement brutal des motivations de guerre avait vite fait de créer une situation de conflit de leadership entre les ténors de l’ex rébellion. Un clash qui serait en réalité parti des intérêts pécuniaires. Au point que depuis l’accord de cessez-le-feu signé à Lomé sous l’auspice de feu le Président Eyadèma, les chefs de guerre baptisés en com-zone, vivent en Seigneurs de guerre s’adonnant aux trafics de tous genres dont ils tirent des bénéfices juteux. Une situation bien décrite par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique à travers son article, « Côte d’Ivoire, tout sur les seigneurs du Nord » dont nous présentons quelques extraits.
« Le redéploiement de l’administration, le retour de l’Etat de droit, la collecte de l’impôt par le Trésor public sont loin d’être effectifs…(…)…mais le vrai pouvoir reste à la rébellion. Au bilan, le seul domaine qui soit revenu réellement aux pouvoirs publics est l’immatriculation des véhicules à Bouaké…Pourtant, et c’est le paradoxe de cette crise ivoirienne, les armes se sont tues depuis longtemps et les violences sont assez limitées…les milices contrôlent 60% du pays(…) Et pour cause ! Ils tirent de juteux bénéfices de l’exploitation et du trafic des ressources naturelles (cacao, coton, bois, noix de cajou, or et diamant), et perçoivent des taxes sur le trafic routier et sur les services publics comme l’électricité que le gouvernement fournit pourtant gratuitement à la population. Ils ont également investi dans l’immobilier et se sont approprié ou ont donné en gérance à des proches de nombreux hôtels, boîtes de nuit, commerces, stations-service…Selon le ministère de l’Economie et des finances, ce business pourrait leur rapporter quelques 60 milliards de francs CFA par an. Une rente providentielle pour laquelle les seigneurs de guerre n’hésitent pas à se battre. Même entre eux. En mai 2008, Issiaka Ouattara, alias wattao, a déposé le com zone de Vavoua et Séguéla, Zakaria Koné, aujourd’hui en exil au Burkina. Officiellement, le chef d’état major adjoint des FN réagissait à des actes d’insubordination, mais il en a surtout profité pour mettre la main sur le commerce du cacao. Quelques 128.000 tonnes sont exportées illégalement par les ex rebelles vers les ports du Togo, du Ghana et dans une moindre mesure, du Sénégal et de Guinée. Selon l’ONU, Wattao en tirerait près de 640 millions de FCFA de recettes annuelles. L’ancien caporal est également impliqué dans la production musicale et le commerce de voitures…. »Fin de citation.
Outre cela, la zone forestière constituant le 7ème parallèle a été complètement vendue par le Cdt Wattao à des exploitants forestiers de nationalité libanaise au grand dam des populations de Vavoua, Séguéla, Mankono à plus de 2 milliards de francs CFA. Une énormité que Koné Zakaria, n’aurait jamais fait parce que conscient du fait que cela constituait la richesse de ses parents du Nord. Pis, quand on se rend à Bouaké ou dans les grandes villes des ex zones de guerre, des faquins roulent carrosse avec un embonpoint à vous couper le souffle. Tant ces derniers y mènent une vie de pacha, quand certains se permettent de faire du shopping à Dubaï, aux Bahamas et dans les grandes capitales occidentales comme s’ils allaient au petit marché de Djamourou. Quand ceux-ci ne se font pas parler d’eux dans les capitales de la sous région où des faramineux châteaux sont achetés ou construits à des coûts pompeux.
