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Politique Publié le mercredi 10 mars 2010 | Ministères

Ministère de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique: Le ministre Bacongo donne les grands axes de sa politique

Le ministre Cissé Ibrahima Bacongo a prononcé, le mercredi 10 Mars 2010 à son cabinet du Plateau, une conférence de presse sur le bilan mais aussi les acquis et les challenges de son département. Pour cette nouvelle, il a annoncé de grandes reformes pour booster le domaine de l'enseignement et de la recherche. Voici un extrait de son propos liminaire.

Dès ma prise de fonction, j’ai défini ma vision de façon claire et précise à savoir que le secret du développement durable réside dans un dispositif (ou système) d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique performant.

La mise en cohérence des missions qui me sont assignées, la déclinaison de la vision ci-dessus mentionnée m’a amené à indiquer 3 axes stratégiques majeurs à savoir de travail :

A 1 : améliorer la qualité des offres de formation pour répondre aux exigences de qualité et de compétitivité au niveau régional et international dans ce contexte de mondialisation socio-économique, technique et technologique.

Cela vise à mettre à terme à la disposition de l’économie nationale et sur le marché de l’emploi des ressources humaines qualifiées et compétentes.

A2 : Donner à la recherche scientifique et à l’innovation technologique, leur rôle moteur dans le développement socio- culturel, politique et économique de la nation. Aussi, nous avons créé la DPVRIT pour justifier cette prise de conscience qui d’ailleurs est partagée par l’équipe gouvernementale qui se l’est appropriée ; cela à travers l’impact 3 du DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté) où la recherche scientifique doit faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en s’appuyant sur les expériences des pays d’Asie du Sud-est.

A3 : Pacifier l’environnement universitaire et scolaire à travers un cadre permanent de dialogue social avec les différents acteurs du secteur de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et lutter contre la violence.

Pour atteindre nos objectifs nous avons élaboré des plans ou programmes d’actions.


Cette conférence de presse abordera les acquis, des difficultés rencontrées, les perspectives ou défis majeurs à relever au plan académique, de la Recherche Scientifique et au plan social.


I) BILAN, DIFFICULTES ET PERSPECTIVES AU PLAN ACADEMIQUE

Quels sont les acquis majeurs aussi bien dans l’enseignement supérieur public que dans le supérieur privé ?

- Pour un Enseignement Supérieur Public satisfaisant aux exigences de qualité et compétitivité desnormes internationales

Depuis 2007 déjà, nous avons organisé un séminaire les 26 et 27 juillet sur le thème : Licence Master Doctorat (LMD) : contribution à une adéquation formation/emploi afin d’informer les acteurs du système de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique dans le cadre de la directive N°03/2007/CM/UEMOA demandant aux pays membres de l’Union la mise en œuvre du système LMD pour améliorer la qualité, la performance de nos systèmes d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. A cet effet, un comité de suivi des recommandations de la reforme LMD a été créé et un plan d’actions 2007-2011 élaboré.

Au nombre des activités menées en 2009, on peut noter :

→l’organisation du salon de l’Enseignement Supérieur Public de Côte d’Ivoire (SES-CI 2009) ;

→l’adoption du décret portant (sur) la reforme LMD et élaboration d’un plan d’actions 2007-2011 pour la mise en œuvre effective et efficiente du système LMD

→l’actualisation de certaines dispositions du cadre institutionnel (signature de plusieurs arrêtés d’organisation pratique des concours d’entrée dans les grandes écoles publiques nationales (ENS, ENSEA, INP-HB) ou régionales (EIER).

→la mise en place d’un cadre de recherche et de suivi des stages des étudiants ivoiriens diplômés des écoles inter-Etats (2IE, EISMV, EAMAU).

→la création d’un cadre partenarial Enseignement Supérieur/ Secteur privé qui doit être renforcé à travers un meilleur dialogue avec le monde socio professionnel.

