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Économie Publié le mercredi 10 mars 2010 | Le Nouveau Navire

Interview - Stéphane Eholié (Dg SIMAT) : " Que les états généraux de la mer puissent se tenir … "

Après la célébration du partenariat entre Simat et Panalpina la semaine surpassée, Stéphane Eholié s'est confié à nous. Dans un langage franc et sans faux fuyant, il se prononce sur l'actualité maritime et portuaire.


Les groupes Simat et Panalpina ont accordé leurs violons récemment. Pouviez-vous revenir sur les grandes lignes de ce partenariat ?

Je vous remercie. Disons que c'est un partenariat assez extraordinaire. Parce que Panalpina est le 3ème groupe mondial de transport de marchandises maritime qui s'est associé à un groupe local (Simat), qui doit être aussi 3ème ou 4ème dans le secteur portuaire. Il faut voir cela comme des messages très forts. Une multinationale qui s'est installée en Afrique mais qui cherche à nouer un partenariat avec une entreprise locale. Aujourd'hui, l'on parle de partenariat Nord-Sud, pourquoi pas dans le futur parler des partenariats Sud-Sud ? Aujourd'hui on parle de mondialisation, de globalisation, l'Afrique ne doit pas être en reste. La Côte d'Ivoire au niveau de l'Afrique noire doit être une locomotive. Mais avouons que ce partenariat est une grande opportunité pour nous. Il nous permettra de ratisser le large. Et de pouvoir vendre clef en main des expéditions, d'offrir à nos clients des services en plus de ceux qui existent déjà.


Vous êtes une jeune entreprise de manutention, quels sont les problèmes que vous rencontrez ?

Nous faisons un métier assez complexe. Dans la mesure où tous les jours il y a des problèmes. C'est vrai que nous sommes une jeune entreprise, nous entrons dans notre 10ème année d'existence. C'est un métier à haute intensité qui nécessite assez de moyens. Mais nous jouons un peu dans la cour des grands.

Ce qui n'est pas évident. Sachant que nous n'avons pas les mêmes moyens que ces multinationales qui exercent dans d'autres domaines d'activités. C'est en cela que j'ai dit plus haut que le partenariat entre la Simat et Panalpina est une bonne chose.

Nos problèmes sont ceux de croissance, de financement, mais surtout ce qui a été un peu dommageable pour nous en 2009, c’est la crise des dockers. Elle nous a créé un manque à gagner assez important.

Parlant des grèves des dockers, elles ont considérablement écorché les activités maritimes et portuaires l'année dernière. Quel bilan faites-vous de l'année 2009 ?

Il est mitigé. Il aurait pu être meilleur. Quand vous faites des bateaux de sacheries et qu'au lieu de le faire en dix jours, vous le faites en un mois, voire plus, il est clair que le bilan peut être tout à fait mitigé. Aujourd'hui dans notre métier, on parle de sécurisation de marchandises, des opérations, d'amélioration de la cadence, il est évident qu'avec la grève des dockers, l'un ou l'autre n'a pas été au rendez-vous. L'état d'esprit n'était pas bon, cela ne nous a pas permis de travailler en toute célérité. Ce qui signifie qu'il n'y a pas eu de business, puisque plusieurs marchandises du Burkina et du Mali ont été détournées sur d'autres ports avec ces grèves. On espère revenir à la normale et que tout le monde saura raison garder en conduisant l'objectif qui est le travail.


Que pensez-vous de l'organisation des assises des états généraux de la mer ?

C'est une belle initiative de faire les états généraux de la mer, parce qu'à un moment donné il faut s'asseoir pour faire un bilan de tout ce qui s'est passé. C'est comme dans une entreprise voire dans un couple, il faut toujours faire le bilan des années passées. Il faut chercher à savoir ce qui a marché ou pas. Les états généraux de la mer, il est fou. Pourquoi ? Parce que nous sommes un pays à façade maritime où plus de 90% des marchandises passent par ce vecteur qui est la mer. Aujourd'hui on doit se poser certaines questions. Par exemple : pourquoi il n'y plus de pavillon national ? Avons-nous les moyens d'en créer un ? Deuxièmement que fait-on pour soutenir les entreprises nationales ? Ensuite au moment où l'on parle plus de mondialisation et de globalisation, comment pouvons - nous (entreprises locales) nous insérer dans ce gros chantier des temps nouveaux ? Qu'est-ce que les entreprises comme nous, faisons face à la récession économique ? Quelle est la responsabilité de l'Etat dans tout cela ? Il est évident, et je le dis haut et fort, que nous ne pouvons jamais progresser sans volonté politique. Les états généraux de la mer auraient permis de poser ces questions. Essayer de trouver des solutions, mais surtout d'avoir un plan de 2010 à 2015 pour savoir ce qu'on veut, où on part et où on veut arriver. C'est très important. J'appelle de tous mes vœux que les états généraux de la mer puissent se tenir pour qu'on puisse se parler de façon ouverte.


Dans vos projets 2010, vous avez la certification Iso 90001, version 2000. Quels sont les avantages pour la Simat ?

Nous nous préparons depuis deux ans pour obtenir ce certificat. Nous le voulons. Pourquoi ? Parce que toutes les entreprises dignes de ce nom sont Iso. De plus en plus, pour pouvoir avoir un contrat on vous demande si vous êtes certifié. C'est une conditionnalité pour la notoriété et le sérieux d'une entreprise. Et en plus la norme Iso permet aux structures comme Simat de se pérenniser, de donner une autre vision du travail tant au niveau de la clientèle que du personnel. Je crois que la norme Iso nous permettra de corriger tout ce qui n'a pas été bien fait. Et cela nous permet de nous remettre en question et faire comprendre au personnel qu'une entreprise a des procédures. Je milite depuis deux ans pour cette norme, et je mettrai tout en œuvre pour que cela soit une réalité en cette année 2010.


Un dernier mot ?

J'ai parlé plus haut de pavillon national. Mais comme nous sommes dans un contexte de globalisation, parlons plutôt de pavillon africain. Et je félicite votre journal, " Le Nouveau Navire" pour tout ce que vous faites. Vous êtes comme nous. C'est-à-dire, contre vents et marrées vous êtes toujours là. Vous êtes dans un secteur méconnu, qui pourtant est le plus important pour une économie nationale comme la nôtre. Soyez persévérant et excellez dans ce que vous faites. J'espère surtout que les gens comprendront que c'est par l'entreprenariat, par les entrepreneurs, les PME/PMI qu'une économie se construit. Bon vent à "Le Nouveau Navire", et que Dieu vous bénisse.

Réalisée par Yenon R. Assi
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