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Politique Publié le mardi 9 mars 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Interview/ Maître Bley Madeleine : ‘‘Le gouvernement Soro II ne satisfait pas les femmes’’

Maître Bley Madeleine, présidente du Réseau des Femmes des Partis Politique de Côte d’Ivoire (REFEPCI) et première vice-présidente du RDP, s’est prononcée sur le gouvernement Soro II et sur la journée internationale de la femme le 08 mars.

Pourquoi un réseau de femmes des partis politique de Côte d’Ivoire ?

Nous nous sommes rendu compte, en tant que femmes, que nous militons dans des partis politiques différents et les besoins spécifiques de la femme ne sont toujours pas pris en compte alors qu’elles ont toujours été à l’avant-garde de tous les combats. Mais, lors des partages, elles sont oubliées. Et nous, femmes, avons décidé de prendre notre destin en main, de nous engager dans la politique nationale et d’œuvrer au positionnement de la femme dans les instances de prise de décision. Nous avons donc deux préoccupations fondamentales : que la femme soit impliquée dans le processus de paix et de démocratie et surtout dans le processus électoral. Ensuite comment faire pour que la femme connaisse une promotion effective dans son positionnement national.

Etant de différents partis politique, pensez-vous que les femmes réunies au sein du réseau puissent avoir véritablement un même objectif ?

Nous l’avons déjà réussi dans la mesure où les femmes savent qu’elles mènent une lutte pour le genre au sein du réseau d’une part et tant qu’acteurs de développement. Les femmes, au départ, se regardaient en chien de faïence mais aujourd’hui, elles ont compris et sont plus que jamais unies derrière le réseau pour une lutte commune. Le réseau a débuté à sa création avec 15 partis politiques, nous sommes aujourd’hui à 22 partis. C’est là la preuve de l’unité dans la lutte des femmes de Côte d’Ivoire.

En tant que première responsable du REFEPCI, quel est votre regard sur le gouvernement Soro II et la commission électorale indépendante (CEI) ?

Nous avons été désagréablement surprises par la constitution du gouvernement Soro II. Il y a deux composants dans la société, il faudrait que ces deux composantes soient employées de manière efficiente pour le bien-être de notre pays. Notre surprise est d’autant plus désagréable parce que le président Laurent Gbagbo, dans une déclaration solennelle sur l’équité, le genre et l’égalité des chances, a parlé d’un quota de 30 pour cent, ce que nous avions salué. Nous nous rendons compte à la formation du gouvernement Soro II, le nombre de femmes décroît. Alors question, où allons-nous ? Les femmes refusent d’accepter une ‘’ évolution à reculons’’. Il faut que cela soit corrigé, la Côte d’Ivoire peut et doit rattraper cette tare.

Que fait le réseau pour rattraper ce déséquilibre ?

Le réseau a essayé de prendre le devant des choses en traduisant la déclaration du chef de l’Etat en avant-projet d’ordonnance que nous avons élaboré pour rendre effective cette déclaration sur le quota de 30%, et qui, depuis des lustres, est déposé sur la table du ministre de la famille et de la femme. Nous avons également rédigé un livre que nous avons appelé ‘’ banque de données sur la représentativité des femmes’’, ce qui nous a permis d’avoir le taux qui est en dessous de 20 pour cent. Ce livre constitue un outil de plaidoyer. Le réseau travail aussi au renforcement de ces capacités a fin que les femmes prennent pleinement conscience de leur situation. Le réseau entreprend des séminaires de formation sur le processus électoral.

Le 08 mars, c’est la journée internationale de la femme, quelles sont les attentes du réseau par rapport à cette journée ?

Cette journée doit nous servir à conquérir l’égalité dans les faits, c’est le moment idéal pour dresser le bilan des progrès qui ont été accomplis. C’est surtout l’occasion d’identifier les difficultés que les femmes doivent surmonter dans la société et les moyens à prendre pour améliorer leur condition. Nous pensons que cette journée est opportune pour les femmes.

Quel appel pouvez-vous lancer ?

Notre appel va à l’endroit du président Laurent Gbagbo. Nous lui demandons d’user de son pouvoir discrétionnaire pour aider les femmes par la prise de l’ordonnance sur le quota de 30 pour cent et de faire en sorte que ce soit effectif.
A nos leaders politiques, nous voulons leur dire que les femmes sont leur collaboratrices et notre souhait est de faire en sorte que dans toutes les décisions qu’ils prennent, ils aient le réflexe de respecter la parité ou tout au moins le quota de 30 pour cent.
Je m’adresse aussi aux femmes qui sont déjà membres du réseau, c’est de renforcer la cohésion et l’union en vue d’une lutte efficiente. A toutes celles qui ne sont pas encore membres, rejoignez le réseau pour l’épanouissement de la femme. Bonne fête à toutes les femmes et Dieu bénisse la Côte d’Ivoire, notre pays.

Réalisé par Avi Francine (Stg)
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