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Politique Publié le mardi 9 mars 2010 | Le Mandat

Hold-up électoral - Pourquoi l’opposition doit rester vigilante

Le refrain que les Ivoiriens fredonnent aujourd’hui en chœur reste « les élections ». Parce qu’ils ont la certitude la plus totale que seules des élections transparentes et équitables peuvent les sortir de la crise dans laquelle ils se sont embourbés. Dans leur quête de ce rendez-vous électoral dans lequel chacun pense avoir les mêmes chances d’accéder au trône national, au même titre que les autres, l’idée des fraudes électorales dont font usage les régimes au pouvoir pour s’y éterniser, hante les esprits. En effet, l’Afrique est malade de sa démocratie. Un vocable que les tenants du pouvoir en Afrique utilisent comme un opium contre le peuple pour l’endormir et l’immoler sur l’autel des intérêts personnels. Selon la démocratie à l’africaine, c’est la minorité au pouvoir qui a toujours raison de la majorité hors du pouvoir. Ainsi, les régimes au pouvoir qui organisent les élections les gagnent toujours. Pour y parvenir, les chefs d’Etat au pouvoir s’évertuent d’abord à maîtriser l’appareil électoral dans son entièreté. Après quoi, le vote n’est qu’une simple formalité pour la conservation de leur trône. Et le peuple qui se sent frustré par des résultats loin de refléter les réalités du terrain, n’a que les manifestations de rue pour protester. Là aussi, le pouvoir réélu ne lésine point sur les moyens pour brimer les manifestants et casser l’opposition. Certains leaders de l’opposition sont arrêtés et jetés en prison, pendant que d’autres sont contraints à l’exil. Et c’est de cette façon que bon nombre de pouvoirs se sont consolidés. Depuis 2005, cette recette semble avoir de fervents adeptes en Côte d’Ivoire. Le camp présidentiel qui ne veut pas aller n’importe comment aux élections, semble avoir trouvé son chemin dans cette voie. L’on a encore en mémoire la grande artillerie utilisée par Laurent Gbagbo dans la bataille pour le contrôle de la CEI qui l’a opposé au RHDP. Le refus de Robert Mambé de s’aligner à la cause du camp présidentiel a amené le chef de l’Etat à user abusivement de l’article 48 de la constitution pour dissoudre et la CEI et le gouvernement. C’est tout dire sur l’intérêt que le chef de l’Etat accorde au contrôle de cette institution. Laurent Gbagbo qui ne veut pas aller comme un mouton aux élections, a réussi à faire partir Mambé. Une victoire que le camp présidentiel a saluée à sa juste valeur. Pour Laurent Gbagbo et ses affidés, gagner la bataille pour le contrôle de le CEI, c’est affecter un coefficient supérieur à ses chances de gagner les prochaines élections. L’enjeu en vaut la chandelle. Car, à ces élections, ce ne seront pas ceux qui auront la majorité sociologique, voire numérique qui gagneront, mais ceux qui auront les moyens d’inverser les résultats en leur faveur. Et le jour où le chef de l’Etat se résoudra à aller aux élections, c’est qu’il aura eu la certitude de « remporter » ces élections. C`est-à-dire qu’il aura eu les moyens de manipuler les résultats à sa guise et les moyens de museler l’opposition. Ce sont toujours les conditions qu’il faut remplir, quand on est au pouvoir, avant d’aller aux élections en Afrique. Quels que soient les résultats et les manières de les obtenir, la communauté internationale finit toujours par s’aligner et apporter son soutien au président réélu. Aujourd’hui, la grande question reste de savoir si « l’enfant des élections » va faire l’exception à cette règle. A la lecture des faits énumérés plus haut, il y a de quoi s’inquiéter. Car l’historien a de fortes chances d’appliquer la potion magique à la lettre.

Rodolphe Flaha
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