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Politique Publié le mardi 9 mars 2010 | Nord-Sud

Processus de sortie de crise - Roland Dagher : «Ne touchons pas aux 5 millions d`inscrits !»

M. Roland Dagher, médiateur social bien connu, tire la sonnette d'alarme sur les enjeux sociaux cruciaux qui persistent en dépit de la résolution de la dernière crise politique. Il faut en finir avec la politique pour faire place au développement estime-t-il.


La CEI a une nouvelle présidence. Le nouveau Gouvernement est enfin formé. On y retrouve tout le monde. Guillaume Soro, hier rebelle, est aujourd'hui un fervent défenseur de la paix. Au nom de celle-ci, il a failli perdre sa vie en juin 2007, l'année de la signature de l'Accord de Ouagadougou. Aujourd'hui il travaille dans l'esprit même de Félix Houphouët-Boigny, le Père de la Nation. C'est tout à son honneur, lui qui est bien obligé de naviguer parfois à contre-courant des intérêts de son propre camp et surtout de ses anciens mentors. Mais au-delà de cette considération heureuse, je me demande ce qui va fondamentalement changer dans le quotidien des Ivoiriens. Voici des semaines que nous sommes contraints de subir le délestage qu'on pourrait faire rimer, à tort ou à raison, avec sabotage. Toute chose qui en rajoute à la tension sociale qui ne cesse de monter : cherté de la vie, pauvreté galopante, difficultés d'accès aux soins pour les plus démunis… La liste est longue. Ce délestage était pourtant attendu mais personne n'a osé faire quoique ce soit contre. Prendre des initiatives en amont des problèmes pour les résorber n'est pas encore notre fort. Et ce sont les pauvres qui en pâtissent. La crise elle-même, nous a déjà fait tant de mal. Des centaines d'entreprises ont fermé du fait de la guerre. Si nous devrions encore en perdre de nouvelles -que la situation politique du pays fragilise déjà- du fait du manque d'énergie, ce serait tout simplement inacceptable.

Parlant de crise, nous sommes à même de nous demander aujourd'hui qui est derrière tout ce qui nous arrive depuis dix ans que Laurent Gbagbo est au pouvoir ? Qui empoisonne la vie de nos Institutions ? A ce sujet, il y a des rumeurs persistantes qui circulent depuis des années. Faut-il croire ou ne pas croire ? Mais la persistante de certaines rumeurs finissent par attester leur véracité…Les récentes casses, destructions et pertes en vie humaine, qui en sont les responsables ? Je le dis et le répète, rien ne doit justifier la violence aveugle d'individus contre des citoyens, des biens privés et publics de l'Etat. Nous sommes dans la même logique de ceux qui commanditent, fomentent les crises qui se cachent derrière le rideau des rumeurs pour ne pas se dévoiler. Il faut bien qu'ils nous disent au grand jour ce qu'ils veulent et qu'on avance !

Comment en sortir maintenant ? Notre voie c'est l'organisation rapide des élections pour dégager le voile de nuage qui enveloppe depuis la crise, le paysage politique ivoirien. Nos populations s'enfoncent encore plus dans la précarité. Nos indices de développement ne nous rassurent pas. Nous savons que les difficultés existentielles sont source de conflits et entretiennent des situations inflammables. Que la confiance des investisseurs et des partenaires au développement s'érode à chaque fois que l'échéance de l'élection présidentielle est repoussée, ne conforte pas la paix. C'est pour cela, à mon humble avis, qu'il faut accepter le consensus qui s'est dégagé autour la liste électorale provisoire, ladite « liste blanche » de 5.300.000 inscrits. A propos des 1.033.000 inscrits encore en litige, qu'ils aient la patience de voir leur cas réglé après les élections. Nous n'avons plus le temps et les moyens de tout reprendre à zéro. Plus de 200 milliards de nos francs pour organiser des élections, c'est déjà trop ! Il nous faut renouer avec le développement. Ne le perdons pas vue, le retour de la Banque Africaine de Développement et l'achèvement du PPTE sont conditionnés par la tenue d'élections crédibles. Alors il est urgent que tous les responsables politiques apportent leur soutien sans faille à la nouvelle équipe de la CEI, qui doit poursuivre et parachever les préparatifs des élections dans des conditions difficiles. C'est là, que se joue l'avenir de notre pays.


Roland Dagher
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