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Société Publié le mardi 9 mars 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Hôpital de Koro - Palabres autour de la gestion de l’ambulance : Le médecin-chef battu à sang, son domicile saccagé et pillé

Dr Dénis Kouakou-Kouakou, médecin-chef de l’hôpital général de Koro dans la région du Bafing vit des moments difficiles depuis le lundi 08 mars 2010. Ce cadre supérieur de la santé a été battu à sang par des éléments des Forces Nouvelles et des gardes de préfecture agissant, selon le concerné, sous les ordres du Préfet de la localité M. Tola Konan. Son domicile a été également saccagé et pillé par ses agresseurs dans la nuit du dimanche au lundi 8 mars 2010.

Les activités de soins risquent d’être suspendues à partir d’aujourd’hui mardi 09 mars 2010 à l’hôpital général de Koro. La raison, les praticiens de santé protestent contre la bastonnade de leur chef et camarade Dr Dénis Kouakou. Ils envisagent déserter ce centre de santé pour signifier leur mécontentement contre ce qu’ils qualifient « d’agression physique injustifiée à domicile » contre le médecin généraliste Dr Kouakou-Kouakou. Selon des informations recueillies sur place, ce médecin en poste dans cet hôpital depuis le 08 mai 2009, a été battu à sang à son domicile le dimanche 07 mars 2010 par des éléments des Forces Nouvelles et des gardes de préfecture. Joint au téléphone, le Dr Dénis Kouakou a indiqué avoir vu ses biens saccagés et pillés. Il a souligné que ce sont environ 15 personnes qui s’en sont pris violement à lui à son domicile. « Mes agresseurs composés de gardes de corps du Préfet, de garde de préfecture et d’éléments des Forces Nouvelles qui avaient à leur tête le Préfet M. Tola lui-même et son secrétaire général M. Oupoué ont fait irruption à mon domicile le dimanche soir. Sans autre forme de procès, en présence du préfet et du secrétaire général de préfecture, ceux-ci m’ont roué de coups à la suite d’invectives humiliantes du préfet Tola. Je suis sorti de l’agression avec une hémorragie du thorax et un traumatisme crânien », a-t-il déclaré au téléphone. Avant de souligner que tout est parti d’un contentieux relatif à la gestion de l’ambulance de l’hôpital de Koro.

Le Préfet de région au banc des accusés

A en croire le cadre supérieur de la santé, suite à une demande formulée auprès du Préfet, il a été autorisé à se rendre à Daloa pour la visite technique de l’ambulance de l’hôpital. Avec au volant le chauffeur du préfet de Koro. Une fois à Daloa, le jeudi dernier, Koffi N’Zué (le chauffeur) qui n’a pu bénéficier d’une feuille de route de la part du Préfet qui estime que le requérant est frappé administrativement par la limite d’âge, déporte sa colère sur le chef de mission que le Dr Kouakou est censé être. Deux jours plus tard, soit le samedi 06 mars 2010, une rixe éclate à Daloa entre le médecin et le chauffeur N’Zué. Les deux se lancent en pleine gare routière de la cité des antilopes des propos injurieux avant de rallier Koro chacun de son côté et à ses frais. Bien avant, le chauffeur fait un premier point de la situation au téléphone au Gouverneur M. Tola contre qui le médecin aurait tenu des propos désobligeants. Sous l’effet de la colère, le Dr Kouakou aurait dit que la gestion de l’ambulance est sa prérogative et non celle du préfet. Aussi, enjoignait-il au chauffeur N’Zué de se mettre au volant de l’ambulance pour regagner Koro. Ces propos auraient été maquillés par N’Zué et présentés au Préfet comme un acte de défiance à son autorité. Après ce point au téléphone, le chauffeur arrivé à Koro le dimanche soir sans l’ambulance qu’il a abandonnée à Daloa, présente sa version des faits à son patron qui, par la suite, en compagnie du secrétaire général et de gardes de la préfecture ainsi que des éléments des FN, se rend au domicile du médecin chef de l’hôpital de la localité. Le professionnel de la santé soumis à un interrogatoire n’aura pas le temps de se défendre. Après avoir été acculé de questions, il sera tabassé par les agents aux ordres du préfet. Bien que blessé dans la chair et ayant vu ses biens saccagés et d’autres emportés, le professionnel de la santé a reçu hier une demande d’explications. Bien avant, il a saisi son syndicat (le Synacassci) dont l’actuel leader constate avec ce cas la troisième bastonnade contre un de ses camarades en zone CNO après celle survenue à Korhogo en 2008 et Séguéla en 2009. Or, le Synacassci a toujours appuyé le CNPRA pour le redéploiement des cadres supérieurs de la santé en zone CNO. Mais ce soutien à l’Etat n’a pas permis à ses militants d’échapper à des bastonnades commanditées. Pour sa part, le préfet M. Tola Konan que nous avons joint au téléphone a sollicité une équipe de reportage sur le terrain pour livrer sa version des faits.

M Tié Traoré
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