Les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, Bad, sont prévues à Abidjan en mai prochain. Si cette messe des grands argentiers du continent avait effectivement lieu sur les bords de la lagune Ebrié, ce serait un coup d’accélérateur donné à la certification du retour à la normale dans le pays. Et dans cette vaine, la Côte d’Ivoire pourra accentuer, dans une position bien confortable, sa demande d’un retour effectif du siège de la banque panafricaine à son siège social dans sa capitale économique. Pour se rendre compte de l’état de lieux deux mois avant le rendez-vous, le président de l’institution, le Rwandais Donald Kaberuka, a séjourné dans le pays ces derniers jours. Il a rencontré les autorités ivoiriennes, les chefs de l’opposition et les institutions à charge du pilotage de la sortie de crise. Un tour d’horizon qui en lui seul indique que les questions économiques et financières sont tributaires de l’environnement politique et sécuritaire. La Côte d’ivoire souhaite et s’active pour rassurer les partenaires. Le message est à peu près ceci. « Le pays est sorti des grosses convulsions politiques ; la sécurité est à un niveau acceptable. Nous avançons vers une sortie de crise apaisée et votre présence à nos côtés permettra d’aller plus vite et plus sereinement ». Un cri du cœur à la mesure des attentes. Mais, pour les financiers, l’émotion n’a pas une grande place. Il faut rassurer et assurer. Ils attendent d’un pays la tranquillité et la stabilité. Des gages que la Côte d’Ivoire peine actuellement à offrir. En effet, le pays est caractérisé depuis un bon moment par les retours cycliques de la violence. L’environnement politique est marqué par des tensions vives et des débordements incontrôlés. Les avancées vers les élections sont constamment remises en cause plombant tout espoir d’une rapide sortie du bourbier. Un message négatif pour le retour souhaité de la Bad.
D. Al Seni
D. Al Seni