→la poursuite de la politique de décentralisation des universités initiée en 1992, vise notamment à :

*déconcentrer et améliorer les conditions d’accueil des étudiants

*augmenter les capacités d’accueil du système d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

*diversifier les offres de formation

*contriber au développement local ou régional

Dans cette optique, les principales activités ci-dessous sont en cours :

o le projet de transformation des URES de Korhogo et de Daloa en Universités de plein exercice ;

o le projet de création d’universités à Man, à Bondoukou et à San Pédro ;

o le retour de l’Université de Bouaké à Bouaké.

Je tiens à préciser par ailleurs que le système ivoirien d’enseignement supérieur ne pourra améliorer sa qualité que si nous apportons des réponses courageuses, pérennes, idoines au déficit en enseignants dans nos institutions universitaires dont une des manifestations les plus évidentes constitue la problématique des heures complémentaires.

De quoi s’agit-il ?

La Côte d’Ivoire, en matière d’Enseignement Supérieur, a le plus grand taux de couverture de la sous région avec 773 étudiants pour 100000 habitants. Cette situation est toutefois caractérisée par :

- des effectifs pléthoriques d’étudiants dans nos structures Universitaires.

- un nombre insuffisant d’enseignants avec des taux d’encadrement bas (1 enseignant pour 41 étudiants alors que la norme UNESCO est de 1 enseignant pour 25 étudiants).

Ce sont ces deux caractéristiques qui ont induit le recours aux heures complémentaires.

Dans un premier temps, l’on a dû estimer que le coût de ces heures complémentaires serait inferieur à la masse salariale qu’engendrerait le recrutement d’un nombre suffisant d’enseignants.

A l’analyse, les heures complémentaires présentent de graves inconvénients pour notre système d’enseignement supérieur et de recherche, à savoir :

- le temps consacré à dispenser des cours pour avoir des heures complémentaires a un impact négatif évident sur notre recherche scientifique

- la prévalence des maladies cardiovasculaires

- la qualité des cours dispensés sujette à caution.

- les grèves provoquées par le paiement tardif ou non paiement des heures complémentaires entraînant des perturbations endémiques des calendriers académiques.

Quels sont les challenges et perspectives pour 2010 dans le domaine de l’enseignement supérieur public ?

PERSPECTIVES/CHALLENGES /DIVERS

- le renforcement de l’intégration des NTIC dans la gestion et l’administration du secteur Education /Formation à travers le SIGEF (Système d’Information et de Gestion du secteur Education/Formation) . A cet effet divers projets ont été initiés et sont en cours pour améliorer le système d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.

- l’immatriculation des étudiants (DIST) en vue de :

* identifier les étudiants

* suivre le cursus (mouvements) des étudiants pour une traçabilité de leur parcours

* assurer la continuité du système d’immatriculation du MEN

* améliorer la collecte des données statistiques

* faciliter les tâches de gestion administrative des étudiants (bourses d’études, examens et concours, chambres en cité universitaire…).

A ce niveau, je voudrais signaler les difficultés observées pour disposer de données fiables en prenant l’exemple des inscriptions administratives et pédagogiques singulièrement à l’Université de Cocody. Selon le Directeur de la scolarité de cette université, sur un effectif attendu de 60.000 étudiants, seulement 25.726 avaient fait leur inscription administrative en octobre 2009. Les frais d’inscription étant de 6000 FCFA dans nos universités publiques, cela représente un manque à gagner d’environ 204.000.000 FCFA (6000FCFA *34000 étudiants) car toutes les UFR à l’exception de celles de Santé et Maths-Info pratiquent l’inscription pédagogique. Les frais d’inscription pédagogique variant de 1000 à 10.000FCFA selon les UFR et les types d’étudiants.


- la mise en place d’une base de données relative aux indicateurs fiables susceptibles d’aider à l’évaluation de la qualité de notre système d’enseignement supérieur et de recherche et capable d’apporter des solutions palliatives indispensables à l’adéquation formation/emploi et à l’employabilité.