Du côté du RHDP
Contrairement à ce qu’on croirait, l’opposition ivoirienne, ou du moins, les leaders, ont aussi leur part de gâteau. En effet, s’ils ne traitent pas en sourdine avec les chefs de guerre, ils le font avec le pouvoir de Laurent Gbagbo. Sinon comment comprendre leurs jérémiades à chaque fois que l’on approche de la sortie du tunnel. Car, ce que les leaders de l’opposition cachent à leurs militants, c’est que depuis les accords de Marcoussis, ceux-ci ont fait fi de tous leurs désaccords avec le parti au pouvoir, pour s’entendre sur le financement de leurs partis politiques. Une véritable manne financière qui avoisinerait jusqu’à ce jour plus de 30 milliards que leur donne le président Gbagbo pour entretenir les différents partis politiques. Mieux, certains mêmes sont des partenaires d’affaires aussi bien des hommes du pouvoir que de l’ex rébellion. Qui pour le besoin de la cause, se sont vendus corps et âmes aussi bien au pouvoir qu’aux forces nouvelles.
En définitive, la situation de mi-crise, mi-paix que vit la Côte d’Ivoire aura été un créneau porteur d’affaires au point qu’on pourrait parler de business- war. Et qualifiée de telle façon, sans être pessimiste, il serait difficile qu’elle trouve une issue de paix. Un retour à la paix qui serait en fait annonciateur de la mort de la poule aux œufs d’or.
YANN-INES
Aussi curieux que cela puisse paraitre, voilà 8 bonnes années que les armes se sont tues. Et pourtant, la paix ne semble pas encore atterrir en Eburnie. Pour la simple raison que loin des armes, les différents protagonistes s’enrichissent pendant que le pays s’appauvrit. En effet, un 19 septembre 2002, une crise éclate au pays d’Houphouët Boigny. Les raisons, rétablir la politique de justice et d’hospitalité que connaissait jadis ce pays, nous attend-on dit. Aujourd’hui, en lieu et place du rétablissement de la justice, l’on constate que la guerre ivoirienne a plutôt enrichi des personnes tant du coté de l’ex - rébellion, du clan présidentiel que de l’opposition.
Sous la zone présidentielle
Le constat d’enrichissement illicite est indiscutable en zone gouvernementale. Des hommes ont utilisé la guerre pour se sucrer sur le dos du contribuable ivoirien. Nul n’est sans ignorer que de nombreuses entreprises et la filière café cacao ont été pourvoyeuses de fonds pour soutenir l’effort de guerre. De fait, une vanne ouverte aux détournements et autres délits. En marge de cela, on peut citer entre autres les sorties massives d’argent sans justificatifs valables pour soutenir et entretenir les bandes armées, les marcheurs et autres milices. A titre d’exemple, une seule sortie de la galaxie patriotique pouvait être financée à hauteur de 25 millions de nos francs, pour dit-on, offrir de l’eau à boire aux marcheurs et les entretenir. Tout un pécule qui sortait des caisses de l’Etat pour tomber dans les poches de ces nouveaux et subits défenseurs de la République. De même, l’on a remarqué en territoire gouvernemental, une prolifération de stations service, des constructions pharaoniques qui sortent de terre de façon vertigineuse. Renseignements pris, il se raconte que celles-ci sont l’œuvre des barons du front populaire ivoirien. Ainsi, une minorité se met plein les poches pendant qu’on chante aux populations que la guerre a eu des conséquences difficiles sur l’économie du pays.
Sous la zone Forces Nouvelles
On se souvient, en zone CNO, le changement brutal des motivations de guerre avait vite fait de créer une situation de conflit de leadership entre les ténors de l’ex rébellion. Un clash qui serait en réalité parti des intérêts pécuniaires. Au point que depuis l’accord de cessez-le-feu signé à Lomé sous l’auspice de feu le Président Eyadèma, les chefs de guerre baptisés en com-zone, vivent en Seigneurs de guerre s’adonnant aux trafics de tous genres dont ils tirent des bénéfices juteux. Une situation bien décrite par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique à travers son article, « Côte d’Ivoire, tout sur les seigneurs du Nord » dont nous présentons quelques extraits.
