La tenue de l’Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement à Abidjan n’est plus possible à cent pour cent. La raison, des personnes ivoiriennes comme étrangères militent activement dans le noir pour son déplacement à Addis Abeba. L’information est de source diplomatique. L’administrateur de la France à la Banque africaine de développement (BAD) manœuvre depuis plusieurs mois pour que l’Assemblée annuelle de la BAB qui devrait se tenir en terre ivoirienne en mai prochain n’ait pas lieu ici. Naturellement, il n’est pas seul dans la combine. Selon la source, il a réussi à faire marcher tout le département chargé de la sécurité de la BAD. Le rapport d’enquête sur la sécurité à Abidjan établi récemment par un agent français, ancien du 43è BIMA et un Américain, est des plus sordides. Il tend à montrer que Abidjan ne présente pas de garantie de sécurité pour les agents de la BAD et leurs invités. C’est la raison pour laquelle le président de la BAD, Donald Kaberuka, n’a pas voulu être précis lundi dernier lors de sa rencontre avec le chef de l’Etat sur la tenue de cette Assemblée annuelle. Les informations précises que nous détenons nous indiquent que l’Américain, qui ne connaît pas réellement la Côte d’Ivoire, serait manipulé à souhait par son homologue français qui, lui, est poussé par le représentant de la France à la BAD. Par ailleurs, c’est un richissime soudano-égyptien qui aurait pour rôle, dans cette entreprise funeste, de convaincre le président de la BAD pour qu’il trahisse les autorités ivoiriennes qui, à deux reprises, lui ont apporté leur soutien pour qu’il soit et reste à la tête de cette institution bancaire africaine. Kaberuka recevrait aussi régulièrement le soutien de militants zélés du Rassemblement des Républicains (RDR) de Alassane Ouattara afin que l’Assemblée annuelle de la BAD ne se tienne pas à Abidjan en mai prochain. Même au siège social de la BAD à Tunis, des militants du RDR connus travaillent activement à ce résultat qu’ils attendent avec impatience. Ils font passer sur le net, des informations qui présentent la Côte d’Ivoire sous un mauvais jour rien que pour que ces Assemblées annuelles soient reportées ou qu’elles n’aient pas du tout lieu en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la tendance est au chantage que l’on veut exercer sur les autorités ivoiriennes. On veut exiger d’elles, la liste électorale définitive avant la tenue des Assemblées annuelles de la BAD. Les comploteurs contre la Côte d’Ivoire avancent comme raison le fait que sans la liste électorale définitive, le risque est grand de voir le pays s’embraser à tout moment. Ce qui ne serait pas sécurisant pour les autorités de la BAD qui, comme l’argent qu’elles gèrent pour les Africains, n’aiment pas le bruit. Le travail de sabotage fait par l’administrateur de la France à la BAD n’est pas dissociable de celui que fait son pays au plan politique. Puisqu’il semble que Paris demande qu’aucun officiel français ne franchisse les portes de l’aéroport de Port-Bouet avant la publication de la liste électorale. Le complot est parti pour connaître un échec cuisant au regard de la position actuelle des dirigeants ivoiriens qui n’entendent pas se laisser faire par une quelconque puissance étrangère. Fût-elle l’ancienne puissance coloniale. En tous les cas, la balle est dans le camp du président de la BAD qui devrait batailler dur pour mériter la confiance que la Côte d’Ivoire a placée en lui à deux moments importants de sa vie.
Abdoulaye Villard Sanogo
Abdoulaye Villard Sanogo