- le PERI qui se présentera comme une véritable bibliothèque virtuelle comprenant des milliers de revues et périodiques scientifiques pour l’accès de nos chercheurs aux IST. Nous devons le plus largement possible partager ces acquis pour leur meilleure exploitation

- des réflexions seront menées pour l’adoption du mode de gestion le mieux adapté aux ambitions d’un système de gestion universitaire moderne et performant.


POUR UN ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PRIVESATISFAISANT AUX EXIGENCES DE QUALITE ET DE COMPETITIVITE

La Côte d’Ivoire compte 198 établissements privés, ainsi que 35 universités privées avec un effectif cumulé de 52575 élèves soit environ 30% du nombre total (153 401) d’étudiants en Côte d’Ivoire.

A ce niveau, quatre principales activités ont été menées :

I/ La réforme du programme BTS

Le souci d’améliorer la qualité de la formation au BTS a conduit à l’organisation d’un séminaire les 9 ; 10 et 11 avril 2008 à Grand Bassam sur le thème : la réforme du BTS en CI.

L’objectif général du dit séminaire était d’évaluer le BTS ivoirien afin de renforcer sa crédibilité et sa pertinence. Les objectifs spécifiques étaient de faire :

1- Le bilan diagnostic du BTS ivoirien

2- Des suggestions pour palier les insuffisances et consolider les acquis.

3- Des propositions pour son adéquation avec le marché de l’emploi.

C’est en application des recommandations du dit séminaire que j’ai mis en place la commission d’évaluation et de révision des programmes de formation au BTS. Cette commission avait deux objectifs à atteindre :

1- Réduire le nombre de filières de BTS en supprimant les redondances

2- Adapter les contenus des programmes aux besoins des entreprises.

A la fin des travaux de cette commission, 27 filières actives et 6 filières passives ont été retenues.

Les filières actives sont celles considérées comme porteuses et doivent donc recevoir les affectés de l’Etat alors que les passives sont celles qui paraissent peu porteuses et seront mise en veilleuse ne recevront donc pas d’affectés de l’Etat.

A ce jour, 27 programmes de formation sont disponibles et seront exécutés à partir de l’année académique 2009 - 2010.

II/ L’autorisation d’enseigner et de diriger.

Afin d’améliorer la qualité de la formation dispensée dans nos établissements supérieurs privés, nous avons pris des arrêtés qui définissent les profils et qualités requis pour enseigner ou diriger.

A ce jour, la situation quand à l’application de ces arrêtés, se résume comme indiqué dans le tableau ci-dessous :




Autorisés


Non autorisés


total

Enseignants


1330


676


2006

Directeur d’étude


41


37


78

total


1371


713


2084


III/ La reconnaissance par l’Etat des diplôme post BTS

Rappel de la procédure :

A ce jour, les établissements dispensant des formations dans les filières post-BTS, délivrent « des diplômes maison ».

La reconnaissance nationale s’effectue après analyse par la commission d’équivalence et de reconnaissance et est concrétisée par un arrêté.

La Commission d’équivalence et de reconnaissance se propose de statuer sur des dossiers présentés par des tiers qui jusque là étaient analysés par une commission logée à la DECO au Ministère de l’Education Nationale.

Un courrier a été adressé au Ministère de l’Education Nationale pour corriger cette anomalie ou dysfonctionnement

IV/ Portail de gestion et de suivi de personnel des établissements supérieurs privés

Ce projet :

- contribuera à l’amélioration de la gestion des établissements d’enseignement supérieur ;

- permettra d’identifier les enseignants et personnels,

- validera de façon concertée avec l’administration scolaire les profils des différents personnels,

- créera une plate forme d’échange des acteurs de l’enseignement supérieur privé.