« Le redéploiement de l’administration, le retour de l’Etat de droit, la collecte de l’impôt par le Trésor public sont loin d’être effectifs…(…)…mais le vrai pouvoir reste à la rébellion. Au bilan, le seul domaine qui soit revenu réellement aux pouvoirs publics est l’immatriculation des véhicules à Bouaké…Pourtant, et c’est le paradoxe de cette crise ivoirienne, les armes se sont tues depuis longtemps et les violences sont assez limitées…les milices contrôlent 60% du pays(…) Et pour cause ! Ils tirent de juteux bénéfices de l’exploitation et du trafic des ressources naturelles (cacao, coton, bois, noix de cajou, or et diamant), et perçoivent des taxes sur le trafic routier et sur les services publics comme l’électricité que le gouvernement fournit pourtant gratuitement à la population. Ils ont également investi dans l’immobilier et se sont approprié ou ont donné en gérance à des proches de nombreux hôtels, boîtes de nuit, commerces, stations-service…Selon le ministère de l’Economie et des finances, ce business pourrait leur rapporter quelques 60 milliards de francs CFA par an. Une rente providentielle pour laquelle les seigneurs de guerre n’hésitent pas à se battre. Même entre eux. En mai 2008, Issiaka Ouattara, alias wattao, a déposé le com zone de Vavoua et Séguéla, Zakaria Koné, aujourd’hui en exil au Burkina. Officiellement, le chef d’état major adjoint des FN réagissait à des actes d’insubordination, mais il en a surtout profité pour mettre la main sur le commerce du cacao. Quelques 128.000 tonnes sont exportées illégalement par les ex rebelles vers les ports du Togo, du Ghana et dans une moindre mesure, du Sénégal et de Guinée. Selon l’ONU, Wattao en tirerait près de 640 millions de FCFA de recettes annuelles. L’ancien caporal est également impliqué dans la production musicale et le commerce de voitures…. »Fin de citation.
Outre cela, la zone forestière constituant le 7ème parallèle a été complètement vendue par le Cdt Wattao à des exploitants forestiers de nationalité libanaise au grand dam des populations de Vavoua, Séguéla, Mankono à plus de 2 milliards de francs CFA. Une énormité que Koné Zakaria, n’aurait jamais fait parce que conscient du fait que cela constituait la richesse de ses parents du Nord. Pis, quand on se rend à Bouaké ou dans les grandes villes des ex zones de guerre, des faquins roulent carrosse avec un embonpoint à vous couper le souffle. Tant ces derniers y mènent une vie de pacha, quand certains se permettent de faire du shopping à Dubaï, aux Bahamas et dans les grandes capitales occidentales comme s’ils allaient au petit marché de Djamourou. Quand ceux-ci ne se font pas parler d’eux dans les capitales de la sous région où des faramineux châteaux sont achetés ou construits à des coûts pompeux.
Du côté du RHDP
Contrairement à ce qu’on croirait, l’opposition ivoirienne, ou du moins, les leaders, ont aussi leur part de gâteau. En effet, s’ils ne traitent pas en sourdine avec les chefs de guerre, ils le font avec le pouvoir de Laurent Gbagbo. Sinon comment comprendre leurs jérémiades à chaque fois que l’on approche de la sortie du tunnel. Car, ce que les leaders de l’opposition cachent à leurs militants, c’est que depuis les accords de Marcoussis, ceux-ci ont fait fi de tous leurs désaccords avec le parti au pouvoir, pour s’entendre sur le financement de leurs partis politiques. Une véritable manne financière qui avoisinerait jusqu’à ce jour plus de 30 milliards que leur donne le président Gbagbo pour entretenir les différents partis politiques. Mieux, certains mêmes sont des partenaires d’affaires aussi bien des hommes du pouvoir que de l’ex rébellion. Qui pour le besoin de la cause, se sont vendus corps et âmes aussi bien au pouvoir qu’aux forces nouvelles.
En définitive, la situation de mi-crise, mi-paix que vit la Côte d’Ivoire aura été un créneau porteur d’affaires au point qu’on pourrait parler de business- war. Et qualifiée de telle façon, sans être pessimiste, il serait difficile qu’elle trouve une issue de paix. Un retour à la paix qui serait en fait annonciateur de la mort de la poule aux œufs d’or.
YANN-INES