V/ évaluation

Nous avons initié depuis 2006 le classement des établissements supérieurs privés avec l’objectif de restaurer l’image de l’enseignement supérieur privé et de crédibiliser les diplômes qui y sont délivrés. Malheureusement l’évaluation n’a pu se faire en 2009. Il faut signaler que pour cette activité, nous avons reçu les encouragements et félicitations de la commission de l’UEMOA pour notre initiative ; de plus lors de notre mission en juin 2009 pour la définition de la Politique du secteur Education/Formation à l’horizon 2020, l’UNESCO a reconnu la pertinence de ce classement pour l’amélioration de la qualité de nos formation. Ce sont autant de motifs qui justifient qu’il faut poursuivre nos efforts dans ce domaine.


LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE COMME MOTEUR DU DEVELOPPEMENT

La Côte d’Ivoire dispose d’un appareillage de recherche que les autres Etats africains nous enviaient.

Le système de Recherche scientifique en Côte d’Ivoire apparaît très orienté sur l’agriculture. L’Etat avait investi d’importantes ressources financières et humaines dans cette activité.

Le CNRA que nous avons aujourd’hui, fait encore la fierté de la Côte d’Ivoire et recèle d’importants acquis dans le domaine de la recherche agricole.

Toutefois, les autres secteurs ne disposent pas des mêmes atouts.

Si au niveau des effectifs, les chercheurs sont en nombre conséquent et en qualité dans les secteurs autres que l’agriculture, l’on y déplore cependant le manque de moyens financiers et infrastructurels.

C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé de créer un fonds pour la recherche scientifique en Côte d’Ivoire dont l’embryon constitue le Programme d’Appui Stratégique pour Recherche Scientifique (PASRES).

Le PASRES à ce jour a permis de financer et soutenir … projets de recherche pour un montant global de … millions.

Les activités traditionnelles telles que « le prix de la recherche » ont pu être réalisées avec la mobilisation de la communauté scientifique nationale. Nous avons associé à cet évènement la SEPRI qui tend à devenir une institution comme nous l’avons souhaité lors de la 1ère édition en novembre 2007.

Nous avons fait réaliser par la DPRS une enquête sur l’état de la recherche en Côte d’Ivoire en vue de mieux l’orienter et de définir des axes stratégiques pour faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent d’ici 2025.

Cette année qui est celle de la biodiversité sera mise à profit pour encourager nos chercheurs à travailler dans cette thématique et sur d’autres chantiers tels que les questions d’environnement et de santé ainsi que sur celle relative au changement climatique.

En tout état de cause, l’avènement du système LMD et le bon sens nous inclinent à susciter un partenariat sincère et puissant avec le secteur privé aux fins d’appuyer la Recherche-Développement dans notre pays.



AU PLAN SOCIAL

Nous avons procédé après le séminaire de Grand Bassam en Novembre 2007, à la création d’un cadre permanent de dialogue avec les organisations estudiantines par la mise en place du Comité de Suivi des résolutions de ce séminaire.

Dans la même logique de promotion d’un meilleur cadre de vie et d’études pour nos étudiants sévèrement touchés par les crises socio-politiques survenues dans notre pays, nous avons sollicité et obtenu du Gouvernement des allègements fiscaux pour la mise en œuvre du Projet de construction de résidences universitaires privées.

Nous espérons que ces actions et projets contribueront à la pacification pour laquelle nous ne ménageons aucun effort dans le milieu universitaire ivoirien. Dans ce sens nous continuerons à encourager le dialogue permanent entre toutes les parties prenantes à la vie estudiantine.

Nous ne voudrions pas nous attarder sur la revalorisation des primes de recherche et salaires des enseignants acquise depuis l’an 2007 ainsi que l’application du décret sur la bi-appartenance du corps médical enseignants effective depuis 2009.



CONCLUSION

Voici en substance ce que nous avons voulu partager avec vous, dans le cadre de la mission que le Président de la République et le Premier ministre nous ont assignée, étant convaincu que c’est par la contribution des uns et des autres, les avis, les observations et les critiques de tous les bénéficiaires du secteur que notre système d’Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifique fera de notre nation un pays émergent.

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